La Commission SIGMA2 dévoile au public son plan de travail pour étudier les PANs

 

Mis en ligne sur le site Ovnis-direct le 21/02/2018

 

Une interview exclusive de la Commission Technique

3AF/ SIGMA2 par OVNIS-DIRECT.

 

 

Nous tenons à remercier tout particulièrement Monsieur Luc Dini et Jean-François Clervoy qui ont accepté de répondre en toute franchise aux questions d’OVNIS-DIRECT.

 

Ils nous ont livré des réponses collectives et qui reflètent la vision d’ensemble de la Commission SIGMA2 vis-à-vis des PANs

 

. Rappelons que la Commission Technique SIGMA2 est rattachée à la  société savante 3AF (Association Aéronautique et Astronautique de France).

 

Cette Commission a été créée en 2008 en raison du caractère exceptionnel des phénomènes aérospatiaux non identifiés qui avaient été observés depuis de nombreuses années et de leur complexité scientifique.

 

En avril 2013, le mandat de la Commission SIGMA a été recentré sur l’analyse scientifique et technique des cas de la catégorie "D" inexpliqués (selon la terminologie GEIPAN). SIGMA 2 a succédé ainsi à SIGMA (source : SIGMA2/3AF).

 

 

Nous sommes sensibles au climat de confiance qui s’est instauré entre les représentants de la Commission SIGMA 2 et OVNIS-DIRECT.

 

C’est en effet très important qu’un dialogue constructif et dépassionné s’établisse entre les différents acteurs de la recherche française sur les ovnis.

 

Chacun à son rôle à jouer et nous sommes complémentaires dans nos démarches.

Cela est devenu une évidence aujourd’hui : ces acteurs doivent échanger, collaborer, communiquer, et surtout se respecter.

Ce n’est qu’en suivant cette voie de la conciliation et de l’échange, que les recherches sur les PANs pourront progresser.   

 

Cette nouvelle interview accordée par la Commission à un média privé marque une étape importante, car elle livre des informations capitales sur ses méthodes de travail et sur ses objectifs sur le long terme qui reposent sur cinq grands axes.

 

Ceux qui s’attendent à y lire un "scoop" seront déçus, car nous sommes loin des impératifs de "séduction" du public de certains médias numériques pour accroître leur audience.

 

La Commission réunit en son sein des scientifiques et des experts qui font de la recherche, et nous savons que le "temps" du travail scientifique n’est pas le "temps" du monde des médias.

 

Il faut bien comprendre que le plan de travail et d’action de la Commission se déploie sur le long terme et que ceux qui y participent ont besoin de toute la sérénité et de tout le détachement qu’impose un travail de recherche scientifique digne de ce nom.

 

En tant que représentants d’un réseau national d’enquête et de recherche privée sur les PANs, ou ovnis, nous connaissons bien les problèmes liés à l’étude de ces phénomènes très complexes.

 

En ce qui nous concerne, notre première source d’informations est le récit des témoins. C’est la "matière première" en quelque sorte, à partir de laquelle nous travaillons.

Bien que conscients des faiblesses inhérentes au témoignage humain, nous pensons qu’un "capteur humain " peut, malgré tout, fournir d’excellentes données sur les caractéristiques techniques des engins observés.

Il suffit de faire la part entre les données objectives et subjectives, entre le bruit et le signal. Et nous avons une certaine expertise dans ce domaine. Cela fait déjà plusieurs dizaines d’années que nous travaillons sur le terrain et que nous accumulons des témoignages.

Nous disposons à ce jour d’une base de données qui compte environ 1100 cas, et parmi eux il y en a quelques-uns qui sont spectaculaires.

Nous signalons aussi avoir constaté, depuis au moins quatre ans, un accroissement des cas mentionnant des PANs de forme triangulaire. Nous sommes très intrigués par ces observations de triangles qui mobilisent toute notre attention.

 

Les conclusions auxquelles nous sommes parvenues sont les mêmes que celles formulées par la Commission SIGMA2 :

 

« L’état des rapports et données publiés par des organismes sérieux (y compris de services de recherche étatiques comme le Departement du MOD britannique, le CNES/ GEIPAN pour la France) atteste donc sans ambiguïté de l’existence de phénomènes aériens inexpliqués. Les phénomènes observés sont de différents types, mais nous tentons de faire des recoupements à partir des informations relatées dans différents pays.

