Russie : l’astéroïde de Tunguska, un mystère plus de 100 ans plus tard - 08 Février 2017

Des arbres couchés par la déflagration de l'explosion dans la région de l'événement de la Tunguska. Selon les matériaux de l'expédition Leonid Kulik de 1929. (Domaine public)

 

 

L’univers est rempli de mystères qui remettent en question notre savoir actuel. Dans la série « Au-delà de la science », Epoch Times rassemble des récits à propos de ces phénomènes étranges pour stimuler notre imagination et nous amener à découvrir des horizons insoupçonnés. Sont-ils vrais ? À vous de décider.

 

Le 30 juin a lieu la Journée mondiale de l’astéroïde. Ce jour-là, il y a 109 ans se produisait une puissante explosion en Sibérie, connue sous le nom « d’événement de la Tunguska » et de « météorite de Tunguska ». Après plus d’une centaine d’années, les scientifiques ne sont toujours pas en mesure de résoudre le mystère de cet énigmatique phénomène.

 

L’explosion a eu lieu dans la taïga, à proximité de la région de la rivière Tungunska pierreuse. Elle a été entendue dans un rayon de 100 kilomètres, accompagnée dans le ciel par un imposant pilier de flamme et un nuage de fumée. Selon des témoins oculaires, un flash de lumière éblouissant et éclipsant le soleil se serait produit juste avant l’explosion sur la Tunguska.

 

L’explosion a été enregistrée par les sismographes de l’observatoire d’Irkoutsk, à sept heures du matin le 30 juin 1908. Les experts pensaient initialement qu’il s’agissait d’un tremblement de terre, car l’observatoire Irkutsk est situé près de chaînes de montagnes et ces phénomènes se répètent ici assez souvent. Cependant, l’enregistrement du sismographe avait cette fois un tracé très étrange. Des zigzags typiques se répétaient plus que d’habitude, ainsi que quelques zigzags plus incompréhensibles.

 

L’équipe de l’observatoire a immédiatement envoyé des correspondants locaux afin d’en apprendre plus au sujet du tremblement de terre. Les rapports ont été tout à fait surprenants. La plupart des correspondants ont affirmé qu’il n’y avait pas eu de tremblement de terre, mais que des sons très puissants ressemblant à du tonnerre ou un incendie se sont fait entendre.

Des témoins oculaires

 

Un correspondant a décrit le rugissement du tonnerre vers huit heures du matin. Le bruit est devenu de plus en plus fort et rappelait l’explosion de poudre à canon, et s’est ensuite transformé en un craquement, puis en un fort roulement. Après 20 minutes, le tonnerre s’est arrêté. L’auteur a également rapporté que l’un de ses voisins avaient vu une étoile filante avec une queue de feu, qui a chuté dans l’eau.

 

Un membre de la station météorologique de Kirnske ayant vu une ligne supplémentaire sur la bande de son barographe a décidé d’aller s’enquérir auprès des habitants locaux. « Ils ont indiqué avoir vu au nord-ouest à partir de huit heures comme une colonne de feu sous la forme d’une lance. Lorsque la colonne a disparu, ils ont entendu cinq forts coups, comme ceux un canon, et un épais nuage a alors recouvert la région. 15 minutes plus tard, il ont entendu à nouveau les mêmes battements, puis le même battement s’est répété 15 minutes plus tard », écrit-il dans ses mémoires.

 

Il est plus tard apparu que le tremblement de terre avait été enregistré par des stations sismiques dans diverses parties du monde. Durant quelques jours il a été observé une forte lueur dans le ciel observé sur un périmètre allant de l’Atlantique à la Sibérie centrale.

La région dévastée par l’événement de la Tunguska. Selon les matériaux de l’expédition Leonid Kulik de 1929. (Domaine public)

 

 

Les expéditions de Kulik

 

La première expédition envoyée sur le site de la chute a eu lieu près de 20 ans après l’incident. Elle était dirigée par Leonid A. Kulik, qui a montré un intérêt particulier pour l’étude d’un corps céleste étrange connu sous le nom de « météorite de la Tunguska ». Les chercheurs ont constaté que sur l’emplacement de la chute du météorite présumé, la forêt avait été complètement renversée sur une grande surface. Le plus étrange était que dans un endroit censé être à l’épicentre de l’explosion la forêt était restée debout, et les traces d’un cratère de météorite étaient absentes.

 

Après plusieurs expéditions de Kulik, dont la dernière ayant eut lieu de 1927 à 1939, il n’a été trouvé aucune preuve d’une météorite bien que les faits de la catastrophe pouvaient être très bien vus. Kulik essaya de trouver les restes de la météorite : il a organisé des prises photographiques aériennes sur le site de l’accident et fit recueillir des informations auprès de la population locale, mais rien en liaison avec une météorite n’a été découvert.

