Bonne année 2020 ! Tout ce qui va se passer dans l'espace ces 12 prochains mois

Après la Lune en 2019, c'est surtout Mars qui devrait être au centre des convoitises de nombreux États pour cette nouvelle année.

 

 

 

Le réveillon est passé, la nouvelle année peut commencer. L’heure du bilan de 2019 et des bonnes résolutions de 2020. Du côté spatial, l’année passée a clairement été centrée sur la Lune, avec la volonté renouvelée d’un retour des États-Unis, la célébration des 50 ans des premiers pas de l’Homme sur notre satellite et des missions chinoises et indiennes.

 

L’année 2020 devrait plutôt être consacrée à Mars, si l’on en croit les projets actuellement en préparation dans les différentes agences spatiales. Mais pas uniquement, loin de là. Car 2020 promet d’être riche en événements spatiaux (sans même compter les imprévisibles), à condition que les délais soient bien respectés. Petit tour d’horizon de ce qui devrait se passer au-dessus de votre tête dans les 12 mois à venir. À noter que le retour de l’astronaute Thomas Pesquet sur l’ISS, annoncé au départ pour 2020, devrait finalement avoir lieu en 2021.

Cette fois, c’est (théoriquement) la bonne. En février 2020, l’Agence spatiale européenne (ESA) doit lancer dans l’espace sa sonde Solar Orbiter à destination du Soleil. Le lancement était initialement prévu en 2018, mais a été repoussé.

 

Le vaisseau devrait s’approcher à quelque 41 millions de kilomètres de notre étoile. C’est bien moins que la sonde Parker de la Nasa, lancée en 2018, mais celle de l’ESA sera déjà soumise à une intensité lumineuse 13 fois supérieure à celle qui touche la Terre.

 

Surtout, l’orbite du Solar Orbiter est très particulière. Avec sa forte inclinaison, elle va permettre de voir les pôles du Soleil comme jamais. En observant les vents solaires, les éruptions et le champ magnétique de l’étoile, la sonde de l’ESA devrait nous en apprendre plus sur l’origine du Soleil et sur son atmosphère.

 

Avril: Aditya-L1 pour scruter la couronne solaire

 

L’Europe ne sera pas la seule à viser le Soleil. En avril 2020, l’Inde devrait lancer Aditya-L1, un satellite qui viendra se placer en orbite autour du Soleil à 1,5 million de kilomètres de la Terre (point de Lagrange L1).

 

Destinée à l’origine à étudier la mystérieuse couronne solaire (dont on ne comprend toujours pas exactement comment elle peut être si chaude), la sonde indienne accueillera finalement d’autres instruments de mesure. 

 

21 juin: éclipse solaire annulaire

 

 

Une éclipse solaire est toujours un événement, malheureusement, celle-ci ne sera pas visible depuis la France. Surtout visible depuis l’Afrique et une partie de l’Asie, elle sera en partie accessible au sud de l’Italie et une partie de l’Europe de l’Est (voir la carte ici pour plus de détails).

 

C’est une éclipse annulaire, car la taille apparente de la Lune sera un peu plus petite que celle du Soleil. Un “anneau” doré se formera donc dans le ciel quand la Lune s’insèrera entre la Terre et son étoile.

 

17 juillet: Mars 2020 à la recherche d’une vie martienne

 

 

Le remplaçant de Curiosity, Mars 2020, devrait partir pour la planète rouge en juillet 2020.

Cette année, Mars sera à l’honneur. Logique: la Terre et la planète rouge n’orbitant pas à la même vitesse, il y a des périodes plus propices pour envoyer une sonde là-bas.

 

La première devrait être celle de la Nasa. Mars 2020 est une mission d’importance pour l’agence américaine. Si tout se passe bien, un rover, digne successeur de Curiosity, devrait atterrir sur la planète rouge le 18 février 2021, dans le cratère Jezero.

 

Objectif: percer les mystères de Mars et, notamment, trouver une trace d’une vie biologique éteinte. Pour cela, le rover disposera notamment d’une perceuse permettant de récolter et d’analyser des échantillons dans le sol martien.

 

26 juillet: ExoMars 2020, l’Europe sur Mars

 

 

La sonde ExoMars européenne parviendra-t-elle à partir en 2020 à destination de Mars ?

 

Quelques jours plus tard, c’est l’Union européenne, avec l’aide de la Russie, qui devrait partir pour la planète rouge. La mission ExoMars 2020 prévoit elle aussi d’envoyer sur place un rover. Ici aussi, le but est de mieux comprendre Mars, voire de trouver des traces de vie ancienne en forant la surface.

 

Mais encore faut-il que la mission ne soit pas annulée. En effet, les derniers tests des parachutes, qui sont censés permettre à ExoMars de se poser en douceur à la surface de Mars, ont échoué. Et le dernier atterrissage tenté par la Nasa sur la planète rouge, avec le module Schiaparelli, a lui aussi été un échec. Si l’ESA n’est pas prête d’ici juillet, il faudra repousser le lancement de deux ans.

 

Juillet: Huoxing 1, le rover martien made in China

 

Le rover martien chinois Huoxing 1

Jamais deux rovers sans trois. Avec Huoxing 1, c’est cette fois la Chine qui va tenter de se poser sur Mars. Et si l’agence spatiale chinoise est moins expérimentée que la Nasa, son programme de test de Huoxing 1 se passe très bien, contrairement à celui de l’ESA.