Même si des canulars existent et sont démontrés, la réalité des PANs est incontestable.

Cependant, leur manifestation est multiple et peut prendre la forme d’objets artificiels. Artificiel signifie qu’il peut s’agir, dans certains cas, de phénomènes non naturels, technologiques, d’origine humaine ou inconnue ».

 

À notre avis, le temps n’est plus très loin où nous tomberons d’accord sur le fait que les PANs de catégorie "D" sont bien des engins artificiels d’origine inconnue.

 

La question qui se pose, selon nous, est celle de savoir si la société dans son ensemble est prête à recevoir cette formidable information qui risque de mettre à mal ses institutions et ses fondements.

Daniel ROBIN & Nagib KARY pour OVNIS-DIRECT.

 

Réponse collective apportée par la Commission technique SIGMA2 au travers de ses travaux et conclusions, à laquelle participent notamment des officiers généraux en retraite du CNES (IGA P. Bescond,) de l’ESA (IGA JF Clervoy), de l’armée de l’air (GDA JM André), ou de la DGA, mais aussi des scientifiques d’organismes de recherche, comme le Dr P. Kuentzmann (Haut conseiller scientifique à l’ONERA) ainsi que le Président de la Commission Sigma 2, Luc DINI :

 

Quel est votre avis sur la question des ovnis ? Est-ce pour vous un sujet de première importance ?

 

Comme la plupart des membres de 3AF et plus particulièrement de 3AF/SIGMA2, nous sommes des passionnés d’aéronautique, de science et d’espace. Mais la passion d’aéronautique n’exclut ni la raison ni la curiosité. De ce fait, nous sommes très intrigués par les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés (PANs).

Ce sont des Phénomènes dont l’existence est reconnue au sein de la Commission SIGMA2, du CNES et de beaucoup d’organismes, y compris par le Ministère de la défense britannique, si l’on se réfère aux recherches publiées à l’international.

 

Que sont-ils ?

 

Nous étudions beaucoup d’hypothèses, par une approche scientifique, pour mieux comprendre ce qui se produit dans notre environnement, comme les phénomènes atmosphériques encore mal connus, tels que certains phénomènes de foudre, ou bien lorsqu’on mène des recherches sur les phénomènes survenant ou provenant de l’espace interagissant avec l’atmosphère.

 

Du fait du caractère exceptionnel de ces phénomènes aérospatiaux et de leur complexité scientifique qui concerne de nombreuses disciplines aérospatiales, la Commission Technique de 3AF, initialement intitulée PAN, puis SIGMA, fut créée en 2008.

En avril 2013, le mandat de la Commission SIGMA a été recentré sur l’analyse scientifique et technique des cas "D" inexpliqués (selon la terminologie GEIPAN) : SIGMA 2 a succédé ainsi à SIGMA pour se concentrer davantage sur la nature des phénomènes, les caractéristiques physiques et leur observation, en recherchant des cas dotés de données techniques exploitables.

La recherche de données techniques qui permettent de mener des recherches sérieuses et le caractère exceptionnel des PANs d’un point de vue scientifique expliquent notre présence au sein de SIGMA 2 .

 

Quelles sont les découvertes de la commission SIGMA 2 ?

 

Avant de parler de découvertes, si tant est qu’on en fasse, nous aimerions déjà rappeler tout d’abord et simplement quels sont nos axes et méthodes de travail.

C’est déjà, pour nous, une forme de progrès.

Nous tenons à préciser qu’il n’y a pas de "scoop" issu de nos travaux, mais nous avons consolidé les méthodes de travail, en prenant le temps d’étudier les cas présentés.

Nous nous méfions des données et documents peu fiables, non vérifiés, qui traînent sur internet.

Nous prenons le temps nécessaire pour réunir suffisamment de données sur la physique associée, si elles sont disponibles, pour tenter d’expliquer les observations, en levant les ambiguïtés et en évitant les hypothèses hasardeuses.

