« Ovnis papers » n° 2 : espions, télépathes et Ovnis, la dangereuse trilogie

 

En matière de liberté, aucun instrument d’espionnage innovant qu’on crée pour le diriger vers des « ennemis » de l’extérieur (encore fussent-ils des ennemis), reste confiné à ces seuls ennemis : car change toujours la définition des ennemis, qui peuvent aussi bien devenir

« intérieurs » à l’instigation d’une personnalité particulièrement répressive, régressive, cruelle et paranoïaque.

A ce sujet, un journaliste d’investigation peut se retrouver étiqueté comme ennemi, au même rang que les espions étrangers.

Quant aux lanceurs d’alerte, l’exemple de Julian Assange montre que, si on ne parvient pas à les emprisonner, à les tuer dans leur crédibilité, dans les médias, on peut au moins leur infliger une mort cérébrale, et à tous les cas faire exemple.

Dans ce monde des services secrets, il n'existe aucune règle vis-à-vis des cibles, hormis la violence et la malveillance, surtout dans l'affût d'une réalité qui nous dépasse.

C’est pourquoi l’ajout par la DGSE d’une structure reposant sur un groupe de télépathes, à sa chaîne classique de renseignement, si elle peut surprendre, étonner, ou être catégoriquement rejetée comme impossible, ne surprend pas ceux qui, comme moi, ont vu la rapide et inattendue naissance de cette structure.

Cela m’amuse même qu’au Pays de Descartes un homme aussi pragmatique que François Hollande ait pu utiliser ce savoir-faire : c’est que cela marche, non ? Reste à savoir s’il l’a utilisé, me direz-vous. Et qu'elle existe.

 

Entrée en scène... Mais qui nous dira enfin ce qui se passe ? Age, grade et expérience militaire indispensables ?

 

Dans Ovnis, des généraux, des pilotes et des officiels parlent (Dervy, 2014), Leslie Kean (que l’on retrouve dans l’enquête du New York Times) écrit (p. 9) :

« Comme devrait le faire tout journaliste, je me suis basée sur des sources officielles, sur des documents divulgués en application de la loi sur la liberté de l’information […]. J’ai établi des liens directs avec des témoins militaires et aéronautiques autour du monde. »

Dans l’un des documentaires que j’ai mentionnés, Les Ovnis et le pouvoir, Leslie Kean insiste encore sur le fait que la « vérité » doit venir d’une personnalité incontestable, au cœur par exemple du complexe militaire : mais qui parlera, dans combien de temps ?

Alors que dire de ce que je vais vous dire, de ce que j’ai déjà dit ?

Qui suis-je, pour parler de cela ?

 

"Si des vérités retraçables surgissent dans mon propos, elles cesseront d’avoir ce statut si des officiels les contredisent ; d’autres apparaissent, que rien ni personne ne permettra d’étayer. Le chaînon de la chaîne du renseignement que j’étais ne bénéficiait pas du retour synthétique global qu’avaient les responsables. Il n’y a pas, en France de Freedom of information act ; au contraire, le secret-défense s’est épaissi avec le terrorisme (et le reflux de celui-ci n’a pas entraîné le reflux de ces lois drastiques).

Aussi, prenez ce que je dis avec toute la distance nécessaire : considérez que si c’est largement invérifiable, la pensée qui tient le tout est peut-être solide, cimente assez le raisonnement pour que l’on se dise que, en effet, il faut chercher par là.

Dites-vous que, quand il y a eu communication entre Ovnis et humains, les personnes choisies, ciblées, n’ont presque jamais de

« responsabilités ». Pourquoi les occupants des Ovnis font-ils le choix de s’adresser (d'une manière un peu spéciale) à des enfants dans une école du Zimbabwe (cas que rapporte Stéphane Allix), de leur communiquer leurs craintes pour la planète, pourquoi ne vont-ils pas voir Barack Obama ?"

 

Analyse de l’article de l’article du New-York Times : des éléments essentiels dans certains « signaux faibles »

 

Pour ceux qui tombent sur cet article pour la première fois, il faut savoir que ce passage continue l'analyse d'un article du New-York Times, paru en décembre 2017, et qui dévoilait la poursuite d'un programme d'identification des Ovnis par le Pentagone : voir ici.

 

J'ai intitulé cette première analyse "Vers des Ovnis papers pour la DGSE, MM. Hollande, Macron, Bajolet et Strzoda ?"

Je veux souligner ceci : l'article du NYT a aligné tout le monde, en ce sens que même Pierre Juillet, ex-Directeur de la DGSE de 2002 à 2003, a confirmé en avril 2020 la présence d'engins exogènes, aux technologies non humaines.

 

J'ai tout de même un peu l'impression que, dans la matière, il en devient, pour l'Etat, ce que les Ovnis sont aux masques dans le coronavirus, mais à l'inverse : on continue à chercher les masques mais les Ovnis, eux, on les a trouvés, et pas en petit nombre. Mais revenons, si vous le voulez bien, à l'article du New-York Times.

 

Les trois noms des reporters sont : Ralph Blumenthal, quarante-cinq ans de journalisme d’investigation ; la correspondante au Pentagone du New York Times, Helene Cooper ; l’auteur Leslie Kean, très connue pour un livre sur les Ovnis, préfacé par John Podesta (voir ici), l’ex-chef de cabinet de John Clinton (dont des mails se sont retrouvés chez Wikileaks – voir ici).

