Commandement de l'espace et Ovnis - Septembre 2019

La ministre des Armées dans le PC du centre COSMOS

À la suite de l'annonce de la création d'un commandement¬ de l'espace par le président de la République, le 13 juillet 2019 dernier, Florence Parly, ministre des Armées, s'est rendue le 25 juillet au Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), situé sur la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun.

Ce nouveau commandement conduira-t-il à placer le Geipan,  l'orqanisme qui étudie les phénomènes aérospatiaux non identifiés, au sein du Centre  national d'études spatiales (Cnes), sous l'autorité directe et renforcée de l’armée de l’air ?

 

Risquons nous un black-out sur les dossiers ovnis traités par le Cnes/Geipan ?

 

L'espace, a rappelé la ministre lors de son discours, est «la dernière frontière que nous devons franchir, le dernier domaine à investir» et, alors que «nos alliés et nos adversaires militarisent l'espace », nous devons agir, car «c'est de notre indépendance qu'il s'agit, de notre liberté d'appréciation, d'accès et d'action dans l'espace qui est en jeu ». 

 

Garantir un usage pacifique de l'espace 

 

La ministre a également présenté les axe de la nouvelle stratégie spatiale française avec la création de « l'armée de l'air et de l'espace».

Elle précise:« nous ne sommes en aucun cas engagés dans une course aux armements, mais voulons garantir un usage pacifique de l'espace.» 

Le nouveau commandement de l'espace, dont la création est prévue pour le 1 er septembre, succède au Commandement interarmées de l'espace (CIE) et est placé sous l'autorité de l'armée de l'air. Il sera doté, pour commencer, d'une équipe de 220 personnes. 

Depuis Toulouse, site opérationnel du Cnes, englobant les services du Groupe d'étude et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan), seront fédérés et coordonnés tous le moyens consacrés au domaine spatial de défense.

C'est également là que sera basé le centre opérationnel du commandement de l'espace. Cette localisation devra permettre de «développer des synergies : nous pourrons bénéficier de toute l' expertise du Cnes». À terme, le centre conduira l'ensemble des opérations spatiales sous les ordres du chef d'état-major de armées en lien avec le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO). 

 

 

 

On surveille, mais quoi ?

  

Florence Parly a également annoncé le lancement d'un nouveau programme d'armement nommé « Maîtrise de l'espace», qui intégrera à la fois «la surveillance et la défense active », le terme « surveillance » est d'importance; la surveillance des satellites espions bien entendu, mais pas uniquement. Les phénomènes aéro -spatiaux non identifié en font partie.

Dans un document de l'Assemblée nationale du 20 décembre 2017, émanant de la commission de la défense nationale et des forces armée, le général Jean-Pascal Breton, commandant interarmées de l'espace, déclare: «Le Geipan s'occupe de la surveillance et de l'analyse des ovnis, des phénomènes aéronautiques non expliqués. Nous y participons, mais ce n'est pas au cœur de nos préoccupations. C'est plutôt le DAOA (Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes) qui est actif dans ce domaine et qui est chargé d'une surveillance au sein des instances ad hoc.» 

 

Au sein du PC COMOS

Des approches inexpliquées

 

Le 2 avri1 2018, une source d'information proche de l'armé nous a confié que « les satellites militaires français sont approchés par des engins inamicaux, le Commandement interarmées de l'espace a révélé en 2016 qu'un satellite militaire de télécommunications Syracuse avait été approché par un autre objet dont il ne précisa pas l'origine» (sic).

 

En janvier 2018, sur les ondes d'Europe 1, dans l'émission "En quête de sciences", on apprenait que «les satellites français sont souvent approchés par des objets d'origine inconnue».

 

 Or, lorsqu'il s'agit d'une intrusion d'un satellite espion, l'événement est clairement décrit. Florence Parly, sur la base de Lyon Mont-Verdun, rappela qu'il y a quelques semaines, un satellite espion russe avait approché un satellite français.

 

 Mais qu'en et-il de objets qui n'entrent dans aucune classification conventionnelle: les Pan/ovnis? 

 

Une autre source au sein du Cnes évoque avec nous un souvenir de mission de 1969. Elle devait examiner des données enregistrées ,émanant d'un satellite français. Quand le informations ont été traduites sou forme de sinusoïde,

« il y avait une zone de nuit d'une durée de quelques dizaines de minutes ».

Les ingénieurs avaient conclu à l'époque:

«II y a quelqu'un qui fait de l'ombre. Quelqu'un et non pas quelque chose. »

Autrement dit, le système électronique du satellite a été perturbé artificiellement dans l'espace, par une source non identifiée que l'on peut qualifier de Pan (phénomène aérospatial non identifié). 

 

Des Objets non identifiés 

 

Le 25 juillet, la ministre des Armée a également visité Le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux (COSMOS) au sein de la base aérienne de Lyon Mont-Verdun. 

 

COSMOS a pour nission permanente de surveiller I'espace. Lorsqu'on y a abordé, en off, avec un officier de l'armée de l'air, la question ovni, voici ce qu'il nous a répondu:

« nous recevons régulièrement des mails et des courriers de groupes ufologiques mentionnant des observations sur le territoire. On nous demande des confirmations, ce que nous ne donnons jamais. On fait suivre ces données au Geipan. Si une observation est détectée par nos services en tant qu'ovni, elle remonterait dans la hiérarchie de l'armée de l'air.» 

 

Est-ce que le Geipan sera vraiement informé ?