Plus que des découvertes, nous avons donc essayé d’améliorer nos méthodes de travail avec quelques résultats.

 

Le plan de travail de SIGMA 2 a été construit autour de 5 axes principaux :

 

-1) Analyse de l’environnement des études sur les PANs et identification des bases documentaires pour disposer de données et de cas fiables,

 

-2) Contacts avec des organismes menant des recherches sur les PANs et disposant de base de données,

 

-3) Sélection des cas d’études,

 

-4) Étude des éléments physiques comme les rayonnements électromagnétiques , les effets des micro-ondes sur l’environnement, les relations entre électromagnétisme et gravitation,

 

-5) Bilan des moyens d’observation disponibles (moyens de mesures optiques, électromagnétiques ou autres et recueil de données sur les PANs).

 

Alors, plutôt que de parler de découvertes, ce qui serait présomptueux de notre part, parlons des avancées de la Commission SIGMA 2.

 

Pouvez-vous nous informer de l’avancement des travaux de la commission Sigma 2 ?

 

Concernant l’environnement des PANs, nous avons d’abord identifié des sources d’informations intéressantes, à commencer par le CNES, mais aussi les publications britanniques.

 

Nous avons également noué des relations avec le CEFAA chilien qui nous a fourni un premier cas. Nous avons pris langue avec des organismes scientifiques, tels que le laboratoire de recherche sur la foudre du CNRS (unité de recherche Pégase).

 

Nous avons donc progressé dans la recherche de sources d’informations fiables et l’étude des publications sur les PANs.

 

Nous avons aussi identifié les zones géographiques où des phénomènes sont survenus, où des études ont été menées, mais, aussi, les périodes où des phénomènes sont survenus.

 

Nous nous sommes ainsi procuré des rapports comme celui du Ministère de la Défense britannique publié en 2008., A partir de ces documents, nous avons comparé nos analyses et les leurs.

 

Nous avons aussi identifié des cas de PAN britanniques intéressants et des références aux recherches menées dans d’autres pays, comme en Russie.

 

Nous avons également mis à jour des démarches menées à la fin des années 70 pour partager certaines données (initiatives pour une résolution à l’ONU, sujet évoqué dans les archives britanniques) : ces démarches n’avaient pas abouti à l’époque.

 

En revanche, il semble bien que les recommandations de publications de données par les pays aient été suivies d’effet puisque des rapports ont été publiés dans les années 2000.

 

Concernant les cas britanniques, quelques-uns d’entre eux nous ont beaucoup intéressés, comme le signalement d’une observation faite par des avions Tornado britanniques le soir du 5 novembre 1990 ou bien, encore, les observations radar et visuelles très spectaculaires faites à la base de Lakenheath de la RAF en 1957 ou, enfin, le cas de Shrivenham en 1993 avec des survols dans l’espace aérien britannique concomitants avec une rentrée atmosphérique.

 

Nous avons aussi amorcé l’étude de cas de PANs sous différents angles.

 

D’une part, nous avons regardé les cas de la base de données du CNES : les cas "D" emblématiques, en se centrant surtout sur ceux pouvant bénéficier de mesures radar, de relevés sur la végétation ou d’échantillons.

Nous avons commencé à construire une base de données propre à la commission SIGMA2.

Elle contiendra aussi des informations collectées dans la base de données Blue Book américaine.

 

Nous avons aussi recueilli des données brutes, c’est à dire des enregistrements, sur un cas de PAN survenu entre Jersey et Guernesey en 2007. Nous travaillons à l’analyse des données radar de ce cas, ce qui n’est pas facile, car il s’agit de fichiers de données dans des formats informatiques anciens qui ne sont plus utilisés.

 

À ce stade nous ne pouvons pas encore juger du contenu et de la qualité de ces données. Même si les mesures ne sont pas nombreuses et, parfois, sont d’une fiabilité critiquée par certains (par exemple le cas Amarante, ou celui de Trans-en-Provence), nous essayons de recouper les observables, de comprendre les effets de rayonnement de micro ondes et de les comparer à d’autres cas.