 

L’enquête des trois journalistes démarre en 2010 et durera sept ans (et continue d’ailleurs) : Helene Cooper rencontre d’abord Luis Elizondo, directeur au Pentagone d’un programme dont elle n’a jamais entendu parler : « Programme d’identification avancée des menaces aérospatiales ».

En fait l’initiative date de 2007 et vient d’un sénateur républicain (alors leader de sa majorité dans la Chambre haute américaine) : le sénateur Harry Reid (mais on apprendra que derrière Raid se tient un industriel, Robert Bigelow).

Alors que les dossiers concernant les phénomènes aérospatiaux non identifiés semblent déclassifiés partout (Royaume-Uni, par exemple), que les USA prétendent que le phénomène n’est plus étudié depuis 1969, c’est un événement dans le petit monde des « ufologues », les passionnés d’Ovnis.

La correspondante du NYT apprend que 22 millions de dollars ont été consacrés à cette reprise de la recherche. Budgétairement, cet argent existe « in the white », c’est-à-dire que l’on peut connaître l’existence de cette ligne budgétaire, mais qu’elle est hors budget principal. L’équipe rédactionnelle apprend que l’« aerospace magnate » Robert Bigelow participe à ce programme (voir ici). Mais, surtout, ce Monsieur assume tout à fait bien son intérêt, et sa passion pour les Ovnis : voir ici. Bref : pour revenir au New-York Times, leur correspondante au Pentagone se rapproche alors du porte-parole de l’Etat-major : le programme a été arrêté en 2012, lui dit-on.

 

(Je vous recommande en outre un article de Pascal Fechner, daté du 25 mars 2020 (voir ici), intitulé : "Blue Blurry Lines analyse les liens entre Robert Bigelow et le MUFON". Le Mufon est une association qui recense et checke les cas d'Ovnis incontestables aux USA, et possède une antenne en France. Lisez cet article, qui vous montrera les liens croisés que tout le monde entretient sur le sujet Ovni, avec soupçons à la clé. Quand le renseignement est tout près, vous avez toujours des interférences quelque part.)

 

A présent, analysons s'il-vous-plaît le « signal faible » contenu dans l'article du NYT, comme le ferait un analyste de renseignement :

« Quelques jours après Monsieur Elizondo et plusieurs autres - incluant Harold E. Puthoff, un ingénieur qui avait conduit des recherches sur la perception extrasensorielle pour la CIA […] annoncèrent qu’il créaient un fonds commercial pour lever des fonds […] dans la recherche sur les Ovnis ».

Il s’avère que, début 2011, j’ai assisté à un séminaire réunissant espions français et américain, et que j’ai reçu une formation par ces personnes.

Je n’y ai pas rencontré Harold E. Puthof, mais quelques-uns de ses principaux compagnons de route : Paul H. Smith, Russel Targ, notamment. Ce dernier avait travaillé avec Puthof dans les années 1970 pour la CIA sur un programme de visionnage à distance, non parce que la CIA s’était convertie au « paranormal », mais parce que les USA étaient persuadés que les Soviétiques possédaient des espions « psys ». Ironie, les Soviétiques avaient précédemment lancé leur programme car ils étaient convaincus que les USA avait les leurs (les travaux du professeur Konstantin Korotkov sont essentiels pour qui s’intéresse à l’école russe du visionnage à distance, ainsi que cela s’appelle (« Remote viewing » en américain) ; ce serait entre autres Jean-Marie Danzé, un médecin belge, qui aurait fait confirmer au professeur, lors d’un séminaire, l’existence d’espions « psys » chez les Russes, ainsi que me l’a rapportée une amie).

L’article du New-York Times de décembre 2017 me sembla confirmer deux éléments :

d’abord, on n’avait bien sûr pas encore saisi dans les années 2010 ce qu’étaient les PANs

(« Phénomènes aérospatiaux non identifiés »), en raison du caractère multiforme et évanescent du phénomène, qui se cache le plus possible, adopte des positions d’une furtivité extrême, se passe aux limites de la physique conventionnelle, dans des paramètres qui ne peuvent pas exister dans nos schémas d’équations actuelles. Et créent des états de conscience (très) modifiés chez les témoins (amnésies, endormissements, visions, etc.). Enfin, parfois, pas toujours ; en tout cas, c’est pourquoi les voyants surdoués travaillant ou ayant travaillé pour l’armée américaine pensaient qu’il fallait plus que jamais approcher le phénomène via leurs dons perceptifs. Dans les années 2010, certaines personnes proches des services de renseignements, comme Harold E. Puthof, ont donc repris le sujet (ou plutôt continué à chercher). Personnellement, à la suite d’une rencontre rapprochée avec un « Ovni », à une vingtaine de mètres, j’avais dès 2006 plongé dans le sujet. Rétrospectivement, il me semble qu’un peu partout dans le monde on souhaitait refonder les recherches sur des bases nouvelles.

 

(Al. Puthof livre ici beaucoup de données que vous devriez consulter. Dans cette conférence à Las Vegas, il revient sur ses fonctions actuelles et dessine une prospective historique, sans aucun équivalent, puisqu'il a toujours occupé un rôle central. J'en donne un extrait en annexe. Vous devez le savoir, mais il n'y a qu'en France que l'on vous prend pour un illuminé quand vous abordez ces questions. Aux USA, les medias main-stream publient des centaines d'articles, comme ici sur le coronavirus. Dans la Silicon Valley, des starts-up réunissent des fonds, de manière totalement pragmatique.)

