Philosophie moderne sur l'Univers-Simulation - Octobre 2019

Le philosophe Nick Bostrom

 

En 1999, le film Matrix envisageait un futur lointain dans lequel toute l’humanité est, sans la voir, piégée dans une simulation virtuelle plongée dans la fin du 20e siècle.

 

Il s’agit là d’une excellente idée pour un film de fiction. Mais si tout cela était vrai, l'un d'entre nous pourrait-il voir la différence ? Le philosophe Nick Bostrom de l’Université d’Oxford pense que probablement personne ne se rendrait compte du subterfuge.

 

Il a déclaré : « Bien que le monde que nous voyons soit en quelque sorte ‘réel’, il ne se situe pas au niveau fondamental de la réalité ».

 

Il pense que nous vivons dans un programme informatique créé par une civilisation super intelligente.

 

Le principe copernicien, du nom de l'astronome qui a popularisé l'idée que le soleil est le centre du système solaire, dit que la Terre n'est pas spéciale, ni unique d’un point de vue astronomique.

 

Nous pourrions techniquement vivre sur une roche de taille similaire en orbite sur une étoile de taille similaire autre que la Terre, et notre Univers serait certainement très similaire de notre point de vue.

 

Maintenant, si des extraterrestres ou de futurs humains ont créé une Terre virtuelle à l’aide d’un super-ordinateur, rien n’empêcherait ces êtres de fabriquer un million de mondes semblables.

 

Donc, les chiffres jouent contre nous. Il pourrait y avoir des milliards de mondes simulés, plus réalistes les uns que les autres.

 

Le principe de Copernic nous indique, en se basant sur ce postulat, que nous sommes plus susceptibles de participer à l’une de ces simulations que de vivre dans une réalité.

 

Bostrom a ajouté : « L'une des choses que les générations futures pourraient faire avec leurs ordinateurs ultra-puissants consistera à exécuter des simulations détaillées de leurs ancêtres. »

 

« Supposons que ces personnes simulées soient conscientes. Il se pourrait alors que la grande majorité des esprits comme le nôtre n'appartiennent pas à l’espèce d'origine, mais plutôt à des personnes créées par simulation par les descendants avancés de leur race d'origine. »

 

Cela soulève la question de savoir s'il est possible de créer une simulation avec des habitants artificiellement intelligents qui croient en leur monde.

 

Rich Terrile, informaticien au Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena, en Californie, pense que nous pourrons le faire nous-mêmes assez rapidement dans le futur. Il ajoute : « Nous sommes une génération qui pourraient être ces dieux qui créent ces univers multiples. »

 

Des expériences sont actuellement entreprises pour déterminer la « résolution » ultime de l'univers qui pourrait nous donner des indices sur la nature de la réalité.

 

Pourrions-nous jamais savoir si l'hypothèse d’une simulation est correcte ? Bostrum pense qu’il est toujours possible qu’un jour nous trouvions un indice délibérément caché dans la simulation.

 

« Vous pouvez certainement imaginer un scénario dans lequel une fenêtre s’ouvrira devant vous et où l’on vous dira : ‘Vous êtes dans une simulation ; cliquez ici pour plus d'informations’ », plaisante-t-il.

 

Mais est-ce vraiment important de savoir si nous vivons ou non dans une simulation ?

 

Si nous vivons et prospérons avec bonheur dans notre monde virtuel, avec ses coïncidences bizarres telles que des éclipses solaires parfaitement alignées et aucune vie détectable ailleurs, devrions-nous nous soucier de savoir si l'univers est ou non un jeu vidéo ?

 

Abraham Loeb, astronome de Harvard, affirme que si nous parvenions à confirmer que notre « réalité » n’était pas réelle, rien n’aurait plus d’importance. Les lois et la morale de chacun s’envoleront.

 

Il a poursuivi : « Rien n'est plus préjudiciable à notre ordre social que cette possibilité. »

 

Preston Greene, professeur adjoint de philosophie à la Nanyang Technological University de Singapour, va plus loin.

 

Il soutient que le fait, pour les scientifiques, de trouver un moyen pour confirmer que notre univers est une simulation, pourrait être le but ultime du jeu.

 

Les créateurs de cette simulation pourraient simplement se déconnecter et littéralement mettre fin à notre univers.

 

Dans un article paru dans le New York Times, le professeur Greene a écrit : « Si nous parvenions à prouver que nous vivons dans une simulation, nos créateurs pourraient mettre fin à la simulation – et détruire notre monde. »

 

« Bien sûr, les expériences proposées pourraient ne rien détecter suggérant que nous vivons effectivement dans une simulation sur ordinateur. »

 

« Dans ce cas, les résultats ne prouveront rien. Voici ce que je veux dire : les résultats des expériences proposées ne seront intéressants que lorsqu'ils seront dangereux. »

 

« Il serait extrêmement utile d'apprendre que nous vivons dans une simulation sur ordinateur, mais le coût - risquant de mettre fin à notre univers - serait considérablement plus élevé. »

 

Ces théories, à la pointe de la science et de la philosophie, nous rapprochent de manière surprenante des toutes premières croyances de l’homme dans un monde avec un seul créateur, qui nous observe de l’extérieur pour des raisons que nous ne pouvons saisir que très faiblement.

 

C’est peut-être mieux si nous ne saisissons jamais les raisons de notre existence.

 

Même s’il n’y a pas eu d’émeute dans les rues, le créateur pourrait s’ennuyer et mettre fin à tout cela.

Commentaire : "le créateur pourrait s'ennuyer" n'est pas une perspective glorieuse pour un créateur aussi puissant et omnipotent, à l'origine du 'TOUT" ; la question essentielle est de savoir si oui ou non il y aura une transcendance après notre mort ? 

Les Religions nous apportent une réponse qui n'obéit pas au rationalisme scientifique.. et c'est pourquoi l'homme est condamné qu' a "Croire" , sauf pour ceux qui affirment avoir été "en contact" (miracles, apparitions, révélations, etc..) ; cependant

l 'hypothèse d'une simulation n'est pas dénuée de sens car elle peut sous-tendre que le vivant en général , et les humains en particulier sont les maîtres (dans une certaine mesure) du "jeu" de l'évolution des espèces vivantes , et qu'au final l'homme est amené à progresser ou a s'autodétruire puis réapparaître (retardant la fin du "jeu") , l'évolution par le haut n'étant au final que la seule solution possible, dont l'objectif ultime serait de retrouver le créateur ou de fusionner avec "Lui" mais seulement que dans des milliards d'année (sur cette Terre ou ailleurs) , les extraterrestres n'ayant au final que quelques millions d'avance sur nous dans ce 'jeu" !!

 

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