 

Que peut-on dire des comparaisons entre des observations d’interférences avec des équipements électriques ou électroniques et des effets de rayonnement sur la végétation, ou d’interaction avec l’atmosphère ?

Y a-t-il des similitudes ?

 

De la même façon, nous nous intéressons aux similitudes entre la cinématique et les rayonnements émis par certains plasmas comme la foudre en boule et les observations de PANs, qui dans un cas comme dans l’autre, peuvent être animés de grandes vitesses et changer de trajectoire brusquement.

 

 

C’est la raison pour laquelle nous avons commencé à travailler avec le laboratoire de recherche sur la foudre du CNRS.

 

Comme vous le voyez, plutôt que faire des découvertes, nous posons des questions de nature technique et scientifique et nous tentons de leur trouver des réponses. Mais il faut du temps.

À trop se précipiter, on peut aussi faire des erreurs d’interprétation.

 

Nous menons aussi des actions de progrès sur les techniques d’observation.

 

Là encore, nous avons d’abord constaté que certaines observations optiques (ou visuelles) sont intéressantes, mais insuffisantes, car manquant de données radar complémentaires pour lever les ambiguïtés sur la vitesse ou la distance (le cas du PAN chilien "Cougar" sur lequel nous reviendrons est très démonstratif de ce point de vue, comme nous l’avons montré).

 

Inversement, les phénomènes dont le comportement cinématique ou radioélectrique est assez atypique, voire imprévisible en comparaison de celui d’un avion, peuvent échapper aux systèmes de détection et de surveillance aériens radars classiques, tout comme une météorite d’ailleurs.

 

En effet, les capteurs correspondants sont souvent optimisés pour détecter une cible dotée d’une cinématique connue. Mais nous avons identifié des travaux très intéressants et prometteurs, comme ceux de l’IMCCE1 qui met en place le réseau Fripon constitué de caméras d’observation de météorites couvrant tout le territoire français de façon permanente.

 

Un tel réseau pourrait être utilisé pour observer d’autres phénomènes, imprévisibles géographiquement ou temporellement, très rapides comme les sprites2, la foudre en boule ou les PANs.

 

Depuis 2017, nous avons d’ailleurs entamé des discussions entre certains de nos experts, des étudiants de l’école 42, des chercheurs de l’observatoire de Paris, mais aussi du CNRS, pour débuter des travaux sur des algorithmes qui pourraient être utilisés pour perfectionner ces réseaux et permettre l’observation des différents phénomènes.

C’est un travail de longue haleine. Nous sommes optimistes, mais ne pouvons pas faire plus, dans la limite des ressources disponibles et du bénévolat de nos membres.

 

 

Notes de la rédaction :

 

L’agence gouvernementale chilienne, le CEFAA, avait rendu publique une vidéo exceptionnelle de neuf minutes, en provenance de la marine chilienne et mettant en évidence un ovni affichant un comportement très étrange.

Le 11 novembre 2014, un hélicoptère de la marine chilienne (Airbus Cougar AS-532) était en mission de patrouille de routine durant la journée en direction du nord, le long de la côte, à l'ouest de Santiago.

À bord se trouvaient le pilote, un capitaine de marine avec de nombreuses années d'expérience de vol et un technicien de la marine en train de tester une caméra MX-15 HD "Forward Looking Infra Red" (FLIR), utilisée le plus souvent dans le cadre de missions de reconnaissance aérienne.

 

 

Notes de la rédaction :

 

Voici la reconstitution faite par la Commission Sigma2 du cas du Cougar par l’exploitation des données radar et infrarouge. On remarque qu’elle diffère beaucoup du montage vidéo qui a été fait alors que les mêmes données ont été exploitées, mais avec une démarche technique différente.

 

 

Aux environs de quelle date pourrait-on espérer la publication du rapport officiel ou de nouveaux éléments ?

 

En fait, nous avons anticipé votre question.

 

Nous nous étions engagés fin 2013 sur un mandat qui correspond aux travaux que nous venons de résumer et au rapport d’avancement que nous avons édité en 2015.

