Danger du nucléaire : 1980, accident nucléaire en Arkansas

 

Comment les États-Unis ont échappé de peu à l’explosion d’un de leurs propres missiles nucléaires dans l’Arkansas. Une reconstitution hallucinante heure par heure, fondée sur le témoignage des principaux acteurs. 

 

Le 18 septembre 1980, à Damascus, dans l’Arkansas, sur une base de l’Armée de l’air abritant le missile nucléaire Titan II, le plus potentiellement meurtrier de l’arsenal américain, deux hommes sont chargés de rechercher la cause d’une légère baisse de pression dans le silo de l’ogive. Après une journée de travail de près de douze heures, l’un de ces jeunes soldats, Dave Powell, commet une erreur de procédure pour pénétrer dans l’habitacle ultrasécurisé où dort le monstre. Une douille chute et endommage l’un des réservoirs du missile, dont le combustible se met à fuir en abondance. L’explosion est inévitable à court terme, et la panique gagne peu à peu l’état-major : si les dispositifs de sécurité ne fonctionnent pas, une charge nucléaire trois fois plus puissante que l’ensemble des bombes larguées durant la Seconde Guerre mondiale, y compris celles qui ont anéanti Hiroshima et Nagasaki, va s’écraser quelque part sur le sol américain, causant des millions de morts. L’angoisse est d’autant plus forte que le Titan II, vétuste, aurait déjà dû être démantelé, si Jimmy Carter n’y avait pas vu une monnaie d’échange dans le cadre des négociations de désarmement nucléaire entamées avec son homologue soviétique Leonid Brejnev. Dans la perspective de l’élection présidentielle de 1981, les démocrates sont d’ailleurs réunis à Hot Springs, à quelques dizaines de kilomètres de la base, à l’invitation du fringant jeune gouverneur de l’État, Bill Clinton.

 

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