L’humanité existe-t-elle pour servir un but ultime et transcendant?

 

Dans "The Conversation", Michael E. Price, Maître de conférences en psychologie et directeur du Centre pour la culture et l’évolution à Brunel University London, pose la question suivante :

 

l’humanité existe-t-elle pour servir un but ultime et transcendant ?

 

Sa théorie suggère que nous ne serions pas le produit final de la sélection naturelle, mais un sous-produit visant à servir un but supérieur.

 

À cette question donc, la sagesse scientifique conventionnelle dit non comme le remarque Michael E. Price :

« Si vous croyez autrement, beaucoup vous accuseraient de souffrir d’une sorte d’illusion religieuse ».

 

Mais sans pour autant invoquer de quelconques pouvoirs surnaturels, la « vie » ne pourrait-elle finalement pas être dotée d’un but naturel ?

 

L’idée, publiée dans la revue Complexity, est ici très spéculative, mais mérite elle de s’y attarder.

 

Dans la sélection naturelle biologique, la capacité des gènes à se reproduire dépend de la façon dont ils peuvent coder des traits qui permettent aux organismes de reproduire d’autres membres de leur propre espèce.

Nous savons par ailleurs que la sélection naturelle, qui se traduit par la reproduction des organismes qui ont les caractéristiques leur permettant de mieux survivre dans leur milieu, permet par définition à chaque espèce de s’adapter à son environnement.

 

Le but est de survivre coûte que coûte.Chaque organisme est donc le résultat d’adaptations complexes, ce qui va à l’encontre de l’idée d’entropie, qui est le degré de désordre dans un système physique.

 

Une loi fondamentale de la physique est que l’entropie tend à augmenter toujours de sorte que les systèmes deviennent plus désordonnés.

 

Mais parce que la sélection naturelle est le processus qui

« conçoit » les organismes — en organisant progressivement des matières aléatoires et désordonnées dans des organes complexes et fonctionnels — il s’agit finalement du processus anti-entropique le plus puissant que nous connaissons.

 

Ainsi la sélection naturelle a un but : celui de s’adapter pour maximiser les chances de survie.

Cela n’explique cependant pas comment la vie en général pourrait avoir un but transcendant.

 

Nous avons besoin d’une explication d’ordre supérieur.

 

Celle-ci se base sur la théorie de la sélection cosmologique naturelle du cosmologue Lee Smolin axée sur la vision que notre univers existe dans une vaste et innombrable multiplicité d’univers (un multivers).

 

Le raisonnement de Smolin voulait que dans un multivers, les univers qui préféraient « se reproduire » deviennent plus communs.

 

Il proposait alors qu’ils puissent « se reproduire » à partir de trous noirs existants.

 

Partant de ce principe, si les trous noirs sont la façon dont les univers se reproduisent, la sélection naturelle cosmologique favorise alors les univers qui contiennent plus de trous noirs.

 

Et dans cette théorie, « la vie » telle que nous la connaissons ne serait plus le produit final, mais simplement le sous-produit accidentel des processus « conçus » par la sélection pour produire des trous noirs.

 

Ainsi, nous serions une adaptation favorisée dans le but de produire de nouveaux univers. Et cela implique le fait qu’une intelligence suffisamment développée puisse acquérir la capacité de créer de nouveaux environnements cosmiques.

 

Les cosmologistes s’attendent en effet à ce que notre univers cesse d’être habitable dans des milliards d’années. Et pour être habitables, de nouveaux univers devraient reproduire les lois physiques de l’univers natif de la vie.

 

Alors si la sélection cosmologique « a conçu » la vie dans le but d’utiliser sa technologie pour la reproduction de nouveaux univers, il semble raisonnable de s’attendre à ce que la vie réussisse à cet égard, tout comme vous vous attendez à ce qu’un œil produit par la sélection biologique puisse « voir » dans le noir, par exemple.

 

Alors, la vie est-elle un mécanisme d’évolution cosmologique ?

 

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