 

Comme pour les rovers européens et américains, celui de la Chine tentera de détecter des traces d’une vie passée, voire présente, et de mieux comprendre la planète rouge.

 

Juillet: Hope Mars Mission, le rêve des EAU

 

Le satellite arabe Hope Mars Mission vise lui aussi Mars en 2020

 

Enfin, derrière ces mastodontes, un challenger pourrait bien également s’envoler vers Mars cet été. Hope Mars Mission est le premier programme d’exploration spatiale lointaine des Émirats arabes unis.

 

L’objectif: envoyer un satellite en orbite autour de la planète rouge pour étudier son climat et son atmosphère. Lancée à partir de rien en 2014, la sonde serait déjà construite à 85%. Reste à voir si le pays arrivera à être prêt d’ici juillet. 

 

Juillet: Osiris Rex frôle Bennu

 

Osiris Rex devrait toucher Bennu à l'été 2020

 

Lancée il y a quatre ans, la sonde de la Nasa Osiris-Rex devrait s’approcher à quelques mètres de la surface de l’astéroïde Benu pour y prélever jusqu’à 2 kg d’échantillons. Elle ne reviendra sur Terre qu’en 2023.

 

L’objectif principal de cette mission sur Bennu, c’est d’essayer de mieux comprendre l’origine de notre système solaire et plus particulièrement de la vie sur Terre. Il faut dire que les prélèvements que devrait ramener Osiris-Rex seront incroyables pour les scientifiques: les astéroïdes sont des sortes de “capsules temporelles” qui n’ont presque pas évolué depuis la formation de notre système solaire, il y a 4,5 milliards d’années.

 

Septembre: premier envol pour Ariane 6

 

S’il n’y a pas de nouveau retard, et rien n’est moins sûr, le nouveau lanceur européen, Ariane 6, devrait effectuer son premier vol en septembre. Alors qu’Ariane 5, la fusée actuelle, date de plus de 20 ans, cette nouvelle génération devrait être plus économique et modulable. Mais le véritable futur de l’Europe spatiale se situe peut-être dans “Ariane next”, le futur lanceur qui reste à inventer, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

 

 

14 décembre: éclipse solaire totale

 

 

Une éclipse solaire totale

 

À l’inverse du 21 juin, cette éclipse solaire sera totalement. Mais comme la précédente, elle ne sera malheureusement pas visible depuis la France, mais plutôt depuis l’Amérique du Sud.

 

21 décembre: la Grande conjonction avant 2040

 

 

La grande conjonction (photo d'illustration: une conjonction de Venus, Jupiter et la Lune)

 

Lors de la Grande conjonction, Jupiter et Saturne n’auront pas été aussi proches dans le ciel depuis le 28 mai 2000. Les deux étoiles seront distinctes, mais presque collées.

 

Ce phénomène cyclique se produit tous les vingt ans et est apprécié des astronomes. Espérons que la météo sera clémente, car la prochaine Grande conjonction aura lieu le 31 octobre 2040.

 

Fin 2020: Chang’e 5, aller-retour lunaire

 

L'atterrisseur Chang'e 5 devrait se poser sur la Lune

 

La mission vers Mars de la Chine, si elle se déroule sans accroc, devrait être suivie d’ici la fin de l’année 2020 par une mission sur la Lune. Chang’e 5 sera la suite de la mission de 2019 Chang’e 4 sur la face cachée de notre satellite.

 

Cette fois, la Chine prévoit d’envoyer un petit robot sur la surface afin d’y récupérer des échantillons. Puis un module partira de la surface pour rejoindre une sonde, laissée en orbite lunaire, avant de ramener cette poussière extraterrestre sur la Terre. 

 

Fin 2020: Le retour d’Hayabusa 2 sur Terre

 

La sonde Hayabusa 2 devrait rentrer sur Terre à la fin de l'année 2020

 

Pendant qu’Osiris-Rex récoltera en juillet des échantillons de l’astéroïde Bennu, la sonde japonaise Hayabusa 2, elle, sera en route vers la Terre. Cette mission, aux objectifs très similaires de celle de la Nasa, a réussi à récolter des poussières de l’astéroïde Ryugu après avoir fait exploser un bout de celui-ci et avoir réussi à le frôler en juillet 2019. 

 

Elle a entamé son périple retour en novembre et devrait, si tout se passe bien, arriver sur Terre avec son précieux contenu fin 2020. Reste à voir si, à l’inverse de la première Hayabusa, la sonde aura réussi à récolter plus que quelques infimes poussières.

 

Fin 2020: le gigantesque Starship en orbite

 

 

Le rêve d’Elon Musk est d’envoyer l’Homme sur Mars.

 

Et pour ce faire, il a besoin d’une grosse, d’une très grosse fusée: Starship.

 

Le projet, dont le prototype a été dévoilé en 2019, est plein de démesure. En cas de succès, ce sera la plus grande fusée jamais construite, avec 118 mètres de long et 9 de large.

 

Tous les éléments de la fusée seront réutilisables et les vaisseaux Starship pourront être ravitaillés en orbite, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus. Reste à voir si SpaceX tiendra ses délais. Pour l’instant, le site annonce des vols orbitaux en 2020.

 

Par Grégory Rozières

Écrire commentaire

Commentaires: 0