 

Des calculs montrent que la chute de la « météorite de Tunguska » aurait du conduire à la formation de cratères d’une profondeur de 200 mètres et d’un rayon de 1000 mètres. Ce trou serait facile à détecter. En outre la destruction plus importante devrait se trouver à l’épicentre de l’explosion, mais les arbres s’y tenaient encore. Des branches avaient également été brisées d’une telle façon qu’il semblerait que l’onde de choc soit venue du dessus.

 

Dans un premier temps, Kulik s’est rendu sur la zone à l’épicentre de l’explosion dans la tourbière et y a commencé des fouilles. Cependant, aucune excavation ou forage de cratères n’a donné de résultat. La météorite avait disparu. Le marais s’était également transformé en dolines. L’étude de Kulik a été interrompue en 1941 en raison de la guerre, mais est restée jusqu’à récemment du côté de l’hypothèse météorique du phénomène de la Tunguska.

 

 

Une doline à l’emplacement de l’évènement de la Tunguska. (Université de Bologne)

 

 

D’autres hypothèses : une comète glaciaire, un vaisseau alien et des expériences sur l’énergie

 

L’étude ne s’est néanmoins pas terminée là. Après que la guerre ait commencé, d’autres expéditions se sont rendues dans la zone d’impact de la « météorite de la Tunguska ». Les chercheurs ont exprimé plus d’une centaine d’hypothèses différentes sur ce qui est arrivé – allant de l’explosion de gaz des marais au crash d’un vaisseau spatial extraterrestre. Aucune d’entre elles n’explique pourtant pleinement toutes les particularités de la catastrophe.

 

Les hypothèses ont même dû être classées par type : le fait d’une expérience de l’homme associé à l’antimatière, de la géophysique, du météorique, du synthétique et du religieux. La version la plus commune est considérée comme la chute dans le manteau terrestre d’un fragment de comète. Les comètes sont composées principalement de glace et de gaz entrecoupés de petits solides, ce qui les distinguent des astéroïdes entièrement solides

Les comètes sont constituées de glace et gaz avec une petite quantité de particules solides. (Pixabay)

 

 

Si le noyau de la comète s’était déplacé à une vitesse supersonique, son vol aurait pu produire des ondes de choc capables de coucher des arbres et de faire des bruits ressemblant au grondement du tonnerre. Cette hypothèse explique aussi l’absence d’un cratère d’impact et de débris – le noyau de glace s’étant chauffé jusqu’à une certaine température se serait instantanément évaporé. Pour cette raison, cela lui aurait donné une grande quantité d’énergie comparable à l’énergie d’une explosion nucléaire. Cette explication a plus tard été donnée par un assez grand nombre d’astronomes.

 

En 1945, l’écrivain soviétique de science-fiction Alexander Kazantsev a suggéré que la « météorite de la Tunguska » aurait été le vaisseau spatial d’une civilisation extraterrestre qui se serait écrasé. Cette version a pourtant été immédiatement rejetée par les astronomes et spécialistes des météorites. Dans le magazine soviétique Nauka i Zhizn [Science et Vie en français, ndr]  a été publié un article « massacrant » cette théorie, dans lequel les scientifiques ont rejeté la théorie extraterrestre de « l’événement de la Tunguska » et ont affirmé que le cratère d’impact serait bientôt trouvé.

 

Une des versions alternatives à « l’événement de la Tunguska » serait celles des expériences menées par le célèbre physicien Nikola Tesla.

 

Selon cette hypothèse, Tesla aurait mené le 30 juin 1908 des expériences sur la transmission de l’énergie dans l’air. Cette version est soutenue par le fait que quelques mois avant l’explosion, Tesla avait annoncé son intention d’éclairer la route de l’expédition au pôle Nord du célèbre voyageur Robert Peary.

 

Le laboratoire de Nikola Tesla à Colorado Springs. (Domaine public)

 

Il se trouve également en faveur de la version de Tesla le fait que le physicien ait demandé la carte  « des parties les moins peuplées de Sibérie ».

 

Des notes à ce propos ont été rapportées dans le magazine de la bibliothèque du Congrès américain. Il est aussi curieux que des habitants du Canada et des pays nordiques aient remarqué des nuages d’argent dans le ciel, qui palpitaient. Les mêmes observations ont été constatées lors d’expériences menées par Tesla dans son laboratoire à Colorado Springs.

 

La catastrophe de Tunguska continue à interroger les chercheurs. Certains d’entre eux pensent que la science fait face à un phénomène mystérieux unique restant encore à résoudre. Un élément clé de la nature de la météorite de Tunguska est la question de sa composition matérielle. Mais jusqu’à présent, une substance pouvant assurément être identifiée comme la « météorite de la Tunguska » n’a pas encore été trouvée.

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