Ovnis et rayonnements ionisants - Décembre 2018

Article proposé par http://ovnis-direct.com

 

Manuel Wiroth est docteur en histoire contemporaine.

 

Il a soutenu sa thèse sur l’histoire de l’ufologie française en 2016 à Lyon.

 

Il a publié un livre en deux tomes sur cette question. Il s’intitule Ovnis sur la France, des années 1940 à nos jours, tomes 1 et 2.

 

Il est également l’auteur d’articles parus dans la revue Nacelles de l’Université de Toulouse et sur le blog Humanités spatiales du CNES.

 

Résumé : cet article traite des potentiels rayonnements ionisants au voisinage des ovnis et de leurs effets possibles sur les témoins.

 

Le 31 juillet 1968, Luce Fontaine rapporte avoir observé un ovni au lieu-dit “le 22e km”, à la Plaine des Cafres, sur l’île de la Réunion.

 

Ce cas est rapporté par des correspondants des revues Lumières dans la Nuit et Phénomènes Spatiaux à la Réunion, ainsi que par le journaliste Jean-Claude Bourret qui a eu accès l’intégralité du PV de gendarmerie concernant ce cas, grâce aux liens étroits qu’il entretenait avec cette institution militaire.

 

Ce procès-verbal est entièrement disponible dans son livre "La science face aux extra-terrestres".

A ce titre, cet ouvrage constitue donc une des sources les plus intéressantes concernant cette observation.

 

A la suite de cet événement allégué, Luce Fontaine prévient immédiatement la gendarmerie qui entame des investigations en déployant des moyens importants. Outre plusieurs enquêtes sur le terrain et le recueil de divers témoignages, la gendarmerie eut également l’idée de procéder à une recherche d’éventuels effets que l’objet aurait pu avoir sur l’environnement.

 

On peut se demander si cette idée vint spontanément ou si des consignes en ce sens avaient été données par la hiérarchie militaire .

Toujours est-il que le responsable de l’enquête, le capitaine Maljean demanda au sous-préfet de Saint Pierre l’intervention de la Protection civile afin qu’on procède à une recherche de radioactivité[1].

 

Cette demande reçut l’aval des autorités :

deux jours plus tard et, le 9 août à 10 heures, le capitaine Legros, chef du Service de la Protection civile, et son équipe interviennent sur les lieux en compagnie des gendarmes et de Luce Fontaine[2].

 

Le capitaine Legros, muni du matériel de détection de radioactivité du personnel de l’aéroport de Gillot[3], se rendit donc sur le lieu et effectua des mesures.

 

A la grande surprise des enquêteurs, on détecta tout d’abord de la radioactivité anormale sur le chapeau et le pantalon de Luce Fontaine –sur la face exposée à l’observation[4].

 

Puis l’examen se porta sur le terrain et il s’avéra que huit points de radioactivité supérieure à la normale furent décelés par le compteur Geiger sur des touffes d’herbes et des galets[5].

 

La zone affectée avait la forme d’un rectangle d’une surface d’environ un are et était située à l’emplacement allégué de l’ovni observé, distant de plusieurs mètres de la position occupé par le témoin (ce point est important).

 

Il faut remarquer que ces mesures ont été effectuées dix jours après l’événement et, durant ce laps de temps, il y a eut des épisodes pluvieux sur la zone, ce qui a certainement fait baisser les taux de radioactivité[6].

 

Lorsqu’il évoque ce point relatif à la radioactivité, le journaliste Jean-Claude Bourret apporte les précisions suivantes, qui montrent que la gendarmerie était préoccupée au plus haut point par ces événements[7] :

 

« En raison du résultat positif des mesures de détection de la radio-activité, le 9 août 1968 à 17h10, le commandant de compagnie, par message n° 403/TO adressé au lieutenant-colonel commandant de la légion de gendarmerie de l’Océan Indien, suggère qu’il soit procédé à toutes fins utiles, à des prélèvements sur la personne de M. Fontaine, ainsi que sur le personnel de la gendarmerie s’étant rendu sur les lieux le jour même de l’apparition ».

 

Il fut accédé à cette demande.

 

Luce Fontaine et six gendarmes subirent des prélèvements sanguins à Saint Pierre[8].

 

Les résultats de ces analyses furent considérés comme normaux, mêmes si –aux dires des médecins- il se pouvait qu’ils ne fussent pas complètement significatifs[9].

 

Conseillés par un radiologue, les gendarmes firent également apposer des timbres dosimètres sur les personnes qui furent le plus en contact avec l’objet et les lieux le 13 août[10].