 

Mais comment renouveler la méthodologie ?

 

― en premier lieu, il fallait évacuer le caractère multiforme du phénomène via un criblage statistique des cas se reproduisant le plus souvent, en identifiant une ou deux typologies avec témoignages, échos radars, photos, etc. (l’idée étant toujours de n’investiguer que les cas qui avaient croisé le plus d’observations matérielles) ;

 

― en deuxième lieu, le ratissage mondial effectué par la NSA (National Security Agency) des comptes mails, Facebook, pièces jointes, sites, etc., dénoncé par le lanceur d’alerte Edward Snowden, pouvait permettre de cribler les cas avec des algorythmes adaptés, et renforçait l’approche statistique précédemment évoquée en l’industrialisant ; en outre, des accords de coopération intergouvernementaux, tel celui entré en application à partir de l’hiver 2012 entre France et USA sur la communication de certains renseignements, permirent par exemple au service français spécialisé, dont nous avons décrit la naissance en partie 1, d’avoir communication de cas hexagonaux signifiants (et de se re-pencher avec une autre précision sur les « Privés », les Français enquêtant à leur compte, dont j’étais)… Je modère cependant ceci en disant qu’Edward Snowden, qui avait accès selon lui à tout le renseignement US, n’a jamais rien vérifié de tel (et il le dit, d’ailleurs, propos repris dans le blog de Paul Jorion). Est-ce-à dire qu’Edward n’était pas au courant de tout, ou que je me trompe complètement : sur ce dernier point, j'excluerai "complètement", et je vous démontrerai pourquoi. A ce titre, voir ci-dessous une information sortie chez Wikileaks sur le Remote-Viewing. Je resterai à jamais étonné, si cela est vrai, que la NSA n’ait pas fait remonter d’observations sur le sujet. Si c’est vrai c’est, du point de vue du renseignement, une gigantesque bévue ; sinon, il faut supposer sous la NSA une structure dédiée, mais je n’ai pas le moindre élément pour étayer cette hypothèse. Mais cela ne serait pas absurde.

 

― en troisième lieu, on décida de faire ré-étudier certains cas par des espions « psys », en reprenant la méthodologie formulée par l’armée US au cours des années 1970 sur la perception extra-sensorielle, ou « Remote-Viewing ». C’est cela que confirme le fait que le nom d’Harold E. Puthoff se retrouve dans l’article du New York Times. Le Remote-Viewing avait beaucoup progressé depuis les années 1970. Simultanément, le caractère massif du phénomène Ovni, la généralisation d’engins de formes différentes et beaucoup plus performants, la progression de nos technologies radars et d’imageries, le traitement informatique en aval (fondamental), la possibilité d’étudier ces technologies directement ou indirectement, la peur, surtout, l’inquiétude, la curiosité, l’avidité, voire la panique, tout ça amenait à faire feu de tous bois. Ce qui a beaucoup changé, c'est la couplage des radars classiques avec des caméras à amplification de lumière ; à cela, il faut ajouter que, comme les engins sont furtifs et ne renvoient pas les micro-ondes, on a pu développer des radars dits passifs, qui n'émettent pas de micro-ondes, mais repèrent en quelque sorte les "trous" que créent dans le smog électro-magnétique des engins en déplacement.

 

Mais plus précisément, qu’est-ce que ce « Remote-Viewing » ? Des agences de renseignements font appel à la perception extrasensorielle, mais depuis quand, selon quels scenarii ? Et ce sans se faire passer pour illuminées, aux yeux des opinions et des décideurs politiques qui avalisent les programmes ? Il faut croire que les arguments donnés ont été très convaincants. Mais comment ce qui est de la science-fiction presque pure a-t-elle pu entrer dans la réalité politique ? Personnellement, c'est un petit Monsieur vaniteux qui affectait de travailler au cabinet de Le Drian (ou d'en être proche) qui la première fois, a évoqué à portée de mes oreilles, que l’armée française développait des « techniques très innovantes ». Ce dans un café chic de l'Odéon où j'avais mes habitudes (quand je ne travaillais pas le sujet à la Bibliothèque nationale de France, quai François Mauriac, à proximité de laquelle j'habitais... et quand je n'étais pas sur le terrain, pour ça et d'autres choses).

 

L’espionnage par vision à distance

 

Années 1970-2010 : l’âge héroïque de l’espionnage « intuitif », ou « Remote Viewing »

 

