Men In Black (MIB)

Il s'agirait de créatures possédant toutes les apparences d'un être humain, mais de nature non terrestre, et qui feraient irruption dans la vie des témoins et des chercheurs d'OVNI.

Les chercheurs se sont penchés sur plus de 30 cas de visites d' Hommes en noir. Ils se montrent parfois seuls mais, le plus souvent, ils sont par groupes de trois. Ils manifestent une grande perplexité devant des objets aussi banals pour nous qu'un stylo ou des couverts. Il semble que leur mission soit de dissuader les gens de parler des OVNI ou de chercher à se renseigner sur eux. Une théorie ancienne et tenace tient les Hommes en noir pour des agents du gouvernement désireux d'étouffer la vérité sur les OVNI. Aujourd'hui, on a plutôt tendance à penser que ces visiteurs sont soit une illusion des témoins, déjà troublés par une rencontre réelle ou imaginaire avec un OVNI, soit des farces montées de toutes pièces par des plaisantins.

Le 30 novembre 1987, à l'aube, sur IIkley Moor, dans l'Ouest du Yorkshire, en Angleterre, un ancien policier, Philip Spencer, s'apprête à prendre une photographie du vilage de Menston. Soudain il aperçoit une  entité entourée d'une lumière verte "à une certaine distance devant lui". Ensuite, il ne se souvient plus de rien;  il se réveille à Menston,et désorienté. Aussitôt, il fait développer sa pellicule. Sur l'une d'elles figure la fameuse "entité". Désemparé, Spencer décide de s'adresser a un ufologue. Il s''adresse à Jenny Randles, spécialiste dans ce domaine, à qui il écrit une lettre décrivant ce qui lui est arrivé. Celle-ci le met en rapport avec un autre chercheur, Peter Hough, qui suggère à Spencer de se soumettre à une enquête approfondie. Philip Spencer accepte de collaborer, et environ six semaines plus tard, il reçoit ' la visite inattendue de deux hommes qui prétendent être des agents des services de renseignement de la Royal Air Force". En lui montrant, rapidement et de loin leurs laissez-passer officiels, ils déclinent leurs noms : Jefferson et Davis. Puis ils lui expliquent que leur mission consiste à récupérer la photographie que Spencer a prise à Ilkley Moor. Mais celui-ci a déjà remis la photo à Hough. Mécontents, les visiteurs repartent bredouilles.

Comment ces étrangers connaissaient-ils l'existence de cette photographie? Spencer n'en avait parlé qu'à sa femme, à Peter Hough, à jenny Randles et à Arthur Tomlinson, autre ufologue enquêtant sur cette affaire. Informé de la mésaventure de Spencer, Hough contacte les services de renseignement de la RoyalAir Force pour obtenir confirmation de l'identité des visiteurs. On lui répond que personne de ce nom n'existe et qu'aucun membre des services en question ne s'est rendu chez Spencer. Devant ces faits troublants,Hough parvient à la conclusion que Spencer a été la victime d'un des sous-produits les plus curieux du phénomène ufologique moderne: une visite des "Hommes en noir ".

 

ETRANGES VISITEURS

 

Il serait tentant d'attribuer le récit de Spencer à son imagination débordante, mais il se trouve que le docteur jim Singleton, psychologue, a fait subir à Spencer une série de tests. Ce dernier est formel: Spencer "dit la vérité telle qu'il croit la connaitre". En outre, l'expérience subie par Spencer n' est pas inédite, loin de là. Dans le monde entier, des ufologues recueillent d'innombrables récits analogues, récits de visites effectuées par des Hommes en noir dont le seul but semble être, d'inciter au silence les personnes concernées. 

Si l'on étudie le phénomène de plus prés, on constate qu'il existe deux types de visites d'Homrnes noir: en effet, si ceux-ci prétendent toujours posséder une identité humaine, dans certains cas cette identité semble au premier abord plausible, et  ce n'est qu'après vérification que l'on s'apercoit que l'identité déclinée était fausse et que ces hommes ont une connaissance inexpliquée de certaines informations. Dans d'autres cas, au contraire, leurs apparitions foisonnent de details invraisemblables.

Une de ces affaires extraordinaires eut lieu après l'enlèvement par des extraterrestres de deux hommes en octobre 1975, alors que l'activité extraterrestre battait son plein dans l'État du Maine aux États-Unis. Près d'un an après l'incident en question, le 11 septembre 1976, le psychiatre enquêtat  sur l'affaire. Le docteur Herbert Hopkin travaillait, chez lui, seul, lorsqu'il reçut un appel téléphonique d'un homme qui se présentait comme enqueteur en matière d'ovnis.L'étranger demanda l'autorisation  de rendre visite au psychiatre, et moins d'une minute après l'appel téléphonique, il sonna à la porte;"je n'ai pas vu de voiture, et même sil avait eu une voiture, il n'aurait absolument pas eu temps de venir chez moi aussi rapidement à partir d'un téléphone public", fit remarquer le docteur Hopkins. Le visiteur conseilla à Hopkins de detruire  la totalité de ses archives concernant l'affaire d'enlèvement. Mais peu à peu, Hopkins remarqua que la parole du visiteur devenait hésitante. L'homme se leva soudain en tremblant et, parvenant avec difficulté jusqu' à la porte, s'excusa en disant : "Ma réserve d'énergie est presque épuisée... il faut que je parte." C'est alors que le docteur Hopkins pris conscience de l'aspect extrêmement étrange de son  visiteur. Il  portait un costume noir d'une coupe démodée, mais qui semblait neuf. Totalement chauve,il n'avait pas de sourcil ni de cils et détail encore plus étrange il portait du rouge a lèvre. L'éxpèrience vécue par le docteur Hopkins constitue l'un des récits les plus fiables et les plus détaillés d'une visite d'Homme en noir. Pourtant, bien des aspects semblent absurdes, voire surréalistes. On constate cependant que nombre de cas d'apparition d'hommes en noir comportent des détails de ce  type. Cela semble indiquer que ces entitéés ne sont peut-etre pas un phénomène physique, du moins au sens ou nous l'entendons communément. Ces conclusions ont amené certains spécialistes à affirmer que les Hommes en noir sont des extraterrestres. Mais une autre hypothèse est avancée, selon laquelle ces hommes étranges ne seraient autres que des agents officiels.

