OVNIS censure du KGB levée

Les documents du KGB sont enfin dévoilés, les objets volants dans le ciel soviétique ont bien existés. Durant des décennies, l'activité ovni dans le ciel de l'Ex-URSS fut censurée. Les rapports d'observations sont désormais disponibles et ils permettent d'avoir une vision générale et non plus tronquée du phénomène ovni.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill, avec sa causticité habituelle, décrivit l'Union soviétique comme «une devinette enveloppée dans un mystère à l'intérieur d'une énigme». C'est de lui aussi que nous vient l'expression «rideau de fer» (en anglais, iron curtain), manière d'exprimer autrement le côté impénétrable de l'ancien bloc de l'Est. En dépit du fait qu'au cours des années qui suivirent l'effondrement de l'URSS, de nombreuses informations relatives à la culture et à l'histoire soviétiques soient devenues disponibles, la plaisanterie de Churchill demeure valide. Dans le cas de l'activité ovni dans l'ex-Union soviétique, elle semble presque être un euphémisme.

La lecture des dossiers ovnis du KGB prouve clairement que les autorités soviétiques étaient conscientes du phénomène ovni, mais que, conformément à l'esprit de méfiance qui prévalait lors de la Guerre Froide, elles se gardèrent bien de laisser filtrer la moindre information vers l'Occident. Aujourd'hui, les ufologues occidentaux peuvent étudier ces dossiers, ainsi que les nombreuses observations civiles d'ovnis qui se sont multipliées depuis 1991. Résultat : pour la première fois peut-être, les ufologues disposent d'une vision vraiment globale du phénomène ovni.

Si les dossiers du KGB sont rarement illustrés de photographies -à la différence des observations civiles d'ovnis-, ils portent par contre le sceau de l'administration. En ce sens, ils constituent des preuves fiables et démontrent qu'à l'Est comme à l'Ouest, le phénomène ovni fut consigne durant des décennies.

BOULES DE FEU OU OVNIS ?

L'une des observations d'ovnis les plus étonnantes qui soient détaillées dans les dossiers du KGB se produisit le 12 novembre 1985. Hasan Kayoumovitch Rakhimov était de garde dans une installation militaire connue sous le seul nom de «Poste Sept» lorsque, d'après son récit, «une boule jaune et bleue, de la taille d'un ballon de football, apparut soudainement... à environ 30- 40 mètres de l'endroit où je me tenais». Rakhimov affirma que l'ovni se trouvait initialement à une altitude de 10-15 mètres au-dessus du sol, mais que cette altitude variait sensiblement, l'engin évoluant au-dessus de la base en faisant des sauts. «Ayant effectué trois ou quatre sauts de 50 à 100 mètres, il se dirigea vers le chenil et disparut», raconte encore Rakhimov.

Les ufologues examinant les dossiers du KGB ont rapproché cette observation du phénomène des boules de feu. Toute- fois, une autre observation ovni qui s'était produite quelque temps plus tôt dans la même région a jeté quelques doutes sur cette théorie.

Deux civils qui étaient sortis pour chasser virent un ovni. «À 20h30, le 3 novembre 1985, se souvient l'un des hommes, je retournai à mon canot automobile et démarrai le moteur. C'est alors que j'aperçus un ovni se déplaçant à grande vitesse du nord vers le sud à une altitude plus haute que celle à laquelle vole un avion. L'ovni était un peu plus large qu'une étoile, et il émanait de lui comme un rayon de projecteur à un angle de 5-10°. Le temps était clair, et l'ovni était nettement visible contre le ciel étoile.

Le rayon de lumière couvrait entre un quart et un cinquième de la distance entre l'objet et le sol. Le rayon ne frappait pas le sol, mais s'éparpillait. Lorsque l'ovni se rapprocha, le moteur du bateau s'arrêta brusquement. Je pensai que les cahots avaient peut-être fait glisser le levier de vitesse en arrière. Je tirai sur la corde du démarreur après avoir vérifié le niveau de carburant et ouvert les gaz. Le moteur démarra immédiatement, mais comme il tournait je vis une lueur émanant de la bobine du système d'allumage. Ayant fonctionné cinq ou sept secondes, le moteur s'arrêta de nouveau. L'ovni stoppa d'un coup net, sans vraiment ralentir; il se trouvait alors juste au-dessus du canot. L'ovni se dirigea vers le sud en direction de Vladivostok, et là nous vîmes un satellite au-dessus de lui. L'ovni et le satellite se déplaçaient à la même vitesse et dans la même direction. Puis le projecteur s'éteint et l'ovni cessa d'être visible. »