Les Chèvres du Pentagone est un livre très drôle de Jon Ronson (2010) relatant les aventures des premiers espions « psychiques » américains, un groupe de télépathes et « d’intuitifs » qui marqua les annales de l’espionnage. Epoque : les années psychadéliques, le LSD, les drogues génératrices d’Etat de conscience modifiés (« ECM »). Moyens : des surdoués, des IRM (imagerie à résonance magnétique) et des EECG (électro encéphalogrammes) à foison, plus des cocktails de stupéfiants, des mélanges savants d’anesthésiants quand cela fait trop mal (mais en théorie et en pratique ça marche sans ça), beaucoup de statistiques. On furète dans toutes les directions : même Uri Geler, un Israélien qui montera plus tard une supercherie mondiale (tordre des petites cuillères par la force mentale) est testé par la CIA. Des médecins, des biologistes, des chercheurs, notamment ceux de Stanford, travaillent sur le sujet. Le film avec Georges Clooney tiré de l’enquête de Jon Ronson se moque un peu des gars et filles qui s’adonnaient à cette pratique. En fait, il y avait bel et bien un vrai projet, réel, sérieux, nommé « Star-Gate » (qui inspirera, je crois, le nom de la série), « abandonné » depuis, ou plutôt abandonné sous ce nom. En France, tout commença dans les années 2010. De ces années, un seul article dans la presse française rend compte de Star-Gate, à la manière "je plaisante de tout cela" (nuance : je n’ai rien trouvé d’autre). Il s’agit de Libération, en 1995, sous la plume de Luc Lamprière. Ensuite, éclipse. Elle durera près de quinze années.

 

2009 : création d’une petite société dédiée à l’intuition par un ancien de l’Armée de l’air, Alexis Champion, « Iris consulting », faisant implicitement émerger des idées sous-jacentes dans le monde du renseignement français

Septembre 2009 : création par Alexis Champion de l’Iris (voir ici). Objectif de cette mini-société de deux-trois personnes, avec une quinzaine « d’intuitifs » en free-lance : aider les entreprises à mieux lancer des produits, les faire connaître, assurer une part de leur marketing ; former à « l’intuition » toute personne désireuse de suivre ses formations (dont un certain nombre de policiers), notamment lors des « Jeudis de l’intuition ». Pour ma part, c’est là que j’ai commencé ma propre formation, en individuel. En réalité, les champions de l’espionnage intuitifs américains avaient obtenu des résultats remarquables (toujours croisés avec des sources matérielles telles photos, témoignages, etc.) ; et aussi parce qu’ils avaient engagés des surdoués, comme Russel Targ, Puthof, Ingo Swann (peintre de paysages interstellaires, recruté après, semble-t-il, un enlèvement par la CIA dont il semble n’avoir guère conservé rancune). Ces grands « Viewers » entre tous sont les vrais défricheurs de cet artisanat... et surtout Joe Mac Moneagle : de ce grand Monsieur, qui reçut la légion américaine du mérite, le texte accompagnant cette distinction indique : « Pendant son commandement, il utilisa son talent et son expertise dans l’exécution de plus de 200 missions en fournissant plus de 150 éléments d'information essentiels ». Un livre rend compte de la partie émergée de ce travail : Ouverture sur l’infini, conscience non-locale et Remote-Viewing (voir ici) du scientifique Stephan A. Schwartz (voir ici). Il est paru en France en 2013 aux Editions Trajectoires, traduit de l’américain par le « docteur » Alexis Champion (dans ce milieu qui se cherche une légitimité, on met son titre volontiers... Mais le fondateur de l’IRIS et ses employés sont ultra-sérieux et apparaissent sur certaines tranches grands publics dans les médias : l’IRIS possède un beau panel médiatique, travaille hors renseignement et hors armée. Pour les journalistes, Alexis Champion est un « bon client », clair, plutôt sympathique, attentif au sérieux de ses expériences. Le livre, écrit en 2007, mit six années à sortir en France. Pour l'avoir connu, et très fréquenté ses formations, que je recommande d'ailleurs,  je l'ai toujours trouvé très sympathique.

 

La « Bible » de la perception à distance : Résumé de Ouverture sur l’infini, conscience non locale et Remote Viewing, le livre du scientifique Stephan A. Schwartz

Un livre excellent, que je saurai que trop vous recommander.

Y est attaché, pour moi, une déception intime : alors directeur de collection chez mon éditeur, Eyrolles, je n'ai pas réussi à faire publier ce grand ouvrage, marqué d'une grande rigueur scientifique.

 

Stephan A. Schwartz est le champion des études sur le Remote-Viewing. Il parle français, possède une maison dans le Sud. Son foisonnant ouvrage (300 pages) est divisé en 22 chapitres.

Les trois premiers résument l’historique du « RV » dans l’armée américaine, précisant le nom des initiateurs, le cadre de leurs recherches faites en lien avec l’université de Stanford, ou de Princeton (pour un laboratoire appelé à l’époque « Princeton engineering anomalies

research »).

Le livre explique (p. 43) que c’est la CIA elle-même qui a contacté Hal Puthoff (souvenons-nous : l’homme dont le New-York Times a révélé la présence dans le programme de recherche sur les Ovnis). Quand il était officier de réserve navale du renseignement, la Navy lui a demandé de lancer un programme de perception extrasensorielle, à l’image de celui dont s’étaient dotés les Soviétiques. Puis un glossaire rend compte des différences entre télépathie, vision à distance, claire-audience, précognition, etc. Mots et images sont reçus par les

« Viewers », qu’ils redessinent ou notent ; plus l’équipe est nombreuse, plus les subjectivités se mêlent et plus les informations reçues deviennent objectives, permettant alors de réunir un « consensus » sur la nature de la « cible » observée. Cela est important : p 104, il est noté que « les Viewers modifient souvent inconsciemment ce qu’ils voient sur la base de [leurs] préjugés », ce que j’appellerai plutôt leurs stéréotypes intimes et sociaux, que le psychiatre Carl Gustav Jung (élève de Freud) a si bien décrits, en les nommant les « archétypes » (voir ici, et pardons de renvoyer à l'un de mes articles), à quoi il faut rajouter les peurs inconscientes, l’émotivité, l’aveuglement, volontaire ou non, etc.