 

AGENTS DU GOUVERNEMENT ?

 

SI l'on rassemble les informations que l'on possède sur les diverses apparitions d'Hommes en noir, on constate que les récits varient d'un cas à l'autre quant aux détails, mais on retrouve toujours la même trame. En général, les Hommes en noir se manifestent peu de temps après qu'un ovni ou une rencontre avec un extraterrestre a été signalée. Il s'agit soit d'une visite, soit d'un appel téléphonique à la personne qui a rencontré le phénomène  extraterrestre, ou à une personne enquêtant sur l'affaire.  Lorsqu'ils apparaissent ,en général,   ils sont vêtus de noir ou portent un uniforme militaire. Ils se déplacent souvent dans une voiture d'un modèle très ancien, mais paraissant neuve. Certains Hommes en noir présentent des papiers d'identité, mais ceux-ci s'avèrent toujours faux par la suite. Les Hommes en noir semblent toujours posséder des renseignements détaillés concernant la victime et l'expérience qu'elle a vécue, renseignement connus de la victimes seule. Etant donné que la visite intervient la plupart du temps quelques heures seulement après l'incident de l'ovni, comment font-ils pour obtenir ces renseignements si rapidement? Selon certains ufologues, les seules personnes ayant accès a ce genre d'informations sont des agents secrets du gouvernement. Ils estiment que ces mystérieux étrangers participent à une campagne de désinformation visant à dissimuler la nature véritable de certaines opérations secrètes menées par les services officiels, comme des opérations militaires ultra-secrètes, par exemple. Par ailleurs, un certain nombre d'ufologues sont convaincus que les gouvernements cherchent à empêcher la population de découvrir la vérité sur les ovnis. Dans cette hypothèse, les Hommes en noir feraient partie d'une conspiration gouvernementale,investit par les services secrets et destinée à manipuler les témoins d'apparitions d'ovnis et les enquêteurs. La principale faiblesse de cette théorie réside dans le fait que les vagues menaces proférées par les Hommes en noir ne sont jamais mises à exécution. En effet, ceux qui ont refusé de se conformer à leurs instructions n'ont jamais plus été inquiétés par la suite.

 

CHERCHER AILLEURS......

 

D'autres personnalités cherchent une explication psychologique au phénomène des Hommes en noir. L'ufologue américain Alvin Iawson note que toutes les personnes à l'allure étrange liées aux affaires d'ovnis semblent correspondre aux archétypes qui, selon le psychologue Carl Jung, sont enfouis dans l'imagerie inconsciente de chacun. En effet, de nombreux récits populaires évoquent des hommes vêtus de noir qui, périodiquement, sortent de leur monde souterrain pour rendre visite aux vivants. Selon certains chercheurs, les Hommes en noir ne sont que la version contemporaine de ces figures mythologiques. Mais dans ce cas, quel est l'élément qui déclenche, dans l'imagination de la victime, le processus lui donnant accès à ce réservoir d'images et lui permettant de créer une séquence d'événements étranges, toujours fondée sur le même schéma? Pour Iawson, la véritable énigme n'est pas tant ce que voit la victime, mais ce qui déclenche l'apparition de ces images archétypales. Malheureusement, il n'a, jusqu'à présent, apporté aucune réponse à cette énigme.

 

MANQUE DE PREUVES

 

Le phénomène des Hommes en noir fait maintenant partie intégrante du lourd dossier concernant les ovnis, exploité notamment par l'industrie cinématographique : Barry Sonnenfeld vient de réaliser un film, Men in black, produit par Steven Spielberg. Pourtant, bien que l'on signale constamment la présence d'Hommes en noir dans divers endroits de la planète, jamais la preuve concluante de ces visites n'a pu être fournie. En outre, pour ajouter à la confusion générale, des services officiels tel que le Ministère de la défense , tout en affichant désormais un grand intéret pour des observations d'ovnis, notament celles liées aux "triangles noirs" sur l'ensemble du continent européen, nient toujours la moindre participation dans le phénomène des Hommes en noir.........

En mai 1964, James Templeton prit une photo de sa fille dans un marais pres de Carliste,au nord de l' Angleterre. Lorsque la pellicule fut developpée,on y vit un homme en combinaison spatiale, flottant dans les airs, derriere la petite fille. 

