L'abduction par des Aliens de Hélène Guiliana le 11 Juin 1976 à Chatuzange-Le-Goubet (Drôme)  - 25 Avril 2017

 

Article paru dans la revue "Lumières dans la nuit"  N° 317.

 

Citation :

 

« D'un point de vu historique, cette affaire occupe une place à part dans notre liste de 29 abductions en France.

 

En effet, si l'on excepte le tout premier cas (relaté sans beaucoup de détails, et de façon anonyme, dans le courrier des lecteurs de Paris Match, en 1954), il s'agit du premier auquel la presse à sensation, et même la télévision, aient assuré un retentissement allant un peu au-delà du milieu ufologique.

 

En outre, il marque l'entrée en scène d'une technique d'investigation aujourd'hui très controversée : l'hypnose.

 

C'est Michel Figuet qui a relaté cette histoire dans le numéro 14 (3e trimestre 1976) du bulletin de la Commission d'enquête OVNI Drôme-Ardèche, UFO Informations, que publiait alors l'Association des Amis de Marc Thirouin (AAMT), aujourd'hui disparue.

 

Vers 1 h 15 du matin, une jeune fille de 21 ans nommée Hélène Guiliana quitte Romans pour rentrer à Hostun seule à bord de sa 4L.

A la sortie de l'agglomération, elle quitte la N. 92 et prend, sur sa droite, la petite route qui va lui permettre de traverser l'Isère et de rejoindre, sur la rive sud, la N. 531 (qui s'appelle aujourd'hui N. 532).

Elle parcourt deux kilomètres sur cette nationale, et arrive au lieu dit Le Martinet. C'est là que se produit l'incident.

 

La 4L, en effet, ralentit, comme si elle était sur le point de tomber en panne d'essence. Pourtant, sur le tableau de bord, l'aiguille indique que le réservoir n'est pas vide...

 

Soudain, toutes les lumières de la voiture s'éteignent, et le moteur s'arrête.

 

C'est alors qu'Hélène Guiliana découvre, à une quinzaine de mètres devant elle, une masse lumineuse hémisphérique, de couleur orange, semblant posée sur la route.

 

Effrayée, la jeune fille verouille les portières de la voiture, et met ses mains devant ses yeux...

 

Un long, un très long moment s'écoule.

 

Lorqu'Hélène regarde à nouveau devant elle, la masse lumineuse a disparu. La jeune fille met le contact, démarre, et poursuit sa route. Elle est tellement bouleversée, que trois kilomètres plus loin, à l'Ecancière, elle oublie de tourner sur sa droite, ce qui rallonge inutilement son chemin.

 

Lorsqu'elle arrive à son domicile, sa soeur lui fait remarquer qu'il est quatre heures du matin !

 

Près de deux heures et demie se sont écoulées, dont elle ne conserve aucun souvenir. Nous avons là un excellent exemple de missing time.

 

Très vite, par l'entremise d'un journaliste local, l'affaire reçoit une publicité que les rencontres rapprochées n'atteignent que rarement : Le 12 juillet, elle est évoquée dans Le Progrès de Lyon et dans Le Dauphiné Libéré.

 

Il est vrai que l'histoire n'est pas banale : comment concevoir que la voiture soit restée garée, feux éteints, en bordure d'une route très fréquentée, sans provoquer un accident et sans que personne ne vienne la voir de près ?

Comment concevoir que la présence de cette masse lumineuse sur la route n'ait pas interféré avec la circulation, dense, même la nuit, en cette période de l'année ?

Comment comprendre, enfin, que la jeune fille ait pu mettre la main devant ses yeux à 1 h 15 du matin, pour ne les retirer que vers 3 h 45 ?

 

Toutes ces questions incitèrent un enquêteur de la commission Ouranos, André Revol, à faire intervenir un hypnotiseur connu dans la région sous le pseudonyme de Stéphane Dey.

 

L'idée d'avoir recours à cette technique était probablement dans l'air, puisque dans Le Dauphiné Libéré du 23 juillet, André Chaloin, ufologue de longe date et membre d'honneur de l'AAMT, en suggérait l'emploi.

 

En fait, une première séance d'hypnose avait été pratiquée dès la veille, le 22 juillet, par Stéphane Dey, à Saint-Marcellin.

 

Les résultats de cette séance furent relatés par FR3 et publiés dans Le Dauphiné Libéré du 13 août. Une seconde séance eut lieu le 18 août, en présence de plusieurs journalistes.

 

C'est ainsi que les révélations sous hypnose de le jeune fille furent publiés dans le numéro 1564 de France Dimanche, ainsi que dans Le Progrès, et dans plusieurs autres journaux dont, finalement, Nostra.