 

Dans cette mouvance que sont visions, échos auditifs, ressentis corporels (eh oui), la réalité est particulièrement difficile à cerner.

 

Cela fait qu’une approche RV doit être validée par d’autres voies :

- dans le monde du renseignement, photographies, échos radars, agents de terrain, sources diverses, officiers traitants, etc., se chargent de le faire ; cela permet aux Viewers de rebondir alors vers une autre « cible », personne, installations, rapports, etc., et ainsi de suite. (Cela signifie qu’individuellement vous aurez peu de moyens d’enquête pour valider ce que vous percevrez éventuellement.)

- Sur le plan scientifique, ensuite, l’ouvrage témoigne des expériences de communication mentale menées de la terre à des sous-marins immergés pour découvrir la nature de ces ondes (télépathiques). IRM, EEG, mais aussi capteurs électro-dermaux, sont les autres socles de cette technique. Stephan A. Schwartz avance une explication globale :

la conscience ne serait pas individuelle, localisée dans le système nerveux central (et plus précisément l’encéphale), mais au contraire « non locale » :

les réseaux neuronaux seraient en substance des sortes d’antennes, qui iraient rechercher dans une sorte de « cloud » quantique, énergétique, des informations présentes de toute éternité. Qui gère ce gigantesque GAFA, je laisse à chacun ses hypothèses. Je le vois personnellement comme un système d'information « sensible », doué de sensibilité, de compassion, et non purement informationnelle, intellectuelle, logique. Donc nullement une intelligence artificielle.

- S’y ajoute une dimension d’enseignement spirituel, de « connaissance » pour parler philosophiquement.

 

Les chapitres suivants sont consacrés à la pratique du Remote Viewing en elle-même.

 

Du chapitre 13 au chapitre 22, l’auteur développe des cas concrets de recherches sur le terrain, en l’occurrence plusieurs collaborations avec des archéologues :

- dans le premier cas, il s’agit d’une recherche autour d’un bateau naufragé

(« Deep Quest »), au large de la Californie, le but étant de localiser l’épave ; le chapitre suivant est une sorte de debriefing de ce type de recherche, qui précise les erreurs de la vision à distance, résidant essentiellement et comme je le répète dans les projections culturelles du visionneur et lui font commettre ses plus graves erreurs (le livre se répète parfois, donc moi aussi) ;

- les chapitres suivants font progressivement référence aux travaux menés autour de la recherche d’un tombeau à Alexandrie, censés contenir les restes d’Alexandre le Grand

(p. 190) (lesquels seraient sous la mosquée Nebi Daniel), puis à d’autres recherches. Si, concernant le tombeau d’Alexandre, l’auteur n’apporte aucune preuve définitive (on voit manifestement qu’il n’est pas archéologue), il n’en reste pas moins que ces pages montrent, de manière impressionnante, le travail très délicat de ce groupe de visualisateurs surdoués, leurs erreurs, leurs débats, leurs remises en cause, mais aussi leurs visions pénétrantes.

 

On voit aisément comment ces recherches archéologiques, à partir de cartes, flash brefs, visuels ou auditifs, etc., sont transposables au domaine militaire.

 

L’auteur indique comment ces recherches ont été parfois appliquées en criminologie et, comme je le disais, j’ai croisé des policiers aux sessions de formation d’Iris consulting, quand la société était à Charenton-le-Pont (comme, en effet, j’habitais à côté).

 

Le chapitre 19 est consacré à l’aide au diagnostic médical.

 

Pour ma part, en session de formation à l’Iris, j’ai travaillé sur un binôme dont le ventre faisait percevoir un froid de glace, sensible sur la face interne de la main que je lui passais devant. Elle m’a avoué avoir perdu un enfant alors qu’elle était enceinte, et n’avoir jamais surmonté ce traumatisme. Puis elle a lu, en moi, une souffrance intime alors profonde, pour une femme.

 

Le chapitre 20 est consacré à la perception du futur : pour les Viewers, il n’y a pas de différenciation passé-présent-futur, tout baignant dans une sorte d’égalité informationnelle.

 

Puis l’auteur repasse au domaine médical en évoquant le processus d’auto-guérison, tandis que le chapitre 21 est consacré aux rêves (un élément essentiel du RV, certainement négligé ici).

 

Le dernier chapitre s’achève sur l’intuition des grands génies, ce qui ne nous étonnera guère, avec quelques exemples, d’Einstein à Poincaré (les inventeurs de la relativité générale, dont la compréhension est fondamentale pour l’étude des Ovnis, mais aussi de la conscience, qui propose dans ses états extrêmes de nombreux phénomènes de temps ralenti).

Ouvrage passionnant, à la structure un peu lâche, parfois répétitive, comme souvent les livres anglo-saxons. Mais revenons sur le début de l’ouvrage de Stephan A. Schwartz.

 

L’introduction d’Ouverture sur l’infini : comment des Viewers américains ont découvert la cache de Saddam Hussein, un exploit, un tournant et un cas d'école aisément reproductible

 

Pour démontrer l’efficacité du « RV », en introduction le livre raconte la localisation par un groupe de Remote-Viewers de la cache où Saddam Hussein s’était enterré avec quelques millions de dollars. Le groupe de Remote-Viewers a procédé en plusieurs sessions, focalisant brièvement les images suivantes sous forme de flashs qu’ils redessinaient ensuite (qu’ils redessinaient mal : les « RV » qui feront ensuite le travail sur les Ovnis auquel je participerai s’adjoindront des dessinateurs de talent).