Peu apres Templeton vit arriver chez lui deux hommes vêtus de noir,dans une jaguar noire. "Ils etaient très étranges, et posaient des questions bizarres.Ils prétendaient appartenir a un service officiel. Je les ai accompagnés en voiture jusqu'au marais, mais ils devinrent tres agités lorsque je leur dis que je n'avais vu personne au moment de prendre la photo. Ils partirent en me laissant seul a 8 km de chez moi. Je n'entendis plus jamais parler d'eux.

 

En 1952, Albert Bender, créa dans le connecticut l'international flying saucer bureau  (IFSB),premier organisme d'importance dédié aux recherches sur les ovnis. Mais l'IFSB ferma ses portes 18 mois plus tard : la famille de Bender avait été menacée par trois hommes en noir,qui exigerent que les recherches cessent.

 

 L' AFFAIRE DE MAURY ISLAND

 

Ainsi, tout a véritablement commencé en 1947, quand Kenneth Arnold, qui s'était emballé pour cette histoire de soucoupes après sa fameuse observation du Mont-Rainier, fut envoyé par Ray Palmer, l'éditeur de la revue Amazing Stories à Chicago, pour enquêter sur l'affaire de l'île Maury, dans l'Etat de Washington, donc relativement à proximité pour lui qui se déplaçait avec son avion personnel.

Rappelons brièvement ce que d'aucuns considèrent comme les faits, d'autres comme une histoire montée de toutes pièces : trois jours avant l'observation d'Arnold, un surveillant du port de Tacoma et son fils avaient vu six objets volants en forme de doughnut (circulaires avec un trou au milieu) survoler leur embarcation alors qu'ils patrouillaient près de Maury Island. Semblant en difficultés, l'un d'eux se mit à osciller, puis émit une explosion et lâcha sur eux un filet de matière métallique brillante, qui coulait comme de la lave, et qui blessa le fiston et tua le chien qui les accompagnait. Quand Kenneth Arnold arriva sur les lieux, il trouva Harold Dahl, le marin, fort réticent à raconter ce qui lui était arrivé. Arnold dut user de toute sa force de conviction et finalement, Dahl fut mis en confiance et fit au (déjà célèbre) businessman le récit suivant:

Le lendemain de l'incident, à la première heure, une Buick dernier modèle s'arrêta devant sa maison. Un homme en complet noir, de taille moyenne, frappa à sa porte et lui fit le récit, par le menu, des événements de la veille, absolument comme s'il avait été présent et qu'il eût assisté à toute la scène. Il prévint alors Dahl que s'il s'avisait de parler de ce qu'il avait vu à quiconque, des "répercussions déplaisantes" pourraient s'ensuivre pour lui et sa famille. Comme Dahl ne s'était encore ouvert à personne de cette affaire, ces paroles le laissèrent interdit.

De fait, après qu'il eût commis l'imprudence de raconter son histoire à Kenneth Arnold et de lui confier un échantillon de ce qui avait chu de la soucoupe, Dahl disparut, et aucun enquêteur ne parvint à le retrouver. Crissman, le collègue de Dahl, fut littéralement exilé en Alaska (Barker) ou au Groenland (Keel), soudainement rappelé par l'armée dans laquelle il avait servi comme pilote pendant la guerre. Deux officiers des renseignements de l'armée, venus enquêter sur place, n'allèrent pas très loin: leur avion s'écrasa peu après le décollage de la base voisine de Tacoma, avec le morceau de métal mystérieux qu'ils avaient emporté; Paul Lance, un journaliste de Tacoma qui avait aidé Arnold lors de son enquête, mourut lui aussi peu après. Un autre journaliste, Ted Morello, de United Press, qui était également sur l'affaire (les soucoupes volantes, depuis quelques jours, faisaient la une de tous les journaux), prit Arnold à part et lui dit:
 "Vous vous êtes engagé dans quelque chose qui dépasse nos capacités... Je vais vous donner un simple conseil : quittez cette ville avant que tout cela ne nous saute à la figure!"
 Morello avait reçu plusieurs coups de téléphone d'un énigmatique correspondant, l'informant - mot à mot - de tout ce qui se passait dans la chambre d'hôtel d'Arnold pendant son enquête! C'est là, en effet, que le businessman avait choisi d'interroger confidentiellement, un à un, les témoins de cette étonnante affaire. Une fouille minutieuse de la chambre ne révéla la présence d'aucun micro.
 Le dernier coup de fil de l'inconnu fut pour faire savoir à Ted Morello que l'avion qui s'était écrasé avait été saboté. A l'appui de ses dires, remarquons qu'il donna également l'identité exacte des victimes... plus de douze heures avant que l'armée ne les communiquât officiellement.
 Arnold lui-même s'en tira de peu en rentrant chez lui: après avoir ravitaillé à mi-chemin, il reprit l'air, et son moteur s'arrêta, bloqué par le givre. Il ne dut qu'à son expérience de pilote et à ses réflexes d'éviter le crash. Quant aux échantillons qu'il avait remis à Palmer, la boîte à cigares où il les avait rangés fut volée, dans son bureau de Chicago, sans qu'il sût jamais par qui.

