La philosphie du GEIPAN : ne pas intervenir dans des documentaires, émissions, séries ou livres qui vous disent que les Extra-terrestres nous visitent et qu’on

 

Vous-même ou vos proches ont pu être fascinés voire convaincus.

Vous pouvez vous demander pourquoi le GEIPAN n’y intervient pas, alors qu’il est présent dans bien d’autres médias…

Vous pouvez bien sûr apprécier ces divertissements, mais ne vous en contentez pas si vous voulez consolider votre opinion.

 

Le GEIPAN fait ici le point ... 

 

 

 

Le GEIPAN répond favorablement aux sollicitations de médias, entre 10 à 15 par an. Informer fait partie de sa mission, le GEIPAN y consacre le temps nécessaire en fonction des ressources dont il dispose. À savoir, une interview pour la presse écrite peut ne nécessiter que deux heures du responsable, mais une prise vidéo occupe toute l’équipe parfois plus de deux jours. Une sélection doit donc s’opérer et en premier lieu les médias qui visent à convaincre plus qu’à informer sont évités. 

 

 

En effet certains médias qui disent se pencher sérieusement sur l’inexpliqué autour des OVNIs tendent à faire valoir l’Hypothèse (si ce n’est la certitude) Extra-Terrestre (HET), couplée en général à celle de gouvernements qui feraient tout pour empêcher cette révélation.

 

 

Très souvent il s’agit de reprises de médias étrangers. S’agissant de créations, le GEIPAN n’est pas toujours invité ou refuse d’y participer dès lors qu’il détecte l’intention de ces médias, via les formats et façons de faire qui se répètent et assurent le succès d’audience. 

 

 

Identification des codes types des médias à « consommer » avec prudence :

 

 

Recourir au « quoi d’autre que l'HET pourrait bien expliquer une OBSERVATION aussi étrange ? » : 

 

Pour le GEIPAN, derrière l’inexpliqué se loge un grand nombre de possibilités dont aucune ne peut encore être mise en évidence. L'HET fait partie de ces possibilités, mais parmi d’autres bien terrestres et conventionnelles (voir http://www.geipan.fr/index.php?id=394 chapitre inexpliqué). 

L'HET est par nature compatible de toutes les observations étranges, et on a souvent recours à l’absence d’un « quoi d’autre » sans s’assurer qu’il a été correctement exploré ou qu’il disposait d’informations suffisamment fiables pour cela. L’expérience du GEIPAN sur le « quoi d’autre » (tous les cas expliqués) montre sa complexité tant sur les facteurs physiques que sur les facteurs humains. Par exemple, l’œil comme la vidéo trompent les perceptions de distance et donc d’accélération, celles-là même qui déclenchent si souvent le « quoi d’autre peut aller si vite ». Beaucoup d’autres facteurs peuvent se combiner pour créer ou accroitre l’étrangeté. 

 

 

Faire parler « des témoins crédibles qui ne peuvent pas se tromper » :

 

 

Il s’agit souvent de pilotes, d’astronautes, de militaires, et autres professionnels du visuel. L’expérience du GEIPAN sur les cas expliqués montre qu’il n’y a pas de témoins moins sujets que d’autres à ces altérations de perception (ex : l’évaluation de distance d’un phénomène lointain non reconnu est impossible) ou de cognition (ex : faux souvenirs) pendant ou après l’observation. Il est logique qu’un témoin reste insatisfait dès lors qu’aucune explication ne lui est donnée sur l’origine de l’étrangeté ou lorsque l’origine est donnée sans la raison pour laquelle cela a pu être perçu aussi étrange par lui. 

Au « ne pas comprendre », se rajoute le « ne pas être compris ou cru » qui peut être encore plus insupportable pour des témoins qui tiennent plus que d’autres à leur crédibilité. L’HET, surtout quand elle est déjà bien portée et partagée par des « spécialistes » et d’autres témoins « crédibles », peut être un recours pour ces témoins ainsi réconciliés avec leur perception et qui en retour en deviennent des avocats « crédibles » dans ces médias. 

 

 

Faire parler les sciences « officielles » et ajouter des « sciences » hypothétiques : 

 

 

Quand bien même le « quoi d’autre » serait correctement exploré, l’explication proposée par l'HET ne peut être mise en avant que moyennant un gain en vraisemblance puisque cela n’appartient à ce jour ni au domaine des faits ni à celui des connaissances.  

C’est là qu’on peut faire appel aux découvertes de l’astronomie. On peut citer la découverte des exoplanètes qui augmente la possibilité d’une forme de vie dans l’univers, mais en omettant de rappeler que cela ne change rien au manque de connaissance pour expliquer comment franchir les distances en années lumières entre ces planètes et la terre. On peut citer un scientifique qui mentionne l'HET comme hypothèse pour l’objet Oumuamua (qui traverse actuellement le système solaire selon une trajectoire imprévue), sans mentionner que ce même scientifique ou bien d’autres, aussi reconnus, mettent aussi en avant des hypothèses naturelles. 

On peut en plus faire appel à des « chercheurs » de nouvelles sciences pouvant expliquer l'HET (et ainsi couvrir les défis de l’espace, du temps, de l’énergie, ...). La référence à des notions connues de la science établie (mécanique quantique, courbure de l’espace-temps ...) associée à une complexité des propos peuvent alors faire croire au sérieux, voire à la certitude de ces hypothèses, surtout si rien n’est dit sur les arguments pour et contre qu'en donne la communauté scientifique. Le grand public peut s’interroger, tout en pensant que la communauté scientifique comprend ces hypothèses et reconnait leur pertinence.

