Boule de feu dans le ciel de Mayotte - Février 2019

Tous les ans, 5000 météorites d’environ un kilo tombent du ciel.

 

L’explosion de ce qui pourrait être une météorite a provoqué la panique à Mayotte lundi soir. Le phénomène, spectaculaire, n’est pourtant pas rare.

 

Nuit mouvementée à Mayotte.

 

Comme ceux de l’Oise il y a quelques jours, les habitants de ce département français d’outre-mer, déjà éprouvés par une série de séismes, ont été surpris par une forte explosion dans la nuit de lundi à mardi.

 

Selon la préfecture, il ne s’agit cette fois pas d’un avion qui aurait passé le mur du son, mais sans doute d’une météorite qui a fini sa course au large de cette île située dans l’océan Indien.

 

Alain Cariou, scientifique spécialiste des minéraux et Matthieu Gounelle, professeur au Muséum d’Histoire Naturelle, chargé de la conservation des météorites, nous expliquent ce phénomène.

 

 

 

Un phénomène rare ?

 

« C’est un phénomène classique. Une météorite est tombée à Cuba début février, et des milliers de morceaux ont été retrouvés.

 

Et puis il y a eu Tcheliabinsk, en Russie, dont la chute a été très largement filmée et partagée, en 2013 »,

 

rappelle Alain Cariou.

 

Pour rappel, le rocher tombé sur l’Oural mesurait une vingtaine de mètres de diamètre et pesait 12 000 à 13 000 tonnes avant son entrée dans l’atmosphère.

 

« Environ 5000 météorites d’environ un kilo tombent par an, précise Matthieu Gounelle. Celui-ci était particulièrement spectaculaire ».

 

 

Une chasse au trésor ?

 

« On parle plus de météorites, car les gens savent que ça vaut de l’argent. Ça déclenche une chasse au trésor, beaucoup de personnes fouillent. Mais c’est très rare d’en retrouver. On en ramasse trois à quatre par an », poursuit Alain Carion.

 

 

Où tombent-elles ?

 

« Deux tiers des météorites finissent leur course dans la mer, comme celle de Mayotte, et un tiers sur Terre, et beaucoup dans des régions inhabitées », selon Alain Carion.

 

« En France, les météorites résistent mal à la météo. Composées de fer pur, elles rouillent au contact de l’humidité, c’est pour cela qu’on va les chercher dans les déserts qui sont plus propices à leur conservation », rappelle Matthieu Gounelle, qui parcourt le monde à la recherche des météorites.

 

Quels risques ?

 

 

« Le danger est réel, car même sans tomber près d’une habitation, le bang supersonique peut faire des dégâts. Beaucoup d’objets, qu’on appelle des bolides (NDLR : la météorite doit tomber sur le sol pour pouvoir s’appeler ainsi), traversent l’atmosphère et se consument avant de frapper le sol mais passent le mur du son.

 

Ça peut arriver n’importe quand, il faut juste que l’objet soit conséquent. On sait que des vaches et un chien ont été tués par des pierres », avance Alain Carion.

 

« Une personne dans les années 1950 aurait été touchée par une pierre. Il n’y a pas de raison de s’alarmer, même si le phénomène est spectaculaire », tempère de son côté Matthieu Gounelle.

 

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