 

TRENDEZ-VOUS SUR LA BERGE

 

Carlo Rossi avait l'habitude de pêcher la nuit dans son coin favori, sur la rivière Serchio, près de San Pietro a Vico, dans la partie septentrionale de l'Italie. Bien qu'il avait perdu un bras dans un accident, Carlo Rossi, un homme dans la cinquantaine, se débrouillait avec son autre main pour amorcer sa ligne, et prenait énormément de plaisir à son loisir favori.  
Il était trois heures du matin, en cette fin de juillet 1952. Un reflet de lumière sur l'eau attira l'attention de Rossi. Il leva les yeux et vit un objet bizarre, comme une bobine aplatie, avec des rotors sur le dessus, qui planait un peu au-dessus du cours d'eau. Il lançait des éclairs oranges et bleus. Un tube sortit bientôt de l'objet et plongea dans la rivière, semblant pomper de l'eau. Rossi regardait la scène bouche bée, quand un personnage d'apparence humaine émergea par une ouverture au sommet de l'engin. Il dévisagea le pêcheur pendant un instant, puis pointa son doigt vers lui, comme s'il voulait le montrer à une autre personne que Rossi ne pouvait pas voir, à l'intérieur de l'objet. Carlo Rossi n'était pas rassuré et prit la fuite. Un rayon de lumière verte passa encore au-dessus de sa tête, tandis qu'il ressentait comme une secousse électrique dans tout le corps. S'étant jeté à terre, il put voir l'objet s'élever et disparaître en direction de Viareggio.

Rossi décida de ne parler à personne de ce qu'il avait vu. Ainsi fit-il, et il ne fut pas peu surpris quand, deux mois plus tard environ, le 15 septembre, alors qu'il gagnait son lieu de prédilection en fin de journée, un étranger le salua et lui demanda s'il n'avait pas vu "un avion, ou un autre engin volant au-dessus de la rivière"! L'inconnu, qui avait semblé l'attendre, était vêtu de bleu sombre, et son visage était très anguleux et son regard pénétrant (caractéristiques communes à la plupart des cas de MIB). Il s'exprimait en italien, mais avec un fort accent, comme celui d'un Scandinave. Rossi, se sentant menacé, nia avoir vu quoi que ce soit. L'autre lui offrit alors une cigarette - comme le pêcheur n'en avait jamais vue, avec une marque dorée sur le côté. Sitôt qu'il en eut tiré une bouffée, il se sentit pris de vertiges et de nausées. Alors l'étranger lui arracha la cigarette, l'écrasa et la jeta dans la rivière! Puis il s'en alla sans demander son reste.

 

 AMATEURS DE PHOTOS

 

L'aventure de Rex Heflin, cet inspecteur d'autoroute de Santa Ana (Californie) qui avait photographié un ovni près d'un camp de Marines, a marqué les esprits. Heflin avait réussi à prendre plusieurs polaroïds depuis sa camionnette, ce 3 août 1965, et son observation fait l'objet d'un chapitre du fameux Rapport Condon, résultat de l'étude officielle mandatée par le gouvernement américain en 1967.Par bonheur, Rex Heflin avait fait copier ses photos avant que deux hommes ne passent les prendre chez lui; l'un d'eux disait appartenir à l'entreprise Boeing, l'autre être un représentant du NORAD (North Americain Air Defense Command). Ce dernier enjoignit à Heflin de ne plus parler désormais de cette affaire, car il "mettait en danger la sécurité nationale". Ne voyant pas venir ses photos en retour, au bout d'un certain temps, Heflin contacte le NORAD: on lui répond qu'aucun membre de cette agence ne l'a visité, et les polaroïds originaux ne seront jamais retrouvés.  
Deux ans plus tard, des inconnus frappent à sa porte, au crépuscule. Ils portent des uniformes de l'Air Force. Fort de sa première expérience, Heflin leur demande leurs papiers, et note soigneusement leur identité. Ces hommes lui parlent des photos, et lui demandent s'il sait quelque chose du Triangle des Bermudes! Pendant la conversation, Heflin remarque la présence d'une voiture garée dans la rue, avec une inscription sur la porte avant qu'il ne parvient pas à lire. Il aperçoit une silhouette sur le siège arrière, et une lumière violette éclaire faiblement l'intérieur, lumière qu'il pense émaner de cadrans d'instruments. "On est en train de m'enregistrer", se dit-il. Son poste de radio FM, qui est allumé au salon, fait entendre des "pops" bruyants et distincts pendant tout l'entretien.
 Plus tard, un certain nombre d'enquêteurs, parmi lesquels le regretté James E. McDonald, mettront tout en oeuvre pour identifier ces visiteurs. Leurs efforts, malgré les précautions prises par Heflin, resteront vains. Personne ne saura jamais qui a parlé à Rex Heflin, ce soir du mercredi 11 octobre 1967.

Cette histoire restera dans toutes les mémoires, et aujourd'hui encore, bien des gens dans le petit monde soucoupique américain pensent que les MIB sont avant tout des chasseurs de photographes, et vont jusqu'à douter de leur existence si leurs propres clichés ne leur ont jamais été réclamés! Ce qui est, bien sûr, une vision un peu simpliste du rôle de ces étranges personnages.

 

LE CAS WATTS

 

Tim Beckley, l'enquêteur et auteur bien connu, consacre au cas de Carroll Wayne Watts un chapitre entier de son ouvrage sur les MIB, "The UFO Silencers". Tim connaît bien le Capitaine Robert Loftin, que le Dr. Condon avait chargé de recueillir le témoignage de Carroll Watts au cours de l'étude officielle qu'il conduisait alors, sous mandat de l'Air Force.
 Le cas Watts représente ce qu'il peut y avoir de plus complet en matière d'observation d'ovni, puisqu'il y a eu contact, enlèvement, photos de très bonne qualité... mais il n'est pratiquement pas connu, certainement parce que le témoin finit par se rétracter: nous allons voir dans quelles conditions.