 

 

Surfer sur le pouvoir évocateur et fascinant de l'HET :

 

 

Portée par tout ou partie des travers méthodologiques qui précédent, l’HET peut convaincre face à l’étrangeté rapportée des observations, d’autant plus que L’HET peut aussi donner une réponse à des questions d’un tout autre registre et/ou de grande noblesse : qu’est-ce l’humain face à l’immensité de l’univers, d’où vient-il, saura-t-il seul conserver la planète ? La potentialité de l'HET est telle qu’elle peut aussi enclencher des croyances. Toute croyance est bien sûr respectable, dès lors qu’elle ne nuit pas au libre arbitre de penser, savoir, croire ou ne pas croire.

 

 

Appeler à l’évidence ! « Forcément, c’est si important qu’on nous le cache » :

 

 

Cette même potentialité est par nature disruptive (rien ne sera plus comme avant une fois l'HET révélée ou « débarquée »), elle peut conduire à penser ou croire que « ceux qui nous gouvernent ou les puissants » ont des informations sur l'HET et nous les cachent.

L'HET et la thèse du complot se consolident mutuellement. Des éléments issus d’observations qui auraient pu faire preuve de l'HET « seraient soutirés ou cachés » tandis que certaines actions gouvernementales ou privées, qui plus est quand elles ont un coût non négligeable, sont interprétées comme cachant un enjeu lié à l’HET. On n’a pas besoin de preuves pour le propos puisque justement le fait que les preuves manquent l’accrédite. 

Ainsi peut se construire un système de pensée difficilement ébranlable, puisqu’il repose sur l'HET que rien ne peut infirmer. Le GEIPAN dit lui-même : « l’absence de preuve (de l'HET) n’est pas une preuve d’absence ».

 

 

Parfaire le tout dans une réalisation alliant spectacle et sensationnel :

 

 

 La mise en forme peut s’inspirer d’une enquête, éventuellement dans le style d’un polar, en jouant sur le suspense, sur la tension et le mystère qui se dégagent, avec une voix off pour mieux faire cheminer le message entre les reportages et interviews et sans oublier une musique pour moduler les émotions du spectateur. 

Il est légitime que la réalisation utilise l’émotion pour contribuer à l’attention et au confort d’un documentaire, beaucoup moins si cela est partie intégrante de tout un mécanisme visant à flatter l’attirance pour l’étrange et à convaincre plutôt qu’informer.  

 

 

Pourquoi cette pratique ?

 

 

Il peut s’agir de d’intervenants tournés vers l’investigation, qui abordent un nouveau sujet, découvrent une documentation fascinante, sont eux-mêmes fascinés à leur tour, au point de perdre le sens critique ou méthodologique et décident en toute sincérité d’œuvrer pour la connaissance.

Mais c’est souvent une opportunité rentable dans le marché de la distraction.

Les titres (« ovnis : enfin la vérité », « ovnis, secrets d’états ») sont déjà accrocheurs, le contenu et la réalisation font le reste. La matière première « investiguée » est souvent recyclée ou provient de participants invités qui ont également une production de même nature à faire valoir. Souvent une nouvelle OBSERVATION ou une « révélation » est présentée comme déterminante et ensuite l’essentiel se puise dans plus d’un demi-siècle de « révélations ».

 

 

Et pourquoi le GEIPAN n’intervient pas dans ces médias ? 

 

 

Fort de son expérience sur 40 ans, 3000 cas d’observations et 9000 témoignages le GEIPAN sait qu’il est hasardeux de se prononcer sur des cas d’observation dont il ne maîtrise pas la matière première, c’est-à-dire la collecte des témoignages humains, les traces photos ou autres. L’explication ou la non explication d’un cas tiennent souvent à un détail, comme pour une enquête policière. Ces médias ont souvent recours aux grands cas mondiaux, qui ne sont pas des cas du GEIPAN. Le refus GEIPAN de les commenter peut être traduit comme un manque d’expertise ou d’application aux grandes questions de l’ufologie, ou pire, de vouloir esquiver des sujets, surtout si on oublie de rappeler que sa mission est de répondre aux témoignages observés sur le territoire français.  

Même sans pouvoir répondre à ces cas d’observations, le GEIPAN a des éléments à opposer à la mécanique décrite. Cela nécessite de connaître les autres interventions (y compris les commentaires off du journaliste) et de pouvoir illustrer le propos avec l’expérience issue de cas expliqués afin de montrer la complexité du témoignage humain et de l’analyse du « quoi d’autre que l'HET ». Mais tout ce qui est dit n’apparait souvent qu’au montage final et le format privilégie les points qui alimentent le sensationnel plutôt que des explications à vocation pédagogiques. 

L’enjeu peut être d’inviter le GEIPAN comme garant sérieux et scientifique, tout en en gardant la main sur le message par le biais du choix des questions / réponses et du montage. Nombreux sont les cas de réponses du GEIPAN coupées et même déplacées en regard d’autres questions. C’est encore mieux quand cet organisme public peut alimenter la thèse du complot ce qui peut se faire en commentant (voix off) ses réponses ou refus et hésitations. En 70 ans de turpitudes liées aux OVNI et 40 ans de GEIPAN, on peut toujours trouver une question embarrassante pour le responsable GEIPAN qui ne peut pas être au fait de toutes les polémiques ou alors il ne fait que cela.

Heureusement le GEIPAN participe à de nombreux médias, avec ou sans message préférentiel, qui savent lui offrir la transparence et le niveau d’intervention permettant d’informer de manière objective et honnête le public.

 

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