Là encore, les résultats s’avérèrent négatifs, ce qui ne signifiait pourtant pas que les personnes concernées n’aient pas été irradiées[11].

 

  

En dépit de ces mesures rassurantes, il s’avère que le témoin fut pris de fréquents saignements de nez quelques jours après son observation, sans que l’on sache s’il y avait un lien de cause à effet[12].

Il déclara le 12 août 1968, dans le bureau du commandant de compagnie de Saint Pierre que ces saignements avaient commencé le 4 août et que leur fréquence était élevée, puisque ces symptômes survinrent trois ou quatre fois par vingt-quatre heures[13].

Luce Fontaine en souffrit pendant sept jours[14].

Il indiqua ultérieurement –interrogé le 25 août à la brigade de la Plaine des Cafres- qu’il avait ressenti une certaine lourdeur dans les yeux et une fatigue inhabituelle dans la journée de son observation[15].

 

Ces symptômes concordent avec les effets provoqués après une irradiation aiguë.

 

D’après l’Institut de protection et de sûreté nucléaire, les effets d’une irradiation globale et accidentelle se déroulent en trois phases :

- un syndrome initial caractérisé par différents troubles dont l’asthénie et les troubles du sommeil ;

- une phase de latence ;

- une phase d’état avec syndrome hématopoïétique (dysfonctionnement dans le renouvellement des cellules sanguines) pouvant s’accompagner, entre autres, d’hémorragies (souligné par l’auteur)[16].

 

Tout cela paraît concordant avec le récit de Luce Fontaine et confirme, avec la mesure instrumentale de radioactivité, que le témoin a certainement été confronté à une manifestation physique d’un ovni.

 

Le fait qu’on lui fasse des prélèvements sanguins montre bien que les autorités faisaient le même constat : avec les signes cliniques, les prélèvements sanguins servent à confirmer et à mesurer la gravité de l’irradiation[17].

 

Il faut ici préciser que cette recherche de symptômes pouvant révéler une irradiation par des rayons ionisants se retrouve assez fréquemment en matière d’ovnis. On dispose de renseignements indiquant que de telles affaires ont eu lieu dans différents pays. Ce sera l’objet de la seconde partie de cet article.

 

[1] BOURRET, Jean-Claude, La science face aux extra-terrestres, France-Empire, Paris, 1977, pp. 250-251.

 

[2] Ibid.

 

[3] Cet aéroport réunionnais a été rebaptisé « Roland Garros ».

 

[4] ANONYME, art. int. « Soucoupes radioactives de la Réunion au Mato Grosso. Ne tirez pas sur les humanoïdes ! », in Phénomènes Spatiaux, n° 19, 1er trimestre 1969.

 

[5] Ibid.

 

[6] LAGARDE, Fernand (sous la dir. de), Mystérieuses soucoupes volantes, Albatros, Paris, 1973, p. 118.

 

[7] BOURRET, Jean-Claude, La science face aux extra-terrestres, France-Empire, Paris, 1977, pp. 251-252.

 

[8] Ibid., p. 252.

 

[9] Ibid.

 

[10] Ibid., p. 254.

 

[11] Ibid., p. 257.

 

[12] LAGARDE, Fernand (sous la dir. de), Mystérieuses soucoupes volantes, Albatros, Paris, 1973, p. 118.

 

[13] BOURRET, Jean-Claude, La science face aux extra-terrestres, France-Empire, Paris, 1977, p. 253.

 

[14] Ibid., p. 258.

 

[15] Ibid., p. 257.

 

[16] Institut de protection et de sûreté nucléaire, « L’exposition accidentelle aux rayonnements ionisants », document produit en 1999 et consulté le 1er novembre 2018, disponible en ligne au format PDF sur le site de l’Agence internationale de l’énergie atomique. URL : https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/_Public/33/048/33048106.pdf

 

[17] Ibid.


 

Outre le cas réunionnais relaté dans la première partie de l’article, d’autres cas laissent très fortement supposer que des rayonnements de différentes natures -en particulier ionisants- sont émis par les ovnis et peuvent gravement affecter les témoins. 

 

En voici quelques exemples :

 

- Le 18 septembre 1976, vers 23 heures, deux avions à réaction « Phantom » sont envoyés pour intercepter un ovni dans la région de Téhéran.

Ce dernier, qui est observé par de très nombreux témoins, dont des militaires de haut rang, va s’échapper et maintenir une distance constante avec les avions de chasse.

