Compte-rendu de la conférence de Jacques Vallée sur les Ovnis Aliens à Paris le 26 juin 2017

 

 

 

Ce lundi 26 juin 2017, Jacques Vallée donnait une conférence à l’espace 104, rue de Vaugirard à l’invitation de l’Institut Métapsychique. Près de 200 personnes étaient présentes à cet événement très attendu.

 

Après une brève présentation de l’invité par les organisateurs, celui-ci prend la parole et précise d’emblée le sujet de son intervention « What do we know about the material composition of UFO’s ? » ("Que savons-nous sur la composition matérielle des Ovnis ? »). 

Résumé de cette soirée exceptionnelle, en espérant n'avoir pas dénaturé la pensée de Jacques Vallée.

 

En préambule, si vous n'êtes pas familier avec la personne de Jacques Vallée, je vous invite à lire cet article de Thibaut Canuti : "Le Collège invisible et l'apport fondateur de Jacques Vallée" et bien entendu la fiche biographique de Jacques Vallée sur Wikipedia.

 

 

 

D'emblée, Jacques Vallée s’excuse que les slides de sa présentation soient en anglais, mais les non-anglophones n’ont pas eu de mal à suivre ses propos malgré tout.

 

L’objet de la conférence est en fait une étude en cours sur la composition des ovnis et prolonge un article que Vallée avait publié il y a 19 ans sur ce thème lié à la physique des matériaux.

 

Le conférencier commence par rappeler que dans le domaine de l’ufologie, il existe trois types de matériaux à étudier :

 

- les scories de métal en fusion éjectés par les ovnis qui sont comme des éjectas. Comme cela ressemble souvent à du mâchefer, les témoins n’y accordent pas d’importance et ne les ramassent hélas pas.

 

- Les implants : ce sont de petits objets à l’usage inconnu que des témoins disent retrouver dans des parties de leurs corps (sur ce sujet, Jacques Vallée qu’il s’y intéresse davantage qu’autrefois)

 

- des pièces structurelles récupérées sur les sites de crashes, voire des entités biologiques !

L’affaire de Roswell est le cas le plus archétypique de ce genre de récolte, même si les éléments de preuve manquent toujours et qu’un nuage de rumeurs et de faits non établis entoure le récit.

 

Comme il s’agit de pouvoir ramener quelque chose de tangible en laboratoire, Jacques Vallée a préféré délaisser les histoires pour se tourner vers des objets concrets.

 

Or, les seuls disponibles, ce sont ces « éjectas » récupérés ici et là lors d’observation d’ovnis.

 

Vallée précise qu’on ne se trouve pas dans la culture du secret, au contraire, il veut médiatiser ses recherches.

 

L'ufologue rappelle un point important : longtemps, on s’est limité aux analyses chimiques, désormais il faut se tourner vers l’étude des isotopes.

 

Pour mémoire, un isotope est un atome qui possède le même nombre d’électrons et de protons (afin de rester neutre) mais un nombre différent de neutrons.

 

Il mentionne l’exemple de l’hydrogène qui a trois isotopes : classique (pas de neutron), deutérium (1 neutron), tritium (2 neutrons).

 

Un autre exemple bien connu : celui de l'uranium qui a 17 isotopes, tous radioactifs. Ils possèdent tous 92 protons mais ils ont entre 125 et 150 neutrons.

 

Seulement trois sont présents naturellement sur Terre (uranium 234, 235 et 238) et surtout l’un d’eux, à plus de 99% : l’uranium 238.

 

L’étude des isotopes sur des échantillons issus de projections d’ovnis pourrait donc permettre d'identifier des éléments qui ne sont pas terrestres.

 

Jacques Vallée passe en revue rapidement 15 cas connus de rejets de matériaux, depuis Aurora au Texas en 1897 jusqu’à Newark en 1996, un seul cas français : Ratheau. 

 

 

Et parmi ces affaires, seulement 4 donnent accès à des échantillons :

- Ubatuba (Brésil),

- Bogota (Colombie),

- Council Bluffs (USA)

- et « Sierra » (lieu secret, USA).

 

Vallée souligne les difficultés à mener des études poussées sur les isotopes : l’équipement coûte cher et comme il est rare, il est peu disponible. Il faut donc faire prendre son mal en patience. 

 

 

Le conférencier propose d’ailleurs de faire des échanges de bons procédés et de partager des échantillons avec les laboratoires français (Pierre et Marie Curie, Orsay, etc.) d’autant que certains laboratoires font déjà des tests d’isotopes sur des météorites. 

 

 

Grâce à la spectrométrie de masse, il est possible de détecter les isotopes.

 

Un faisceau d'électrons de haute énergie est utilisé pour ioniser les atomes et les molécules. Les ions ainsi formés sont ensuite soumis à l’action d’un champ magnétique qui permet de les dévier et de les séparer en fonction de leur rapport masse sur charge, et donc de déterminer les différents isotopes.

 

 

Monsieur Vallée a fait analyser plusieurs échantillons, a priori rien de spécial.

 

Sauf dans le cas d’Ubatuba (Brésil, 7 septembre 1957).

 

Il a déniché deux nouveaux échantillons dans un musée d’ufologie à Victoria en Argentine.

 

Vallée a eu accès à ces deux échantillons, l’un étant au Dr. Olavo Fontes, l’autre ayant été apporté par un marin argentin du nom d’Hercente et témoin de l’apparition de l’OVNI en 1957.

 

 

Si le premier morceau présente des ratios isotopiques de magnésium normaux et terrestres, le second en revanche a des ratios très différents !

 

Non seulement ce ne sont pas des ratios que l’on observe sur Terre, mais pas non plus dans l’espace que l’on connaît.

 

C’est comme si cet échantillon de magnésium avait été décomposé en isotopes puis « recombiné » en suite selon des proportions inédites, c’est totalement inexplicable en l’état actuel des connaissances.

 

Qui était capable de le faire en 1957 ?

 

D’autres analyses, plus poussées, seraient forcément nécessaires car il faut des analyses dans plusieurs laboratoires pour confirmer cette découverte mais cela nécessite des moyens et du temps.

 

S’en suit une séance de questions/réponses avec le public durant laquelle plusieurs hypothèses sont évoquées sur la physique des matériaux, notamment des propriétés électromagnétiques. 

 

Il est fait allusion au personnage de Spielberg joué par François Truffaut et inspiré de Jacques Vallée, mais aussi aux momies péruviennes de Thierry Jamin.

 

Jacques Vallée ne se prononce pas mais rappelle l’affaire de l’humanoïde Ata (désert d’Atacama au Chili), une relique d’un soi-disant « alien » qui était en réalité le squelette d’un enfant de sept ans atteint, cas exceptionnel, de deux maladies génétiques rares.

 

A l’époque, la revue Science y avait consacré un article.

 

Parmi les autres sujets brièvement abordés, la théorie des univers gémellaires de Jean-Pierre Petit, le phénomène des vagues d’observation d’ovnis qui semble répondre à des règles cycliques, ainsi que la participation de Jacques Vallée aux travaux du SRI à Menlo Park en Californie, notamment sur Arpanet (le réseau ancêtre d’Internet) et sur la vision à distance (« remote viewing »). 

 

Jacques Vallée précise pour finir qu’on peut trouver des points communs entre le phénomène ovni et la parapsychologie, les

témoins d’observations ayant souvent après coup des visions ou des facultés inhabituelles.

 

 

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