 

Un autre officier, du Centre de détection et de contrôle( CDC), est plus direct: 

« Souvent, les gendarmes, dans le cadre d'enquêtes, nous  demandent de leur transmettre des tracés radar - nous connaissons bien le Geipan et les Pan/ovnis -

c' est de leur ressort. Il nous arrive quand il y a une anomalie, de leur transmettre des infos. » 

 

COSMOS est doté de dizaines d'écrans de contrôle, qui affichent une multitude de points en mouvement autour du globe terrestre, à diverses altitudes.

Chacun est identifié par un code et une couleur. Ils signalent les satellites qui survolent le territoire national et qui ont été détectés par l'armée de l’air.

Cela dit, sur certains moniteurs, on peut lire: « NO ID », ce qui signifie que certains « objets » n'ont pas été identifiés, précise un lieutenant-colonel, commandant du COSMOS. 

 

Le rapport secret non officiel de l'armée de l'air

 

L'armée de l'air n'a jamais publié de rapport sur les ovnis.

Il existe cependant un document publié en 1975.

Il fut le fruit de l'initiative personnelle d'un sous-officier de l'armée de l'air.

L'étude fait une trentaine de pages et compile plusieurs cas militaires de l'air à partir d'enquêtes non officielles dont une partie rédigée par ce sous-officier.


L' hypothèse extraterrestre 

 

En 2000, le général de division et pilote de chasse Denis Letty, lors d'une conférence donnée au sein de l'association Guerrelec (guerre électronique), a déclaré: 

« L' accumulation des observations bien documentées faites par des témoins crédibles oblige désormais à envisager toutes les hypothèses sur l'origine des objets volants non identifiés et en particulier l'hypothèse extraterrestre.»

 Huit ans plus tard, dans un reportage télévisé, il réaffirme que les ovnis

« existent, traversent le ciel partout dans le monde et semblent être des engins pilotés par une intelligence, l'hypothèse de véhicules venus de l’extérieur semble la meilleure. » 

 

Le général Letty a été le commandant du centre des opérations de l'armée de l'air (CO Air) et a fondé le Comité d'études approfondies qui publiera en 1999 le fameux rapport Cometa : "Les ovnis et la défense à quoi doit-on se préparer ?", Rapport remis au Président de la République et au Premier ministre.

 

 Le rapport Cometa conclut à

« la réalité physique quasi certaine d'objet volants totalement inconnus, au performances de vol et au silence remarquables».

 

 L'étude retient l'hypothèse extraterrestre « comme la plus probable».

 

Ce qui renvoie à un autre rapport, celui de la Direction  du renseignement militaire, publié en 1995 : "Implications militaires du phénomène ovni", qui concluait: 

« Il serait dangereux de les nier [les témoignages] sous prétexte qu'ils se rapportent à des choses apparemment extraordinaires. L'intérêt de la DRM [Direction du ren-seignement militaire] pour ce type de phénomène   pas totalement injustifié. » 

 

Une affaire purement militaire ?

   

Le fait que les autorités renforcent leur position sur le dossier ovni ou, en tout cas , sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés indique que le sujet est stratégique.

 

 Le président américain Donald Trump annonçait en mars 2018 la création d'une nouvelle branche militaire, la Space Force. Début juillet 2019, il déclarait au sujet des ovnis: 

«Je suppose que tout est possible, mais je ne veux pas trop en parler, j'ai tendance à douter.»

 L'interview était conduite par Tucker arlson sur Fox News. 

 

Officiellement, les armées préfèrent parler uniquement de détection de satellite , cela paraît plus politiquement correct.

 Cette mission est vraie et fait partie de la défense de la France, mais bien entendu on ne peut pas évacuer les observations d'ovnis qui forcément concernent également la sécurité aérienne du territoire. 

 

En 1999, le rapport Cometa, dans ses recommandations et conclusion, soulignait

« qu'il fallait faire prendre en compte la détection des ovnis par les systèmes civils et militaires de surveillance de l'espace». 

 

En 2019, sommes -nous arrivés à cette phase ?

 

 

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Les ovnis, une affaire purement militaire ? 

 

Lors de sa visite sur La base aérienne de Lyon Mont-Verdun, nous avons pu poser une question à La ministre des Armées:

 

 «Y a-t-il un lien entre le commandement de l 'espace et le Geipan qui étudie les phénomènes aérospatiaux non identifiés au sein du Cnes à Toulouse ?» 

Sa réponse fut :

«Nous travaillons en très étroite coordination avec le Cnes et l'une des raisons pour lesquelles nous avons choisi de concentrer nos moyens et nos compétences spatiales à Toulouse, c'est précisément la proximité avec le Cnes. Aujourd'hui les opérateurs du Cnes sont ceux qui opèrent et pilotent nos satellites. L'extension des missions que nous nous préparons à organiser nécessite aussi que les militaires puissent piloter eux-mêmes ces satellites, c’est une question d'autonomie. Le travail en commun va continuer et se développer. Il y a une coordination avec L'ensemble du Cnes. »

Fin de citation et art de l'esquive.

 

On peut toutefois en déduire que le Cnes risque fort de perdre de son identité première civile pour passer sous l'autorité militaire directe. Le Cnes est un établissement public à caractère industriel et commercial chargé d'élaborer et de proposer au gouvernement français le programme spatial français et de le mettre en œuvre. Le ministère de La Défense est  avec le ministère de La Recherche, une des deux tutelles du Cnes.

Le Geipan étant intégré au Cnes, on peut en conclure qu'à terme l'étude des Pan/ ovnis passerait sous Le crible direct de l'armée, puisque «le commandement de l'espace veut concentrer ses moyens sur le Cnes ». 

Certains y verront l'installation d'un black-out sur les dossiers ovnis, comme ce fut le cas avec les diverses commissions américaines chargées d'étudier les phénomènes aérospatiaux non identifiés.

 

Source : P. Philby -NEXUS -Numéro 124 

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