L'aventure de Carroll Watts a commencé le 31 mars 1967, alors qu'il rentrait chez lui à Loco, Texas, aux environs de 22h30. Ayant aperçu une lueur dans un bâtiment abandonné non loin de là, il s'en approcha et découvrit un objet cylindrique d'une trentaine de mètres de long, et de 2m50 à 3m de haut (l'objet était à terre, à l'horizontale). Pensant qu'il s'agissait d'un prototype en difficulté, il se mit à cogner sur la surface pour obtenir un signe de vie. Une porte s'ouvrit alors, et une voix métallique invita Watts à entrer et à subir un examen médical, qui se conclurait par un voyage dans l'espace s'il se révélait positif. Mais il n'osa pas s'avancer à l'intérieur et prit la fuite, tandis que l'objet s'envolait vers le sud sans un bruit.
 Les jours suivants, Watts ne cessa de penser à cet épisode en se promettant, si l'occasion se représentait, d'en apprendre plus sur ce mystérieux aéronef. Ce qui ne tarda pas: le soir du 11 avril, l'objet revint, accompagné d'un petit engin ovoïde. Cette fois, Watts y pénétra et fit connaissance avec l'équipage, composé de cinq hommes petits (1m50) et musclés. Il sentit l'appareil décoller, et après un temps indéterminé et une vibration à l'arrivée, la porte s'ouvrit sur une vaste salle où le témoin subit le fameux examen médical. Puis il perdit connaissance, et se réveilla sur le siège de sa voiture. A son retour chez lui, il s'aperçut qu'une demi-heure seulement s'était écoulée.

Lors de contacts ultérieurs, Carroll Watts put prendre onze bonnes photographies du 'cigare', et une (très floue) de l'un des êtres qui le pilotaient. D'autres personnes de la région ayant aussi observé des ovnis, l'affaire finit par arriver aux oreilles de l'Air Force, qui la transmit au comité Condon. Watts envoya une copie de ses photos au comité, ainsi que son témoignage détaillé de son extraordinaire expérience. Une autre série de copies fut adressée au Dr. Hynek, qui déclara qu'à première vue, il ne s'agissait pas d'une fraude. "Si c'est un mensonge, remarqua Hynek, il est très très intelligent. En fait, il serait si intelligent que ce serait presque aussi intéressant que ce que ce fermier prétend avoir vécu." Néanmoins, et pour s'en assurer, il suggéra que le témoin soit soumis au test du détecteur de mensonges.
 Watts échoua au test effectué par I.R. Wynne, un spécialiste des détecteurs. Il craqua sous la tension et dit que son histoire lui avait été suggérée par des moyens hypnotiques, par un artiste de la région.
 Puis lors d'une entrevue avec le Capitaine Loftin, il déclara qu'il avait volontairement faussé le test, sa famille ayant été menacée et lui-même battu. Le FBI fut averti et emporta quatre photos du "vaisseau". Et voici ce que Watts raconta aux enquêteurs:
 "Je m'étais mis en route pour passer ce test à Amarillo, à une centaine de miles d'ici. Non loin de Loco, une voiture était rangée sur le bord de la route, une Plymouth '55, je crois, et une jeune femme blonde d'environ 25 ans essayait de décapoter. Je me suis arrêté pour lui donner un coup de main".
 "A ce moment-là, je fus frappé par derrière, sur la tête. Le coup me fit tomber, mais je ne m'évanouis pas. En relevant la tête, j'ai vu deux hommes en costume sombre. L'un d'eux me menaçait avec une arme automatique".
 "Si tu passes ce test, on verra le jour à travers toi en plus d'un endroit, me dit-il. Maintenant, tire-toi! Et je suis parti."
 Après son retour à son domicile, tard le soir, alors qu'il racontait à sa femme comment il avait 'échoué' au test, une voiture passa devant la maison et l'arrosa, à la façon des gangsters d'Al Capone dans le Chicago des années '30, d'une rafale de mitraillette!

D'après Beckley, un groupe exclusivement chargé de réduire au silence les témoins d'ovnis trop crédibles existe bel et bien... et aucune agence gouvernementale ne couvre ses activités. Les "MIB" en cause dans cet épisode n'en paraissent pas moins terriens, humains et usant de moyens fort triviaux! Ce qui tranche avec d'autres témoignages, où les entités en cause présentent des caractéristiques un peu plus "exotiques".

 

 

MYSTERIEUSE LONG ISLAND

 

Une des vagues d'apparitions d'ovnis qui fut la plus liée aux MIB fut peut-être celle qui se déroula à Long Island (New-York) en 1967. On y releva tout une série de rapports faisant état de curieux voyageurs, déambulant dans les ruelles au milieu de la nuit. Ils avaient une allure les apparentant à des Tziganes ou à des Orientaux, à la peau brun olivâtre assez foncée.
 Deux hommes en uniforme de l'Air Force, faisant fi du memo officiel, menacèrent des témoins d'apparitions d'ovnis. L'un d'eux, qui exhiba même un revolver à deux reprises, s'identifia comme étant le Lieutenant Frank Davis - identité cyniquement composée des prénoms des deux victimes du crash aérien de Tacoma, dans l'affaire de l'île Maury... 20 ans auparavant. Ce prétendu Lieutenant Davis réapparut en uniforme de facteur, photographiant les résidences des témoins d'observations de soucoupes volantes.
 Un fermier des environs de Melville avait vu un disque métallique planant à quelques mètres au-dessus de son champ, en plein jour. Une échelle pendait sous la soucoupe, et alors qu'il l'observait, elle se rétracta et l'engin s'envola sans aucun bruit.
 Quelques jours plus tard, on frappa à sa porte. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant une gitane, en robe grise et sandales, à la peau très mate et aux cheveux de geai, qui s'adressa à lui: "J'ai fait un long voyage, dit-elle d'une voix grave, marquée d'un accent. Puis-je avoir un verre d'eau?" Il s'exécuta, la vit prendre une pilule ronde et verte, puis s'en aller. Il s'étonna de ne voir aucune voiture à proximité, car il vivait à l'écart, dans un lieu retiré et en-dehors des voies de passage ordinaires.