Les commandes de communication des deux jets sont subitement rendues inopérantes lorsqu’ils s’approchent trop de l’ovni[1].

Les systèmes de tir de missiles du second avion tombent même en panne, l’empêchant de tirer[2].

Ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, c’est qu’à la suite de son atterrissage, le pilote du second avion, Parviz Jafari, va être envoyé à l’hôpital pour y effectuer des prélèvements sanguins[3].

Il s’avère qu’on lui diagnostiquera des difficultés à coaguler, ce qui peut être un symptôme d’une irradiation aiguë[4].

 

- Dans les années 1970, un témoin commencera à divulguer la rencontre rapprochée qu’il aurait eu en 1955 à Assas, dans l’Hérault.

Il narrera également cette aventure à un ufologue venu pour une contre-enquête en 1995. Ce dernier a publié ce récit[5].

Le témoin, Georges Dassas (nom et prénom modifiés), y allègue qu’il observa en pleine nuit un atterrissage ou un quasi-atterrissage de plusieurs objets dont il se rapprocha très près.

 

Il dit alors avoir reçu un message télépathique lui conseillant de s’éloigner pour ne pas subir de “destruction”.

 

Georges Dassas pense que son chien –qui le suivait tout le temps- était avec lui au cours de cet événement nocturne.

 

L’histoire tragique de ce chien peut nous éclairer sur certains aspects physiques propres aux ovnis.

En effet, il s’avère que le lendemain la bête d’un an et demi commença à changer de couleur [il devint « bleu »], à perdre ses poils[6].

Puis, son maître put distinguer des fentes sur sa peau par lesquelles il voyait la chair et d’où le sang s’écoulait. Dans l’après-midi, des morceaux de chair tombèrent et le chien mourut[7].

Pour le témoin, qui aurait été visité par des enquêteurs disposant de matériel de mesure de radioactivité, le chien avait été irradié, car « le compteur [Geiger] s’affolait »[8].

 

Ces types de symptômes sont confirmés par la littérature médicale[9] et par Bruno Bousquet, qui fait part d’extraits très évocateurs d’un livre décrivant les effets de la catastrophe de Tchernobyl[10].

 

Son auteure, Svetlana Alexievitch, reçut le prix Nobel de littérature en 2015. Elle évoque le « bleu » de certains corps d’irradiés[11], la peau se fissurant et la chair se détachant des os[12].

 

Georges Dassas indiqua également avoir eu des symptômes ressemblant à ceux consécutifs à une irradiation aiguë :

maux de tête, amnésie, nausées, vomissements, perte de poids, et -surtout- étouffements,tremblements, hémorragies[13].

 

D’ailleurs, cette affaire semble avoir été prise tellement au sérieux que le témoin fut visité par une délégation de personnes qui se présentèrent comme des médecins de nationalités différentes.

L’un d’entre eux se présenta comme étant de nationalité américaine et répondant au patronyme de Richard C. Niemtzow.

 

Or, il s’avère que ce Richard C. Niemtzow était un médecin spécialisé en oncologie et plus particulièrement dans le domaine des radiations cancérigènes[14].

Pour l’anecdote, ce médecin aurait également été colonel au sein de l’armée de l’Air américaine, aurait collaboré avec le GEPAN/SEPRA, ainsi qu’avec des organisations ufologiques françaises privées[15].

Un autre Américain qui visita George Dassas s’appelait John Schuessler. C’était un ingénieur dans l’aérospatial qui s’intéressait aux rayonnements produits par les ovnis[16].

 

La présence de ces deux Américains, ainsi que leurs domaines de spécialités, milite en faveur d’un événement OVNI associé à des rayonnements ionisants -ou d’une autre nature- à Assas en 1955.

 

-Il faut aussi noter que le chapitre 13 du manuel des pompiers américains concernant la gestion des catastrophes (KRAMER, William M., PhD, BAHME, Charles W., J.D., Fire Officer’s Guide to Disaster Control, Second Edition, 1992) traite des attaques ennemies et du potentiel des ovnis en la matière.

 

Des pages 458 à 470, le manuel évoque la menace éventuellement représentée par les ovnis et les actions d’urgence à entreprendre.

Il est par exemple recommandé aux sauveteurs de ne pas rester sous un appareil en vol stationnaire ni de toucher un objet ayant atterri.

On voit donc qu’il y a parfois un lien entre présence d’ovnis et potentiels rayonnements ionisants ou autres.