 

Ce rapport a été diffusé à quelques personnes. Il est réservé aux membres de 3AF, chacun pouvant adhérer à 3AF s’il le souhaite. Nous nous étions engagés à mener nos travaux et à communiquer avec transparence.

Nous avons donc depuis 2016 mis en ligne le résumé du rapport ainsi que l’étude du cas de PAN d’Aquadilla à Porto Rico.

 

 

Nous avons également communiqué plusieurs fois dans la lettre 3AF sur nos travaux. La dernière publication en 2017 fut celle de notre rapport sur le cas d’observation d’un PAN par un Cougar chilien dans la lettre 3AF N°27. Ce rapport avait été diffusé au CEFAA chilien en avril 2017 et mis en ligne sur le site de 3AF.

 

De plus, de nombreuses questions nous ont été posées au mois de décembre sur le programme de recherche AATIP américain.

 

 

Comme toujours, nous nous efforçons de répondre aux interrogations qui nous parviennent au travers de nos publications. Nous avons donc choisi de faire part de nos commentaires sur le programme AATIP qui sont en ligne (en français et en anglais) en accès libre sur le site de 3AF, via ce LIEN.

 

Sans entrer dans le détail ici puisque nos commentaires sont déjà publiés et accessibles à tous, en s’appuyant sur les faits connus, nous apportons des éléments de réponse aux trois questions suivantes :

 

- Y a-t-il une communication nouvelle de l’administration US sur les UFOs, une inflexion par rapport au silence remontant à 1969 depuis la clôture du dossier Blue Book de l’USAF ? : oui

 

- Ce programme de recherche permet-il d’accéder à des nouvelles bases de données sur les PANs, certaines déclassifiées ? : pas pour l’instant, mais on est intéressé.

 

- Y a-t-il des révélations nouvelles, des cas tout à fait nouveaux, quid de la question de l’Hypothèse ExtraTerrestre (HET) ? : non, pas en ce qui concerne les services officiels américains même si les déclarations de certains démissionnaires du Pentagone, comme M. Alonzo, qui ont rejoint TTS (To The Stars), et les vidéos mises en ligne par cette même organisation créent une ambiguïté. Factuellement, la seule confirmation officielle est celle de l’existence de ce programme de recherche, terminé en 2012.

 

Nous avons aussi décidé, en écho aux publications américaines, mais, aussi, en cohérence avec la démarche de transparence et d’information du GEIPAN sur les PANs, de mettre en ligne et donc accessible à tous, le Rapport d’Avancement SIGMA2 2015, en français et en anglais. Mais cette démarche n’est pas nouvelle ni fonction de l’actualité. Elle s’inscrit dans la durée et évite la précipitation.

 

Le rapport d’avancement SIGMA2 de 2015 est désormais accessible par ce LIEN.

 

Vous pouvez donc constater que la démarche de 3AF/SIGMA2 est de mener des travaux avec prudence et réflexion, mais aussi de les publier.

 

Nous privilégions évidemment les membres adhérents de 3AF, mais nous sommes transparents sur nos travaux, même si, dans certains cas, les conclusions que nous tirons peuvent déplaire à certains.

 

Par exemple, le rapport que nous avons émis sur le cas de PAN Cougar chilien peut décevoir ceux qui pensaient détenir un cas unique. (Voir plus bas notre point de vue sur ce cas). Nous avons mené nos travaux, en toute honnêteté intellectuelle, et les avons publiés, sans hâte, mais après les avoir vérifiés rigoureusement.

 

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Découvrez l'article sur JACQUES ARNOULD, 

CENTRE NATIONAL D’ÉTUDES SPATIALES

 

LIEN

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Envisagez-vous de publier un nouveau rapport sur vos travaux ? Et si oui, à quelle échéance ?

 

Au-delà de l’actualité, les travaux de SIGMA2 continuent sur les différents thèmes de recherche que nous avons exposés dans cette interview. Une version plus complète du rapport d’avancement est en chantier. Nous n’avons pas de date, car cela dépend des cas qui surviennent et de notre rythme de travail.

 

 

 

Par quel biais recueillez-vous vos informations sur les PANS ? Comment travaillez-vous avec le

Geipan ?

