LA MACHINE D’ANTICYTHÈRE

La machine antique la plus complexe jamais découverte

 

La machine d’Anticythère est un ancien dispositif mécanique grec utilisé pour calculer et afficher des informations sur les phénomènes astronomiques.

 

Les restes de cet ancien « ordinateur », actuellement exposé au Musée Archéologique National d’Athènes, ont été retrouvés en 1901 dans l’épave d’un navire marchand qui a coulé dans la première moitié du 1er siècle avant notre ère, près de l’île d’Anticythère en Méditerranée.

 

Sa fabrication est actuellement datée à l’an 100 av J.C., et aurait pris environ 30 ans.

 

La machine pourrait être utilisée pour suivre et prédire l’emplacement des planètes, comprendre les éclipses lunaires et solaires et compter le temps jusqu’aux prochains Jeux olympiques. Mais ses utilisations étaient diverses – elle pourrait également avoir été utilisée pour des formes inconnues de cartographie et de navigation.

 

 

 

 

La machine d’Anticythère possédait le premier système connu de cadrans ou d’échelles scientifiques, et son importance a été reconnue lorsque des images radiographiques ont révélé que les fragments restants contenaient 30 roues dentées. Aucun autre mécanisme d’engrenage d’une telle complexité n’est connu du monde antique ou même jusqu’à ce que des horloges de cathédrale médiévales aient été construites un millénaire plus tard.

 

Le mécanisme a été fabriqué à partir de feuilles de bronze, et à l’origine il était vraisemblablement dans un boîtier de la taille d’une boîte à chaussures. Les portes du boîtier et les faces du mécanisme sont recouvertes d’inscriptions grecques, dont une bonne partie a survécu pour indiquer clairement une grande partie du but astronomique ou calendaire du dispositif.

On pense qu’un arbre tourné à la main (maintenant perdu) était relié par une couronne à la roue dentée principale, qui entraînait les autres trains d’engrenages, chaque tour de la roue principale correspondant à une année solaire.

 

Un “ordinateur” antique destiné à mesurer le temps, la position des astres, les éclipses, etc.

 

Sur la face avant de la machine d’Anticythère se trouve un grand cadran avec des pointeurs pour montrer la position du Soleil et de la Lune dans le zodiaque, ainsi qu’une boule semi-argentée pour l’affichage des phases lunaires. Le train d’entraînement pour la position de la lune est extrêmement sophistiqué, il implique un engrenage épicycloïdal et un mécanisme à fente et goupille pour imiter les variations subtiles dans le mouvement de la Lune à travers le ciel.

 

Deux grands cadrans sont à l’arrière du mécanisme. Le grand cadran supérieur a une fente en spirale de cinq tours avec un pointeur mobile pour montrer les 235 lunaisons, ou mois synodiques, dans le cycle Métonique. Ce cycle dure presque exactement 19 ans et est utile pour la régulation des calendriers.

 

Un cadran subsidiaire de quatre ans montrait quand les différents jeux panhelléniques devraient avoir lieu, y compris les Jeux olympiques antiques. Le grand cadran inférieur a une spirale de quatre tours avec des symboles pour indiquer les mois où il y avait une probabilité d’éclipse solaire ou lunaire, sur la base du cycle de l’éclipse saros de 18,2 ans. Ces cycles astronomiques auraient été connus des Grecs à partir de sources babyloniennes. Les inscriptions impliquent qu’il aurait pu y avoir à l’origine un affichage des positions planétaires, probablement sur la face avant, mais presque toutes les parties importantes sont manquantes.

 

Une machine qui cache encore peut-être des secrets

 

La machine d’Anticythère est le seul survivant physique connu d’une longue tradition d’affichages mécaniques de l’astronomie. L’existence répandue de tels dispositifs à l’époque peut être déduite des références dans la littérature gréco-romaine, en particulier dans les descriptions laissées par Marcus Tullius Cicero (1er siècle av J.C.), qui s’étendent d’Archimède (3ème av J.C.) à une référence poétique à la fin du 4ème ou au début du 5ème siècle après J.C..

 

Le but exact du mécanisme d’Anticythère reste cependant spéculatif. On ne sait pas non plus si la technologie de fabrication en bronze et les compétences en design mécaniques très avancées impliquées dans sa construction ont été exploitées pour d’autres applications dans le monde gréco-romain. Quoi qu’il en soit, la machine d’Anticythère peut sans doute être considérée comme le premier ordinateur de l’humanité !

 

Découverte récente sur le  mécanisme d’Anticythère qui révèle une partie de ses secrets

On sait que le débris retrouvé en 1901 ne représente qu’un tiers du mécanisme d’Anticythère. Celui-ci est constitué de 82 fragments. Pendant des années, les chercheurs ont tenté de rassembler toutes les pièces du puzzle.

 

Les scientifiques de l’UCL y sont finalement arrivés en se basant sur les études réalisées par Michael Wright, du Science Museum de Londres.

 

Ils se sont également aidés des travaux du philosophe grec Parménide. Tous ces éléments leur ont permis de reproduire le mécanisme d’Anticythère dans son intégralité.

 

« Nos travaux révèlent le mécanisme d’Anticythère sous la forme d’une magnifique conception, traduisant une superbe ingénierie en un dispositif de génie. Il défie toutes nos préconceptions sur les capacités technologiques des Grecs anciens. »

 

Une machine unique au monde

 

Les auteurs de cette étude ont voulu recréer le mécanisme d’Anticythère pour résoudre son mystère. Même si leurs travaux leur ont permis de faire un grand pas en avant, de nombreuses questions concernant cette machine restent pour le moment sans réponse.

 

« Qu’est-ce qu’il faisait sur ce bateau ? Nous n’en avons trouvé qu’un tiers, où sont passés les deux tiers ? Sont-ils corrodés ? Est-ce qu’il a un jour fonctionné ? Ce sont des questions auxquels nous ne pouvons répondre que par l’archéologie expérimentale », explique Adam Wojcik, le coauteur de l’étude.

 

Grâce à l’utilisation de rayons X, les chercheurs ont toutefois réussi à décrypter les inscriptions qui se trouvaient sur le mécanisme d’Anticythère. Ces derniers ont conclu qu’il avait été utilisé pour décrire les mouvements du Soleil, de la Lune et des planètes.

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