Le comportement de cette femme énigmatique est une répétition exacte de ce qui était arrivé à une famille de Cape May (New Jersey) plus tôt dans l'année. Un individu bizarre, qui lui aussi avait "fait un long voyage", avala une pilule avant d'avoir avec ses hôtes une conversation sans queue ni tête. Puis il fit quelques pas dans la nuit, monta dans une Cadillac noire, et s'en alla tous feux éteints...
 Mais revenons à Melville où, à peu près au même moment où la gitane voyageuse demandait son verre d'eau, quatre Indiens apparurent, après une forte averse, sur le seuil de la maison d'une femme qui habitait le sommet d'une colline, pas très loin de là. Trois d'entre eux étaient imposants, à la peau sombre et au visage allongé, aux traits orientaux. Ils portaient des costumes gris de grande qualité. Le quatrième, en revanche, dit la femme, ne payait pas de mine, et était chichement vêtu d'un veston noir un peu râpé. Ils lui dirent que naguère, leur tribu était propriétaire de l'endroit, et qu'ils cherchaient à le récupérer.
 Ce qui effraya le plus leur interlocutrice était que leurs chaussures, impeccablement cirées, ne portaient aucune trace de boue, et qu'aucune voiture ne semblait les avoir amenés jusque là. La route, pourtant, ainsi que son allée de terre, étaient détrempées par la pluie. Et elle remarqua, après leur départ, qu'ils n'avaient laissé aucune empreinte sur le sol humide...

 

MIB ou... EBE ?

 

A Eden, un chasseur était à l'affût, cette nuit du 1er mars 1967. Soudain il entendit un bruit inhabituel et vit atterrir un objet circulaire, d'apparence dorée. Une porte s'ouvrit ("comme la porte coulissante d'un ascenseur", rapporte Dewitt Baldwin, le chasseur) et un homme sortit, vêtu d'une combinaison collante noire, comme celle d'un aviateur. L'homme, qui portait une sorte de casque et des lunettes protectrices, s'approcha: "Il me demanda ce que je faisait. Ce n'était pas un Blanc, ce n'était pas un Noir non plus. Il parlait tout à fait normalement, sans accent. Je lui dit que je chassais. Il me demanda si j'étais né ici, et je lui répondis que non, que j'étais né en Géorgie. Il saisit mon fusil, l'examina, puis me le rendit. Il me dit qu'il reviendrait. Puis il grimpa dans la soucoupe, et quelques secondes plus tard, disparut de ma vue."
 Dewitt Baldwin décela une fissure sur le canon de son fusil, après que l'homme l'eût inspecté. C'est la seule trace qui resta du passage de l'inconnu, car ni lui ni son véhicule n'en laissèrent dans la neige fraîche... ce qui fit douter du récit du chasseur, dont les caractéristiques sont pourtant loin d'être uniques.
 Cet épisode n'est pas sans rappeler l'étrange observation que fit des années plus tôt Mme Hilda Walker, de Houston, Texas. Un homme avait...atterri dans un arbre, près de sa maison: il portait des vêtements noirs bien ajustés, et une paire des grandes ailes, noires également. Il était apparu comme une lumière éclatante en forme de torpille, survolant sa maison, et sa silhouette de "chauve-souris humaine" (Bat Man), entourée d'un halo qui illuminait les branches, put être clairement vue par trois témoins, ce 18 juin 1953, à 2h30 du matin. Au bout de trente secondes environ, le halo sembla s'éteindre et l'"homme" disparut.
 Bien sûr, le Batman de Houston, comme le "pilote" d'Eden, ne représentent pas le MIB classique, celui qui a créé la légende, avec son costume et ses lunettes noires, se déplaçant en voiture plutôt que par ces voies peu orthodoxes. Mais comme celui des ovnis, le phénomène des MIB est peut-être plus vaste que l'image à laquelle on serait tenté de le réduire.
 Que les amateurs de vrais MIB ne zappent pas, ceux qui suivent devraient les satisfaire!

 

"L'homme le plus étrange que j'ai jamais vu!"

 

Tout commença par cet objet semblant tomber du ciel, brillant de couleurs rouge, verte et blanche, que les Christiansen ont vu depuis le Garden State Parkway, parallèle à Burleigh, dans le New-Jersey, ce 22 novembre 1967. Après s'être arrêtés, ils constatèrent que l'engin volait silencieusement, à basse altitude; puis il fit un angle aigu et passa au-dessus de leurs têtes! Ils purent ainsi voir ses phares allongés, qui partaient de la partie inférieure de l'objet pour s'étendre vers le haut. Les deux filles les plus petites étant effrayées par cette apparition, les Christiansen ne s'attardèrent pas et rentrèrent à la maison.