 

Comme nous l’avions expliqué plus tôt, nous menons des travaux de recherche sur l’environnement des PANs de façon à identifier les organismes détenteurs de bases de données exploitables sur des cas précis. C’est ainsi que nos procédons pour les cas hors de France.

 

En France, le GEIPAN travaille de concert avec la Gendarmerie Nationale et l’Armée de l’Air pour enquêter sur les cas aéronautiques. Nous faisons donc appel à ses bases de données et entretenons aussi des relations de confiance avec son réseau d’experts.

 

Deux démarches sont possibles.

 

Nous pouvons identifier des cas dans la base de données du GEIPAN, les cas "D" notamment en privilégiant ceux disposant de données physiques.

Nous étudions par exemple le cas du vol Air France 3532 de 1994 qui disposait non seulement d’un témoignage visuel, mais, aussi, des données radar. Nous pouvons dans ce type de cas, demander des compléments d’information, au GEIPAN, s’il en a. Inversement, le GEIPAN peut s’adresser à certains d’entre nous pour bénéficier de nos expertises particulières, pour nous consulter lors d’une enquête en cours, et pour compléter son réseau d’experts. Nous avons en particulier répondu à des questions d’interprétation de données radar sur des cas aéronautiques.

 

Quels sont les meilleurs cas étudiés par Sigma2 ?

 

Comme nous l’avons expliqué, nous nous intéressons à de nombreux cas, mais particulièrement à ceux qui sont associés à des enregistrements de données que nos experts peuvent alors exploiter, comparer, pour finalement tirer des conclusions, parfois provisoires.

Le cas d’Aquadilla qui nous avait été soumis par des experts américains nous a intrigués. Nous avons étudié les images infrarouges et avons donné des conclusions en faveur d’un drone, mais avec des incertitudes.

 

Des questions demeurent sur la dernière phase de vol observée où l’objet semble s’immerger. Nous pensons que l’objet vole au ras de l’eau et n’est pas immergé, quoique les drones à changement de milieu existent.

 

De plus, nous n’avons pu étudier les données radar jusqu’à présent et nous nous sommes fiés pour cette partie au rapport du SCU. Donc du travail reste à faire.

 

Nous avons en tête d’autres cas à étudier, des cas anciens incluant des phénomènes d’interférences électromagnétiques.

 

Mais le cas le plus intéressant du point de vue de la méthode de travail est celui du cas Cougar chilien.

En 2017, SIGMA2 a reçu des données du CEFAA chilien sur le cas de PAN « Cougar » Chilien qui avait fait l’objet de publications sur internet.

Ces nouvelles données radar ont complété la vidéo Infrarouge publiée initialement par le CEFAA qui donnait une information tronquée de l’observation, donc difficilement exploitable.

 

Ces nouvelles données radar ont permis aux experts de SIGMA2 de présenter leur point de vue technique sur le sujet et de conclure à l’observation d’un AIRBUS A340 par le Cougar.

 

Ces informations ont été publiées d’abord sous la forme d’un rapport en français et en anglais, en accès libre sur le site 3AF, puis dans la lettre 3AF N°27 de septembre-octobre 2017, disponible également sur internet.

 

 

 

Ci-dessus :

Plan de la zone où s’est déroulée la fameuse affaire de l’Amarante en 1982. Ce cas relate l’observation d’un engin de forme ovale d’environ 1,5 m de diamètre, qui était en sustentation à un mètre du sol pendant une vingtaine de minutes avec rapprochement de l’observateur à près de 50 cm. Ce cas est classé "D" par le GEIPAN pour son indice d’étrangeté. Il a fait l’objet d’une analyse scientifique compte-tenu d’effets supposés sur la végétation (effets électriques, déshydratation) (Source : GEIPAN).

 

Cas d'Aguadilla (Porto Rico)

 

Envisagez-vous que certains cas étudiés par SIGMA 2 puissent avoir une origine autre que naturelle ou humaine ?