 

Ci-dessous, image vue par les Vieweurs et la photo réelle du lieu :

 

Une vision perçue en session de remote-viewing, cela donne un dessin très moche, mais où l'essentiel est tout de même présent : l'idéal est de faire le travail en groupe, chacun donnant les bouts de vision entr'aperçus à un dessinateur qui fera un dessin professionnel.

 

La vraie maison dans le jardin de laquelle saddam Hussein vivait dans une cache souterraine : les rapports entre les visions des Viewers et la réalité sont très forts. Ce sont des évidences telles qui ont convaincu la DGSE qu'elle devait adjoindre un tel groupe à sa chaîne du renseignement classique, pour l'étude-espionnage des Ovnis, mais aussi de beaucoup d'autres choses, allant certainement jusqu'à la prospective stratégique.

 

Et voici la cache telle qu'elle est viewée par les télépathes : encore une fois, ces informations sont en accès libres. Je ne brise donc aucun tabou du secret-défense. Il suffit d'agglomérer des faits non connus du public.

 

En définitive, les militaires américains ont reconstitué la cache en 3D, après l’avoir physiquement découverte (ci-dessous).

La cache reconstituée par les militaires US avec un petit logiciel 3D : la similitude entre la scène perçue par les Viewers et la réalité est confondante.

 

Ce travail a été effectué par un groupe de 64 femmes et hommes, débutants, inscrits à un séminaire de Remote-Viewing.

Il a été accompli le lundi après-midi 3 novembre 2003 ; le 7 décembre, le Pentagone annonça la création d’un commando spécial pour la recherche de Saddam Hussein ; le 13 décembre, celui-ci était capturé.

Même si Stephan Schwartz a souhaité rester indépendant du renseignement américain, afin de pouvoir publier ses études, nous sommes dans un tout petit milieu où ses recherches sont suivies attentivement, et inspirent beaucoup.

Personnellement, j’espère que des activistes démocrates s’empareront bientôt de ces techniques : nul besoin en plus d’être surdoué. Il s’agit vraiment d’une forme de hacking mental, très proche du hacking informatique.

 

2011 : un curieux congrès à Bagnolet, en région parisienne

 

Les références à cet événement ont quasi-disparu, mais j'ai retrouvé ceci sur le Net :

Il fallait connaître la tenue de ce congrès, qui eut lieu à Bagnolet, au Novotel, sous l'une des deux tours-jumelles que l'on aperçoit du périphérique parisien : ils étaient ouverts à tous.

 

Sur le sujet des Ovnis, un nom saute aux yeux (du moins à ceux des connaisseurs) : il y a à côté de toutes les stars américaines du « RV » Jacques Vallée, l’un des scientifiques ayant participé dans la Silicon Valley au développement du Net, mais au départ un astronome auquel son directeur demanda de ne pas s’intéresser aux lumières dans le ciel qui croisaient dans le ciel parisien au-dessus de l’observatoire de Meudon et n’étaient pas des avions, des satellites, ou des comètes (voir ici).

 

Cela, au contraire, le motiva tant qu’il devint l’auteur référentiel sur ce sujet. Jacques Vallée, on le retrouve associé à l’affaire de l’étude sur les Ovnis découverte par le New-York Times, puisqu’il connaît très bien Al. Puthoff et le milliardaire Bigelow qui a reçu le financement du Pentagone. Dans la semaine qui suit, un journaliste d’investigation, Stéphane Allix (proche d’Alexis Champion, voir ici) invite l’espion Joe (Joseph) Mac Moneagle (Vue 2, ci-dessous) à une conférence devant un millier de personnes, à l’amphithéâtre de la Sorbonne (boulevard Malesherbes, à Paris). J’y retrouve les petits groupes de la DGSE et de la DGSI vus à Bagnolet, parmi lesquels beaucoup de femmes, entre 25 et 40 ans, qui prennent avidement des notes. Cette fois, je ne crois pas reconnaître un Monsieur assez connu dans le monde du renseignement, la soixantaine, barbe et cheveux blancs, même en regardant le dernier rang de l’amphithéâtre.

 

Hiver 2013 : l'Inrees invite Stephan A. Schwartz à Paris. A La Sorbonne, toujours dans l'annexe du boulevard Malesherbes, il parla avec une émotion non feinte des IRM d’un couple, de leurs enregistrements mentaux où l’on suivait les mêmes mouvements, alors qu’ils avaient été séparés pour les besoins de l’expérience (en réponse à la question de l’une des agentes présentes, admirative, stupéfaite, songeant peut-être à ce que l’on pourrait tenter en la matière). Stéphane Allix avait reçu ces deux stars dans le cadre de la programmation de l’INREES (Institut national de recherche sur les expériences extraordinaires), un institut qui cherche à faire sortir du discrédit français les recherches sur le sixième sens où les phénomènes alternatifs, dont les Ovnis. Stéphane Allix s’est d’abord fait connaître par un livre et des reportages à risque en Afghanistan (où son frère a été tué), a signé une bonne série de documentaires dont l’un portant sur les Ovnis pour M6. A ce titre, il connaît bien l’oeuvre de Jacques Vallée... et le contexte autour du Remote-Viewing aux USA. C'est à la fois un excellent écrivain et documentariste.