Ils appelèrent alors la base de l'Air Force la plus proche, et un officier leur posa quelques questions. Plus tard, ils reçurent un appel d'une autre base, située dans un autre état, d'où ils furent interrogés beaucoup plus longuement sur leur expérience. Ce soir-là, un des membres de la famille perçut de bizarres bruits électroniques, comme des signaux radio.

Après des vacances en Floride, les Christiansen avaient emménagé dans une nouvelle maison, à Wildwood, New-Jersey. Le 9 janvier 1968, à cinq heures trente de l'après-midi, on frappa à la porte. Ils ouvrirent et un homme entra, que Connie, dix-sept ans, décrira comme "le plus étrange qu'elle ait jamais vu"! Il demanda si Edward Christiansen habitait bien ici, se présentant comme un émissaire du Bureau de Recherche des Héritiers (Missing Heirs Bureau). "M. Christiansen pourrait avoir hérité une grosse somme d'argent!" L'homme déclina son identité, que les Christiansen ne purent se rappeler ensuite. Ils se souvinrent seulement de l'avoir entendu dire que ses amis l'appelaient "Petit" ("Tiny")...

De très grande taille, il était aussi volumineux, et les Christiansen estimèrent qu'il devait peser dans les 150 kilos. Il portait une toque de fourrure à la russe, mais avec une visière noire, et un mince manteau d'une matière noire qui ne semblait pas le protéger du froid intense qui régnait ce jour-là. S'étant défait de sa coiffe, il arbora un crâne grand et rond, mais son visage était anguleux et pointu. Ses cheveux étaient noirs, mais très courts, comme s'ils avaient été rasés et avaient à peine repoussé. Ses yeux étaient un peu exorbités, et l'un d'eux paraissait de verre, ne suivant pas les mouvements de l'autre. Sa voix aussi était étrange, comme si elle avait été produite par un ordinateur, avec des phrases juxtaposées, prononcées sur un ton monocorde. Sa respiration était sifflante.

En enlevant son manteau, il laissa entrevoir une sorte de badge, qu'il s'empressa de recouvrir de la main. C'était un badge métallique, mais différent de celui que portent les policiers américains. Connie dit avoir eu le temps d'apercevoir des lettres et des chiffres, comme un K et plus loin un x... Mais de toute évidence, il ne voulait pas que ses hôtes le voient. En s'asseyant, les jambes de son pantalon noir remontèrent sur ses mollets. Il avait des chaussures noires aux semelles très épaisses, des chaussettes noires... et de l'une d'elle sortait un fil vert qui s'introduisait sous le pantalon! Sur une courte section, ce fil passait sous la peau de la jambe de Tiny, à un endroit où on voyait juste une tache brune.

Comme les Christiansen étaient sur le point de passer à table, ils invitèrent Tiny à se joindre à eux. Celui-ci prétendit être au régime, mais ajouta que dans dix minutes, il prendrait bien un verre d'eau! Puis il se mit à interroger M. Christiansen pour déterminer s'il était bien l'héritier. Ses questions allaient des cicatrices qu'Edward Christiansen avait sur le corps, aux voitures qu'il avait possédées et aux écoles qu'il avait fréquentées... Alors qu'il parlait, le visage de Tiny devenait toujours plus rouge. Il ne tarda pas à réclamer son verre d'eau, dans lequel il fit fondre une pilule jaune; et après l'avoir bu, son teint repris sa couleur normale.

Après trois quarts d'heure, il prit congé. Arline Christiansen le regardait, alors qu'il était sorti de la maison, et le vit faire un geste. Une grosse Cadillac noire 1963 s'avança alors, émergeant de l'obscurité tous feux éteints. Tiny y monta et la voiture partit, sans allumer ses phares.

 

L'ARRACHE-COEUR

 

De toutes les apparitions de MIB citées de par le monde, celle dont fut témoin le Dr Herbert Hopkins est certainement la plus souvent mentionnée, tant elle représente l'archétype de ces manifestations. Certains détails, cependant, sont souvent omis, bien qu'ils soient de la plus grande importance: nous nous sommes attachés à n'en oublier aucun - à notre connaissance. Le Dr Hopkins, d'Orchard Beach, dans le Maine, avait été sollicité pour étudier le subconscient d'un jeune "enlevé", David Stephens, et était entré ainsi en contact avec le phénomène ovni, pour lequel il n'avait auparavant pas d'intérêt particulier. Cela allait le conduire à une célébrité dans le monde ufologique, qui ne devait rien à ses recherches, mais à une rencontre dont il se serait certainement passé: le soir du 11 septembre 1976 restera malheureusement à jamais gravé dans sa mémoire.

Ce soir-là, il s'était exceptionnellement retrouvé seul à la maison - sa femme et son fils étaient sortis voir un film. Le téléphone avait sonné, et un homme s'annonçant comme le vice-président de la New Jersey UFO Research Organization avait sollicité un entretien au sujet de l'enlèvement de David (il fut vérifié plus tard que cet organisme n'existait pas). Curieusement, le Dr Hopkins avait accepté l'entrevue sans avoir demandé son nom à son interlocuteur (ce qu'il avoua n'être pas du tout son genre). L'inconnu avait dit qu'il serait là tout de suite: en effet, quelques secondes plus tard, Hopkins le vit arriver sur les escaliers conduisant au deuxième étage! Bien qu'intrigué par cette impossibilité physique de se trouver là si vite, le docteur lui ouvrit la porte et l'invita à entrer, sans formalité (attitude qu'il reconnut être très inhabituelle chez lui). L'individu se retrouva ainsi assis dans son salon moins d'une minute après qu'il eût appris son existence au téléphone!