 

SIGMA2 étudie tous les cas de PANs que leur origine soit naturelle (phénomènes atmosphériques, foudre en boule, plasmas), artificielle (engins du type avion furtif ou drone à changement de milieu) ou bien inconnue. Certains comportements de phénomènes ou d’objets présentant des accélérations brutales après un passage en vol stationnaire ou des changements de forme surprenants (voir le cas de Lakenheath3, cas publié par la CIA et observé en 1956 par la RAF en Grande-Bretagne) mettent en évidence des cinématiques extraordinaires. Ces cas sont-ils le reflet de phénomènes à la fois lumineux et détectables au radar, manoeuvrants très vite ou bien de réels engins intelligents dotés d’une technologie inconnue plus performante que celle que nous connaissons ? Le rapport du MOD britannique intitulé Unidentified Aerial Phenomena in the UK Air Defence Region, déclassifié et publié en 2008, montre l’existence avérée des phénomènes, mais ne conclut pas clairement sur leur origine et encore moins sur l’HET ou sur une menace, tout en préconisant des mesures de prudence pour les pilotes en cas d’effet de surprise.

 

L’état des rapports et données publiés par des organismes sérieux atteste donc sans ambiguïté de l’existence de phénomènes aériens inexpliqués. Les phénomènes observés sont de différents types, mais nous tentons de faire des recoupements à partir des informations relatées dans différents pays. Même si des canulars existent et sont démontrés, la réalité des PANs est incontestable. Cependant, leur manifestation est multiple et peut prendre la forme d’objets artificiels. Artificiel signifie qu’il peut s’agir, dans certains cas, de phénomènes non naturels, technologiques, d’origine humaine ou inconnue.

 

Leur origine naturelle ou artificielle est une question ouverte selon les cas, du fait de phénomènes lumineux et électromagnétiques atmosphériques ou ionosphériques, mal connus, mais, aussi, de comportements électromagnétiques et surtout cinématiques imprévisibles. Ces comportements étranges défient les lois de la physique connue, notamment de la mécanique, ce qui pose d’ailleurs problème aux moyens d’observation, pour effectuer des enregistrements systématiques.

 

S’agit-il d’un comportement intentionnel, intelligent, ou bien dans certains cas de phénomènes physiques erratiques capables d’interaction électromagnétique, la question est ouverte. Ces hypothèses sont aussi évoquées dans le rapport du Ministère de la défense britannique qui mentionne des phénomènes "plasmoïdes".

 

Parallèlement, un recensement des théories de la physique standard a été mené par SIGMA2 ainsi qu’un inventaire sur les théories de propulsion exotiques qui sont parfois évoquées pour expliquer les comportements cinématiques et électromagnétiques de PANs, susceptibles d’être d’origine artificielle. Ces théories incluent notamment la magnéto hydrodynamique, l’électro-gravitation. Une étude particulière a été réalisée sur le lien possible entre la théorie de l’électromagnétisme et celle de la relativité générale, lien qui pourrait conduire à imaginer un contrôle local de la gravitation, si elle était démontrée. Mais à ce jour aucune conclusion ne peut être tirée. Nous souhaitons continuer de travailler sur ces sujets, mais nous devons renforcer nos liens avec le monde scientifique.

 

Nous ne privilégions donc aucune hypothèse. Seule une étude des observations et des recoupements de mesures permettront d’avancer dans la restitution des phénomènes, la caractérisation de leur "comportement artificiel ou naturel" et de leurs interactions avec notre milieu. C’est notre approche du sujet PAN.

 

Ci-dessus : Illustration du cas de Minot (Etats-Unis). De nombreux témoignages font mention du survol de la base américaine Minot dans le Dakota du Nord, pendant la nuit du 24 octobre 1968. Cette base de missile Minuteman a été visitée par un objet lumineux doué d’une grande vélocité. Il a été repéré à la fois depuis le sol par l’ensemble du personnel de la base et il a donné lieu à l’intervention d’un avion B-52 (Source : SIMGA 2/3AF).

 

Les comptes rendus des travaux de Sigma2 sont-ils accessibles au public ? Si oui, comment ?