UNE QUEUE DE FLAMMES

Autre épisode détaillé par le KGB, celui qui implique un avion reliant Volgograd à Tbilissi, actuelle capitale de la Géorgie. Le 14 décembre 1987, l'équipage signala un «objet volant selon une trajectoire frontale à la nôtre, ressemblant à un avion dont les feux d'atterrissage seraient allumés et rentrés». L'équipage d'un autre avion fut plus succinct, mentionnant seulement une «queue de flammes» dans le sillage de l'ovni. Un témoin anonyme qui téléphona au contrôleur aérien de l'aéroport local affirma avoir aperçu un objet semblable à un «avion en feu traînant derrière lui une queue de flammes, volant au-dessus du village. Après un éclat de lumière évoquant une explosion -bien que ce ne fut accompagné d'aucun effet sonore-, l'avion disparut.» Le témoin ayant passé l'appel déclara qu'il n'avait pu repérer «ni débris, ni traces d'explosion». Voilà trois témoignages concomitants d'une affaire que d'aucuns tiennent pour un «Roswell soviétique» en puissance. Malheureusement, le dossier ne raconte pas les événements qui suivirent. Bien que la «queue de flammes» suggère un météore se consumant, ou peut-être un satellite ou d'autres débris spatiaux retombant sur la Terre, le fait que deux des témoins en parlent comme d'un avion ajoute au mystère. Il n'y eut pas de procès-verbaux relatifs à la découverte de débris d'accident. Comme bien souvent, les rapports du KGB interpellent cruellement, mais ne délivrent pas de conclusions qui pourraient servir de point de départ à une enquête ultérieure.

LA SIBERIE ET SES OVNIS

D'après les documents du KGB, entre 1987 et 1988 il y aurait eu un certain nombre d'apparitions ovnis au-dessus de la péninsule du Kamchatka, dans la pointe extrême-orientale de la Sibérie. Le personnel de la base de lancement de missiles de Koura observait régulièrement «les survols d'objets volants non identifiés en forme de boules». Le lieutenant supérieur Vasilevski et le soldat Kolosov, du «Site Trois» d'instrumentation télémétrique, assistèrent à l'apparition d'un ovni qui ressemblait à des «lumières montant lente- ment et passant du rouge au blanc». La durée de ces apparitions, qui furent signalées depuis trois endroits différents de la base, allait de trente secondes à trois minutes. Le phénomène fut également signalé par des officiers stationnés au sommet de la montagne de Lyzyk, près d'une autre base de missiles. Leurs témoignages sont sans doute plus importants car, en tant que militaires relativement haut placés -et dépendant de ce qui était encore un régime rigoureusement totalitaire-, ils mettaient directement en jeu leur crédibilité, bien plus que de simples soldats du rang.

Dans un rapport officiel, le lieutenant supérieur Vasilevski avança que les apparitions d'ovnis « correspondaient aux dates prévues de lancement de missiles lourds », remarquant aussi que «lorsque les lancements étaient ajournés, les objets n'apparaissaient plus». Cette affirmation est toutefois contredite par d'autres observations ; à la mi-décembre 1987, un adjudant et deux soldats virent une boule de lumière orange se déplaçant du nord au sud. Le même genre d'objet, ou très similaire, fut observé à deux autres occasions au cours du même mois et durant l'année qui suivit. Or toutes ces observations sibériennes ne correspondaient plus à des lancements de missiles.

LUMIÈRES ROUGES

L'apparition d'objets anormaux dans le ciel de la Russie et de l'Asie centrale soviétique se poursuivit au cours des dernières années de l'Union soviétique. Le 22 septembre 1989, dans la ville d'Astrakhan (située dans le sud-ouest de la Russie sur les bords de la mer Caspienne), une demi- douzaine de témoins virent un objet rouge et brillant, «en forme de goutte», dans le voisinage de la gare de Koxhevaya. Trois autres témoins décrivirent l'objet comme étant de couleur jaune. Il fut clairement observé, bien que par intervalles, durant une période allant de quarante-cinq à cinquante minutes.

Six jours plus tard, une autre observation eut lieu dans les parages. Cette fois, deux «points lumineux, violets et rouges, de près d'un mètre de diamètre » furent aperçus par plusieurs témoins près de la piste d'atterrissage de la base aérienne locale. Un mois plus tard, un objet semblable à la «goutte rouge» signalée plus tôt fut observé par de très nombreux témoins, aussi bien civils que militaires, tout près de Burkhala dans la région de Yagodinski.

DERNIÈRES OBSERVATIONS

Exactement neuf mois avant que l'Union soviétique elle-même ne cesse d'exister (novembre 1991), un certain nombre d'habitants de la ville d'Aleksandrov, près de Moscou, signalèrent avoir vu de vifs éclairs blancs dans le ciel, au-dessus de leurs maisons. Leurs descriptions de la formation de vol et de l'allure de ces «objets» diffèrent largement; tantôt on les a vus voler à quelques mètres du sol... tantôt à quatre ou cinq kilomètres d'altitude. La plus poignante de ces apparitions se produisit au-dessus de la flamme éternelle de la tombe du Soldat inconnu à Karabavano. L'«objet», quel qu'il ait été, fut décrit comme émanant une pulsation lumineuse qui éclairait l'ensemble du monument.

UN MYSTÈRE QUI SUBSISTE

Malgré ces nombreux témoignages et les autres apparitions d'ovnis consignées dans les dossiers du KGB, l'attitude des autorités soviétiques, à l'instar de leurs homologues britanniques et américains, oscille entre l'insouciance et le dédain. Et une vaste question se pose, cette question qui embarrasse, intrigue et effraie tout à la fois les ufologues depuis maintenant un demi-siècle. L'apparent manque d'intérêt pour les ovnis manifesté par les autorités -et ce quelle que soit leur obédience politique- vient-il du fait qu'elles n'y croient pas, ou faut-il croire qu'elles savent de quoi il retourne... mais qu'elles préfèrent le taire?

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