Hopkins ne put s'empêcher d'être fasciné par l'apparence étrange de la "personne" qu'il avait en face de lui: vêtu d'un costume noir impeccable, chaussures noires, chaussettes noires, cravate noire sur une chemise d'un bleu très foncé, le MIB portait de surcroît un melon, noir et poli, qu'il retira prestement, laissant apparaître un crâne parfaitement chauve et lisse! Sa peau était comme celle d'une poupée, lisse et ayant l'aspect du plastique, mais d'une blancheur cadavérique; elle était exempte de toute pilosité: pas de sourcils, ni même de cils, en revanche des lèvres d'un rouge brillant, sous un nez très petit et bizarrement implanté bas. Avec son costume sans un faux pli, il avait l'air d'un mannequin qui se serait soudain animé et serait sorti de sa vitrine. Même après qu'il se fût assis, son apparence demeurait si parfaite que le docteur n'en croyait pas ses yeux.

Interrogé sur le cas qu'il étudiait, le Dr Hopkins commença d'exposer ses vues sur la question. L'individu approuvait en hochant la tête, et en disant de temps à autre: "c'est ainsi que je le comprends"... Pendant qu'il parlait, Hopkins était attiré par ses yeux: ils étaient très brillants, mais il ne parvint à en décrire précisément ni la forme, ni la couleur - sauf qu'ils étaient sombres. Pour relancer la conversation, l'inconnu disait simplement: "et alors?", toujours sur un ton monocorde, sans expression (de même qu'il s'était exprimé au téléphone - c'est d'ailleurs ainsi qu'il fut identifié comme étant bien la même personne). Son anglais était parfait, sans accent, mais il prononçait les mots l'un après l'autre, de façon espacée, comme une machine. Quand le MIB s'essuya la bouche du dos de la main, Hopkins se rendit compte que le rouge déteignait sur ses gants gris, laissant apparaître une bouche sans lèvres - celles-ci avaient simplement été dessinées sur sa peau de "plastique" blanc! Cette bouche était un simple trait droit, rectiligne, s'entr'ouvrant pour parler. Sa tête n'eût aucun mouvement, à aucun instant. Il dit soudain à Hopkins qu'il avait deux pièces de monnaie dans sa poche gauche (comment l'avait-il su?) et lui demanda d'en prendre une et de la tenir dans le creux de sa main - ce qu'il fit. "Ne me regardez pas, regardez la pièce", dit le MIB. La rondelle de cuivre prit alors une couleur argentée, puis bleue - et ensuite le docteur la vit complètement floue tandis qu'il sentait son poids disparaître. Elle s'était doucement dématérialisée sous ses yeux!

L'étrange personnage demanda alors à Hopkins s'il connaissait Betty et Barney Hill (les "abductés" les plus célèbres d'Amérique).
 - J'en ai entendu parler, mais je ne les connais pas personnellement, répondit le docteur. Je crois que Barney est décédé...
 - C'est juste, et savez-vous de quoi il est mort?
 - Probablement d'un infarctus: il est mort soudainement...
 - Ce n'est pas exactement cela, reprit le MIB. La raison pour laquelle il est mort est qu'il en savait trop! Barney n'eut plus de coeur, comme vous n'avez plus de pièce dans la main."
 Hopkins se vit confirmer par la suite que Barney Hill avait disparu dans des circonstances peu claires.
 - Vous avez des bandes magnétiques sur le cas Stevens, continua le MIB. Vous allez les détruire, ainsi que tout ce que vous possédez ayant trait aux ovnis. Je saurai quand vous l'aurez fait."
 Prononcées sans aucune menace, ces dernières paroles furent dites sur un rythme ralenti - mais toujours sur le même ton monocorde. L'individu se leva alors lentement, en chancelant un peu:
 - Mon énergie diminue - dois - partir - maintenant - au - revoir" articula-t-il. Le docteur lui ouvrit la porte et il sortit en s'appuyant sur le mur. Il descendit les escaliers prudemment - en posant les deux pieds sur chaque marche, l'un après l'autre, avant de continuer... Il se tint un instant à l'angle du bâtiment, puis une vive lumière d'un blanc bleuâtre apparut: Hopkins vit alors que son corps ne projetait pas d'ombre sur le sol!

Fortement secoué par cette visite, le Dr Hopkins effaça à contre-coeur ses bandes enregistrées, puis les détruisit. Il appela ensuite une journaliste qui s'était intéressée au cas de David Stephens, et lui demanda de ne rien publier, lui retirant sa caution. Puis il eut des problèmes inexplicables avec sa ligne téléphonique; ses patients ne purent plus l'atteindre: une voix leur disait que le numéro n'était plus en service. La compagnie fut avertie, et installa un relai spécial pour cette ligne, mais les ennuis continuèrent: les communications étaient interrompues, ou ne pouvaient être établies. Bien qu'agacé, le Dr Hopkins ne se sentit jamais réellement menacé; mais une question continua de le tourmenter: qu'était-il vraiment arrivé à Barney Hill ?