 

Non, les comptes-rendus sont strictement limités aux membres de la Commission SIGMA2, puisqu’ils n’ont pour but que de garder une trace des discussions internes et non de conclure sur nos travaux. Ils ne sont d’ailleurs pas diffusés à la 3AF, à la différence des rapports de la Commission qui le sont. Comme nous l’avons déjà expliqué, certaines analyses ou rapports traitant de sujets spécifiques, comme le cas Cougar, sont diffusés de façon plus large. Nous le rappelons, le rapport d’avancement de SIGMA2 de 2015, a été mis en ligne récemment pour tous.

 

 

 

Établissez-vous un rapport entre les ovnis et le nucléaire (civil ou militaire) ? 

 

Comme le confirment entre autres les résultats d’une étude rédigée en anglais, en date du 3 septembre 2015, et publiée sur le site anglo-saxon arxiv.org au sujet des troublantes corrélations entre les ovnis et l’écologie (nucléaires…). En savoir plus ICI.

 

Nous n’établissons aucun rapport entre les OVNIS et le nucléaire. Nous avons mené des analyses du point de vue historique qui montrent l’observation de vagues de PAN avant, puis après la deuxième guerre mondiale, notamment pendant la guerre froide. Nous avons connaissance d’études sur la statistique de ces vagues et les périodes d’essais nucléaires qui sont aussi liées à une période de l’histoire où les intrusions dans les espaces aériens étaient choses courantes de part et d’autre des deux blocs. Les accords et procédures JANAP et CIRVIS américains et canadiens attestent d’une surveillance accrue de l’espace aérien dès 1954, avec obligation de signaler tout survol d’aéronefs, de missiles et d’UFO. Donc, tout cela se mélange et il faudrait faire le tri. D’ailleurs, des signalements d’UFO se sont révélés, par la suite, être des satellites (inconnus jusqu’alors) ou des avions du type U2. Tous les cas ne sont pas expliqués. Il faut donc trier et rechercher des données précises. Nous avons également vu des cas publiés notamment par l’US Air Force concernant l’observation de PANs au voisinage de bases stratégiques américaines pendant la guerre froide comme à proximité d’autres installations. Nous n’avons pas connaissance de statistiques sérieuses particulières mettant en relation l’observation de PANs à proximité d’installations nucléaires civiles qui constituent des sites stratégiques pour tous les pays qui les possèdent. D’ailleurs, le GEIPAN a fait mener une étude sur l’analyse de telles statistiques sans en tirer des conclusions probantes. La prolifération des survols de drones au-dessus d’installations sensibles comme certaines centrales nucléaires est un fait connu, qui n’a pas de lien avec les PANs, mais peut bien entendu créer des méprises.

 

Vous intéressez-vous à la dimension psycho-spirituelle du phénomène ovni dans le cadre de rencontres rapprochées ?

 

La nature technique des travaux de la Commission concerne des expertises techniques et scientifiques, qu’il s’agisse d’aéronautique, d’espace voire de médecine. En revanche, elle exclut totalement les réflexions de nature philosophique, psycho-spirituelle ou sociétale qui sont des sujets intéressants, mais relevant d’autres expertises, hors de la commission.

 

Auriez-vous une information importante à donner à nos internautes en rapport avec les recherches de la commission Sigma2 ?

 

Nos travaux continuent sur l’exploitation des données physiques enregistrées. Nous espérons progresser sur le cas de Jersey, et reproduire le type d’analyse que nous avons réalisée sur le cas Cougar. Nous vous tiendrons au courant des avancées sur les techniques d’observation. La commission évolue, s’enrichit de nouveaux talents, mais perd aussi certains de ses membres, comme Alain Boudier, qui après avoir travaillé depuis longtemps au profit de 3AF, vient de quitter l’association pour raison de santé. Nous souhaitons saluer particulièrement sa contribution et surtout l’initiative qu’il a prise en proposant au président de 3AF la création de la Commission PAN en 2008.

 

10 ans plus tard, la Commission SIGMA2 qui avait pris la relève, continue les recherches.

 

Notes :

 

1 : IMCCE : Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides

2 : Les sprites sont des phénomènes lumineux transitoires (LTE) correspondants à des décharges électriques qui se produisent au-dessus de zones orageuses en traversant l’ionosphère jusqu’à 60 km d’altitude.

3 : Cia.gov

 

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