Le comportement étrange de l'étoile KIC 8462852, "étoile de Tabby" - 10 août 2016

Située à 1 500 années-lumière de la Terre dans la constellation du Cygne, l’étoile KIC 8462852 fascine autant qu’elle intrigue depuis sa découverte en octobre dernier. De nouvelles conclusions concernant cette étoile viennent épaissir un peu plus le mystère qui l’entoure.

En octobre dernier, les radiotélescopes du projet Search For Extraterrestrial Intelligence (SETI) avaient détecté l’étoile baptisée KIC 8462852, située à 1 500 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Cygne. Une étoile qui intriguait déjà, de par ses variations de luminosité. « Nous n’avions jamais vu quelque chose comme cette étoile » déclaraient à l’époque les chercheurs. Un énorme objet semblait passer devant elle de nombreuses fois, cachant ainsi 20% de la surface de cet astre à nos télescopes, laissant libre court à toutes formes d’hypothèses, comme un nuage de poussière cosmique, une nuée de comètes ou bien entendu une civilisation extra-terrestre.

 

Deux astrophysiciens du California Institute of Technology, Benjamin Montet et Joshua Simon, viennent de publier un article dans la revue Arxiv, faisant état de nouvelles conclusions sur l’étoile, lesquelles viennent épaissir le mystère qui entoure cette étoile aussi surnommée « étoile de Tabby ». Parmi leurs conclusions : l’étoile ne perd pas simplement une grande partie de sa luminosité par « pics » avant de la regagner, mais en réalité, sur les quatre dernières années, elle a perdu une partie de celle-ci définitivement et à un rythme incroyable.

 

« Ce qui m’a vraiment surpris, c’est à quel point, cette perte de luminosité était rapide et non linéaire. Nous avons passé beaucoup de temps à nous convaincre que ce n’était pas réel » explique Benjamin Montet. C’est grâce aux images fournies par le télescope Kepler qu’ils ont pu étudier l’étoile, et noter qu’au cours des trois premières années d’observation, la baisse de luminosité n’était que de 0,34% par an. Une chose très rare, mais pas unique puisqu’ils ont déjà observé cela sur 0,5% des 500 autres étoiles qu’ils ont étudiées à titre de comparaison.

 

Seulement, les six premiers mois de la quatrième année, la baisse a été de 2,5%, puis, sur les six derniers mois d’observation, la luminosité de l’étoile est demeurée stable. Aucune baisse aussi spectaculaire n’a été enregistrée sur les autres étoiles observées.

Au début de cette année 2016, l’astrophysicien américain Bradley Schaefer avançait une théorie, laquelle avait été vivement critiquée, qui voulait que l’étoile de Tabby eût perdu en un siècle 16% de luminosité.

 

Grâce aux récents travaux des deux astrophysiciens, cette théorie est désormais relancée, bien que la baisse observée par les deux chercheurs sur quatre ans est plus importante que celle prédite par Schaefer.

 

Pour expliquer un tel phénomène, les auteurs évoquent un nuage de poussières stellaires dû à une collision ou à la destruction d’une petite planète.

 

Sauf que pour cela, il faudrait que le nuage de poussière ait des caractéristiques qui sont tout simplement impossibles, expliquent-ils.

 

D’autres n’hésitent pas à avancer l’existence d’une sphère de Dyson, une mégastructure installée là par une intelligence extraterrestre dans le but de capter toute l’énergie de l’étoile.

 

Pour enfin comprendre ce qui se passe sur et autour de cette étoile, il faudra de nouvelles observations et conclusions, qui pourraient provenir de l’astrophysicienne Tabetha Boyajian, qui a levé 100 000 dollars pour pouvoir observer l’étoile de Tabby avec de nouveaux instruments.

Article original publié  dans Arxiv

 

https://arxiv.org/pdf/1608.01316v1.pdf

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