Ceux-ci sont parfois mesurés sur les témoins ou l’environnement comme à la Réunion en 1968.

Il est possible aussi que les signes cliniques et les analyses sanguines de certains témoins confirment ces irradiations observées.

La littérature ufologique fourmille d’ailleurs de cas de rencontres rapprochées associées à des pathologies, blessures ou décès probablement causés par la présence d’ovnis. Ils concernent les hommes ou les animaux, sont avérés ou suspectés.

 

Bruno Bousquet en inventorie un certain nombre dans L’affaire D[18].

La revue Lumières dans la Nuit dresse, quant à elle, un catalogue de plus de cent cas répertoriant des témoins ayant été blessés ou tués lors de rencontres avec des ovnis[19].

Il s’avère que les symptômes décrits dans nombre de ces cas peuvent s’apparenter à ceux observés à la suite d’une irradiation aiguë : vomissements, perte de cheveux, interruption de grossesse, perte d’appétit, fatigue, hémorragies, lésions de la peau… Et il apparaît que certains de ces cas intéressent les autorités au plus haut point...

 

 

[1] COLLECTIF, Le rapport COMETA. Les ovnis et la Défense, J’ai lu, Aventure secrète, Paris, 2006, pp. 42-45.

 

[2] Ibid.

 

[3] KEAN, Leslie, OVNIs. Des généraux, des officiels et des pilotes parlent, Dervy, Grandes enquêtes, Paris, 2014.

 

[4] Institut de protection et de sûreté nucléaire, « L’exposition accidentelle aux rayonnements ionisants », document produit en 1999 et consulté le 1er novembre 2018, disponible en ligne au format PDF sur le site de l’Agence internationale de l’énergie atomique. URL : https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/_Public/33/048/33048106.pdf

 

[5] BOUSQUET, Brunon, L’affaire D., Co-édition SCEAU/Archives OVNI et Bruno Bousquet, 2e édition revue et argumentée, mars 2009.

 

[6] Ibid., p. 21.

 

[7] Ibid.

 

[8] Ibid.

 

[9] Dr BUSHBERG, Jerrold T., DABMP, Professeur spécialisé en oncologie et radiologie à l’école de Médecine de l’Université de Californie, art. [en ligne] int. « Lésions par irradiation », in Le Manuel Merck, version pour le grand public, consulté le 18 novembre 2018. URL : https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/lésions-et-intoxications/lésions-par-irradiation/lésions-par-irradiation

 

[10] ALEXIEVITCH, Svetlana, La supplication. Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse, publié en 1997 (version originale), J.C. Lattès (trad. Franç.), 1998.

 

[11] BOUSQUET, Bruno, L’affaire D., Co-édition SCEAU/Archives OVNI et Bruno Bousquet, 2e édition revue et argumentée, mars 2009, p. 18.

 

[12] Ibid., pp. 22-26.

 

[13] Ibid., p. 30 ; p. 25.

 

[14] Présentation du dr Richard C. Niemtzow sur le site [en ligne] « Vitals », consultée le 28 novembre 2018. URL : https://www.vitals.com/doctors/Dr_Richard_Niemtzow.html; BOUSQUET, Bruno, L’affaire D., Co-édition SCEAU/Archives OVNI et Bruno Bousquet, 2e édition revue et argumentée, mars 2009, pp. 90-91.

 

[15] BOUSQUET, Bruno, L’affaire D., Co-édition SCEAU/Archives OVNI et Bruno Bousquet, 2e édition revue et argumentée, mars 2009, pp. 90-93.

 

[16] SCHUESSLER, John F., « Radiation Sickness Caused by UFOs », in UFO’s… Canada : A Global Perspective, Thirteenth Annual MUFON Symposium Proceedings, 1982, pp. 50-64 ; SCHUESSLER, J. F.: "UFO-Related Human Physiological Effects", LaPorte, Texas: Geo Graphics Printing Co. 1996.

 

[17] Pr CARRION, Felipe Machado, « Un mystérieux faisceau de lumière cause une mort atroce », in Phénomènes Spatiaux, n° 30, 4e trimestre 1971, pp. 19-22.

 

[18] BOUSQUET, Bruno, L’affaire D., Co-édition SCEAU/Archives OVNI et Bruno Bousquet, 2e édition revue et argumentée, mars 2009, p. 24.

 

[19] MESNARD, Joël, « O fogo : un syndrome brésilien ? », in LDLN, n° 344, mars-avril 1997.

  

Écrire commentaire

Commentaires: 0