 

Le contexte de la parution d’Ouverture sur l’infini, conscience non-locale et Remote Viewing

 

Pour Alexis Champion et la publicité bien compréhensible qu’il voulait donner aux activités d’Iris consulting, il était important de faire sortir un livre, chez un éditeur crédible : j'ai longtemps considéré que c'était une sorte de lobbying, avec toute la sympathie de la DGSE, qui visait en définitive à remporter la conviction des responsables publics, à l’époque Nicolas Sarkozy.

Mais je me suis bien trompé sur ce point. Il faut bien comprendre, qu'à l'époque, nous étions tous avides et curieux de voir où ce type de recherche pouvait mener, et nous échangions gaiement entre nous, sans chercher à savoir qui était du Renseignement ou pas.

Néanmoins, je suis convaincu que c'est à l'occasion de cette venue en groupe à Paris des espions psy américain que le Monsieur de la soixantaine aurait proposé la création d’un tout petit groupe de Viewers à la DGSE, un petit groupe d'une dizaine de personnes, pas davantage, du moins à ce moment-là.

Il aurait obtenu satisfaction de l’Elysée : cela, je pense, dans les mois qui suivirent le congrès. Cela a du être cette année-là car, en 2012, je croisais dans une autre circonstance quelques éléments du groupe.

 

Ensuite, en 2019, en préparant cet article, j'ai réalisé qu'il fallait que j'étaye absolument cette présence du renseignement français au congrès de Bagnolet : c'est ce que j'ai fais, grâce à deux sources. Je veux dire que, au cas où, je détiens les preuves de cela.

 

Mais enfin, c'est un luxe, il suffit de regarder l'éco-système entourant à l'époque l'Iris, L'Inrees et d'autres à ce moment-là : à nouveau, je veux rajouter ceci, nous étions entraînés dans une sorte d'émulation globale et l'Iris, tant que l'Inrees, m'ont donné une ouverture d'esprit que je n'aurais jamais eu sans eux.

Ensuite, il est bien clair, à l'analyse que je fais dans le premier "Ovnis papers" que j'ai une grande réserve sur les propos du Rapport Cometa, en ce qu'il reflète une nostalgie colonisatrice qui m'est totalement étrangère (et quelques velléités dominatrices, qui me le sont aussi).

Mais de cela, de cette idéologie, nous n'en parlions jamais. Les gens du Renseignement à l'époque, m'étaient plutôt sympathiques : curiosité, intelligence, ouverture d'esprit, etc, et, en général, sachant vous mettre en confiance, voire trop en confiance. C'est juste que je n'avais pas envie de frayer avec eux davantage. Instinct. Ce n'est qu'après que je pris conscience du risque pour les libertés publiques du développement de ces techniques : il faut savoir que la France compte péniblement une cinquantaine de journalistes d'investigation qui enquêtent sur les secrets d'état, ou de grands intérêts industriels. Il est donc ultra-facile de remonter leurs sources avec ces techniques. Mais vraiment aisé.

 

[Pour la toute petite histoire : moi, alors Directeur de collection chez Eyrolles, je menais mes petits intérêts, en parallèle avec l’auteur : j’allais voir une responsable éditoriale dans le bureau voisin de celui où j’avais mes habitudes pour convaincre de publier le manuscrit tout juste traduit de l’américain par Alexis Champion, Ouverture sur l’infini, conscience non-locale et remote viewing : « Pas le temps de vous parler, envoyez-moi un mail ! », me répondit-on d’un air un peu rogue. « Juste deux minutes... » « Non, envoyez un mail ». Je renonçais à intéresser Eyrolles au « RV ».]

 

Le livre sortit en 2013, année où, semble-t-il, le groupe de Viewer français travaillait activement sur les Ovnis, tentant de combler un retard de plus de quarante années avec les Américains.

 

Congrès de Bagnolet : quand je prends pour « cible » un Viewer américain spécialiste des Ovnis

 

Au congrès, très impressionné par celui-ci, je parlais un peu à Jacques Vallée : « les fondateurs du Net [il en fait partie] ont pour la plupart vu des Ovnis », me dit-il. Pour qui est convaincu de l’analogie cloud-information mentale, cela était assez signifiant.

Quant à Pascal (de l’ex-DST) dont je n'ai pas encore parlé, ces samedi et dimanche 12 et 13 mars 2011 (sous les tours jumelles de Bagnolet, au bord du périphérique parisien), étais-ce lui qui se tenait au dernier rang de l’auditorium ?

Ce fut bien là qu'il me semble l’avoir vu pour la première fois.

Le « climax » de ce congrès fut, pour moi, le moment où je demandais à l’un des pontes de l’espionnage US (étais-ce Paul, Russel ? J’ai oublié) si les Viewers américains n’avaient pas tenté de visualiser des Ovnis.