 

Ce qu'Hélène Guiliana avait révélé sous hypnose avait de quoi faire frémir : deux nains s'étaient approchés de la voiture, avaient réussi à s'emparer d'elle, et l'avaient emmenée dans l'engin qui se trouvait au coeur de la masse luminseuse.

 

Là, ils l'avaient allongée sur une table, et l'un d'eux, avec une sorte de lampe-torche, avait fait des ronds de lumière sur son pull-over. Tout, dans la pièce ronde où elle se trouvait, semblait métallique, et il y avait des lumières blanches, rouges et jaunes.

 

De ses ravisseurs, la jeune fille donna la description suivante : ils étaient petits (puisqu'ils lui arrivaient au niveau de la poitrine), laids, avec un petit nez écrasé et une bouche très petite.

Ils étaient vêtus de combinaisons moulantes couvrant également la tête.

Les deux seules différences notables entre ses déclarations du 22 juillet et du 18 août concernent la couleur de leur peau (successivement jaune, puis normale) et celle de leurs combinaisons (violette, puis noire).

 

Ces nains faisaient beaucoup de gestes, comme s'ils avaient été agacés de ne pas parvenir à faire comprendre quelque chose à leur captive. Ils la ramenèrent finalement à sa voiture.

Les indications qu'elle fournit sous hypnose, concernant le déroulement des événements, ne suffisent pas à meubler le trou d'environ deux heures et demie dans son emploi du temps, ce qui conduit tout naturellement à penser que ces indications, si elles sont exactes, sont également incomplètes.

 

La pratique de cet hypnotiseur a, par la suite, donné lieu à de vives critiques : on lui a reproché notamment de travailler sans contrôle médical et, par des questions trop « orientées », de suggérer certaines réponses. En d'autres termes, on l'a accusé de pratiquer un « hypnotisme de foire », et de manquer de rigueur. On a dit de lui qu'il avait « gâché » ce cas.

 

Ces critiques ne sont certainement pas sans fondement, ce qui n'implique pas qu'elles soient innocentes.

 

Le 17 décembre 1992, Christian Jay a réussi à joindre par téléphone la victime de cet étrange incident, aujourd'hui mariée et mère de famille.

 

Elle a confirmé la réalité des événements du 11 juin, tels qu'ils sont restés gravés dans sa mémoire, missing time compris. En revanche, elle a une toute autre opinion des deux régressions hypnotiques qu'on lui a fait subir.

 

Voici ce qu'écrit à ce propos, Christian Jay :

« ...J'eus la certitude qu'une certaine forme d'enquête était parfaitement désastreuse pour l'avancement de la connaissance. En effet, les conditions dans lesquelles H.G. avait découvert ce qui lui était arrivé l'on bien plus perturbée que les événements eux-mêmes, et, je le lui ai bien fait préciser, elles ne croit absolument pas à ce qu'on lui a fait révéler sous hypnose : elle est au contraire certaine qu'on a fabriqué tout cela pour des raisons médiatiques ».

 

Que la jeune femme garde un mauvais souvenir de ces deux séances, c'est une chose qu'on peut comprendre facilement, d'autant plus que leur médiatisation (aussi tapageuse qu'éphémère) a créé pour elle, dans le pays, une situation difficilement supportable.

Mais faut-il pour autant rejeter les éléments révélés par l'hypnose ?

La réputation de l'opérateur (nettement aggravée par une autre affaire, deux ans plus tard) n'aurait-elle pas influencé ce jugement quant aux résultats eux-mêms ?

Après tout, le lien entre la déontologie de l'opérateur et les résultats obtenus n'est as si évident. Il l'est d'autant moins que, même s'il faut « jeter » les deux nains avec l'eau de la méthode, le trou de mémoire de deux heures et demie continue de poser un problème.

De même, la similitude profonde entre le récit fait sous hypnose par la jeune fille, et quantité de récits analogues obtenus, depuis, par le même moyen (notamment aux Etats-Unis) ne peut manquer de surprendre.

 

L'épais dossier des abductions américaines n'est plus tout-à-fait un secret, aujourd'hui, puisque Communion, de Whitley Strieber, a été traduit en français, et puisqu'au moins deux revues à grand tirage ont évoqué le congrès de New York, l'année dernière.

Mais en 1976, la situation était bien différente, et trois cas seulement avaient eu un retentissement autre que négligeable, en dehors du milieu ufologique : ce sont le cas de Betty et Barney Hill, raconté succinctement dans France Dimanche n° 1093, dès 1966, celui du 10 a 1952 (cas n° 3 dans notre liste), qui présente...peu de points communs avec l'affaire Chatuzange-le-Goubet, et enfin l'histoire Paulo Caetano, racontée dans le premier livre de Jean-Claude Bourret, La nouvelle vague des soucoupes volantes (France Empire, 1975).

 

 

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