France : «X-Files» sur M6: et en France, qui enquête sur les ovnis ? 25 février 2016

C’est ce jeudi soir le retour d’ «X-Files» sur M6.

 

Savez-vous qui, en France, collecte les témoignages faisant état de «phénomènes aérospatiaux non identifiés»?...

Il y a un mois, un ovni s'écrasait en plein Los Angeles.

 

Une mise en scène de la Fox pour fêter le retour d’X-Files. Ce jeudi 25 février, c’est sur M6 que reprennent du service Mulder et Scully.

Le même jour, un sociologue publie une Théorie des événements extraterrestres  Fayard).

Coïncidence ? Je ne crois pas.

 

Nous y avons vu un signe et contacté Arnaud Esquerre pour l’interroger au sujet de nos Mulder et Scully locaux.

 

Enfin… plus précisément, au sujet du petit département qui au sein du Centre d’études spatiales (Cnes) collecte depuis 1970 des centaines de témoignages faisant état d'ovnis (Objet Volant Non Identifié), de soucoupes volantes et de phénomènes aériens non identifiés.de séries, pas de paranormal, pas de FBI. Mais bien des ovnis, ou phénomènes aérospatiaux non identifiés ( PAN). 

 

Le petit département en question est le GEIPAN, pour Groupe d’Etudes et d’Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés. Arnaud Esquerre a étudié près de 1.500 récits que le GEIPAN, «très soucieux d’être transparent», a décidé de rendre publics il y a dix ans, mais aussi les procès-verbaux des enquêtes de gendarmerie.

Les affaires non-classées du GEIPAN

 

La nature de ces témoignages? Sous forme de récits écrits, de croquis ou de séquences audio et vidéo, des descriptions très diverses, «pour la plupart de lumières de couleurs et de formes différentes: elles peuvent être rouge, bleue, jaune, en forme de cigare, trapèze ou parallélépipède, etc...», explique Arnaud Esquerre. 

 

« Ce qui est frappant, c’est qu’ils viennent souvent de gens qui ont une activité routinière. Ils sortaient du cinéma, ils rentraient d’un dîner chez des amis, ils promenaient leur chien, et tout à coup ils s’aperçoivent de quelque chose dans le ciel. Ils essaient de mieux voir ou ont au contraire un mouvement de frayeur, et tout à coup la chose disparaît. Ils ne savent pas ce que c’est, et terminent souvent leur témoignage en précisant qu’ils sont sains d’esprits. Ils tiennent à se présenter comme sérieux. »

I want to believe 

 

La majorité des cas sont élucidés : « L’enquête menée peut montrer que la lumière en question venait de la Station Spatiale Internationale, d’un "bolide" (une météore), ou même ces trois-quatre dernières années des lanternes thaïlandaises, qui, quand on en lâche plusieurs, peuvent se déplacer de manière linéaire… Dans les années 1990, quand c’était la mode des lasers dans les discothèques, cela pouvait aussi être une explication »,

explique le sociologue.

« Levers de Lune, nuages insolites, rentrée dans l’atmosphère de débris spatiaux, les sources de confusion ne manquent pas », indique pour sa part le GEIPAN.

 

Mais certains cas restent malgré tout des énigmes.

 

En 2016, « les Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés de type D représentent 13 % des témoignages », indique le graphique présent sur la page d'accueil du GEIPAN.

 

Cette fameuse zone d’ombre qui mène ceux qui croient en une vie extraterrestre à des interprétations moins rationnelles…

Le «côté Fox Mulder» des bénévoles

 

En publiant les documents relatifs à ces phénomènes non identifiés, le GEIPAN espère « attirer l’attention de la communauté scientifique sur ces phénomènes inexpliqués derrière lesquels se cachent peut-être de véritables révolutions scientifiques ».

 

Mais il se heurte à la suspicion d’une partie du milieu ufologue qui « dès les années 1970, à sa création, le suspecte d’être une agence d’Etat », explique Arnaud Esquerre.

 

Le GEIPAN dépend en effet du Ministère de la Recherche et de la Défense. Il s’entoure pourtant actuellement d’une vingtaine d’enquêteurs répartis sur le territoire et « eux sont bénévoles, et souvent passionnés par l’ufologie, explique Arnaud Esquerre. Ils ont un petit côté Fox Mulder... »

Des récits inspirés de la science-fiction

 

Pour le GEIPAN comme pour les enquêteurs bénévoles et les gendarmes, le défi est de bien sûr de faire le tri entre les témoignages.

Si dans la majorité des récits, « le témoin tient à ce que son histoire soit crédible, ce qui marque la grande différence avec X-Files où il y a des extraterrestres dont on ne sait pas quelles sont les intentions», d’autres témoignages sortent du lot.

 

«Certains récits empruntent au genre littéraire, télévisé ou cinématographique de la science-fiction : on les repère par exemple quand les témoins font des flashbacks. Quand on raconte ce qui nous est vraiment arrivé, on raconte tout dans l’ordre, on ne fait jamais de flashback. »

 

Du côté des rares témoignages citant des présences extraterrestres le sociologue cite deux cas célèbres bien connus de tous les ufologues, qui s’y réfèrent encore : le cas de Cergy-Pontoise, en 1979, et celui de Valensole, une petite commune de Provence, en 1965. Ou « l’un des plus célèbres cas de rencontre du 3e type français », selon sa page Wikipédia.

 

Arnaud Esquerre la résume ainsi : « Un agriculteur dit avoir été témoin de la visite de deux extraterrestres, dont la soucoupe se serait posée dans son champ de lavandes. L’un d’entre eux l’aurait immobilisé, puis ils seraient repartis dans leur soucoupe. Le problème que pose ce récit est de savoir quelle était l’intention des extraterrestres, et en l’occurrence pourquoi ils se seraient intéressés à des lavandes. »

 

Qu’en aurait pensé Mulder? 

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