Je me fis remettre à ma place, à une vingtaine de mètres de Jacques Vallée :

« On ne peut pas tenter de visualiser un tel appareil sachant qu’on ne peut confirmer avec aucune autre source de renseignement extérieure » (grand principe du RV, comme je l’ai dit : croiser l’intuition avec les sources matérielles, radars, renseignement humain, photos, écoutes, etc.). Je répétais plusieurs fois ma question, de plus en plus dubitatif, recevant à chaque fois la même question, tandis que l’agressivité de mon interlocuteur montait, que ses yeux se faisaient étroits, menaçants (je ne sais pas m’arrêter, quand je sens que l’autre me cache des choses). Rien à en tirer !

Quelques jours plus tard, à l’amphithéâtre Malesherbes de l’annexe de La Sorbonne du XVIIe arrondissement de Paris, Joe Mac Moneagle nous dira exactement le contraire de ce qui m’avait dit ce Monsieur, devant un millier de personnes et sous l’oeil bienveillant de Stéphane Allix qui le recevait et l’interrogeait avec pertinence. Un grand moment. « Joe » avait visualisé des personnages type Rosswell dans un espace circulaire autour d’un moteur central. Témoignage qu’il donna posément ; « ils » disposaient certainement de preuves plus matérielles.

Joe (Joseph), le plus décoré de tous les espions psy : un grand bonhomme, au propre comme au figuré. Il fut recruté car ses supérieurs s'étaient aperçus qu'il vait échappé un nombre de fois incroyable à la mort ou à des coups fourrés, au Moten-Orient semble-t-il. C'est ainsi qu'il rejoignit le projet Star Gate.

 

Le « Remote-Viewing » : l’interview d’un espion psy par la magazine Nexus (janvier 2014)

 

Un très bon dossier réalisé par Nexus présente au début de l’année 2014 le Remote-Viewing. Fait extraordinaire, un collaborateur du magazine Nexus, Elyan Calhiol, recueille alors le témoignage d’une personne qui a « croisé » des espions psys, puis finit par avouer qu’elle a goûté elle-même au visionnage à distance. Au passage, il ou elle confirme que la CIA n’a jamais arrêté le travail de ses espions psys, ce que je savais moi-même depuis le congrès de 2011 (sans alors prendre conscience de la valeur de cette information). L’homme ou la femme n’est pas un(e) Américain(e), semble-t-il, puisqu’il (elle) a travaillé à visionner à distance une structure US. Il a alors été « stoppé dans [ses] tentatives par une dame ». « Voulez-vous parler d’une intervention à distance ou d’une visite physique ? », demande Elyan Calhiol. « Je veux parler d’une intervention à distance, qui ne se contente pas de produire un brouillage psychique, mais qui vous balance une énergie qui provoque des douleurs dans le corps. On reçoit comme des coups, des pointes semblables à des points de côté, et vous en ressortez dans un état de fatigue extrême, épuisant pour les nerfs ». (Vous comprenez encore davantage pourquoi je vous ai dit, en préambule, de garder l’esprit très ouvert. Car, à partir de là, la SF, ça va ne faire que croître). Nous apprenons ensuite que ces « gardiens » sont installés dans des maisonnettes en bois, au fond d’une forêt, se baignant ainsi dans une énergie vivante et réparatrice (cela c’est ce que je rajoute, pour avoir ensuite subi ces sessions et n’avoir pu me réparer que dans la nature). Ensuite, l’article développe le thème majeur des grilles de perception et d’analyse : « Chercher un phénomène parmi une infinité de phénomènes est impossible sans méthodologie ». Les « cibles » sont aussi humaines, et l’homme donne un exemple concret où ils ont découvert que la cible était en Islande, et non en Afrique comme on leur avait dit. Suit une question fondamentale : « La vision à distance ne nous enseignera-t-elle finalement rien qu’on ne connaisse déjà ? » Affirmatif : puisque les grilles d’analyse sont fixées par avance, celles-ci ne peuvent permettre de saut culturel, essentiel pour la recherche sur les Ovnis, par exemple, où nous explorerons des mentalités bien différentes, par exemple des archétypes jungiens sur-développés ou développés autrement. Donc le RV ne peut rien apprendre de ce que nous connaissons déjà ? L’espion(ne) insiste sur les limites du RV : « Les chamans amazoniens ont très bien pu percevoir la double hélice de l’ADN, mais leur grille d’analyse restreignait [leur] interprétation » (un thème classique pour ceux qui s’intéresse au chamanisme : les brins d’ADN auraient été visualisés depuis des siècles par des voyants, et interprétés selon les grilles spirituelles de l’époque. Légende ou pas, je l’ignore). Puis il souligne que cette forme d’espionnage n’est pas différente in fine de l’espionnage classique : mots de passe, noms codés, brouillage cognitif, fausses pistes, etc. sont courants, et je confirme. Par exemple, si survient un Viewer étranger en session, les espions se diront entre eux : « Galapagos » (ou n’importe quel autre mot). Et se disperseront, à moins qu’ils ne contrent, se lançant alors dans l’une de ces batailles énergétiques et mentales évoqués par l’interviewé. Bref, le RV nous ramènerait-il inéluctablement à l’espionnage classique, développé en 1939-1945, puis lors de la Guerre Froide ? Réellement, je ne crois pas.

 

Et aujourd’hui, où en sont-ils nos Remote-Viewers à la

française ? Vaste question

 

Je ne peux hélas guère vous apporter plus d’informations étayées par des sources recoupables sur ce que fait ce groupe aujourd'hui, son étendue, le probable affinement de ses méthodes.

 

Quand j'ai entrepris la réalisation d’un pré-documentaire « Ovnis en Brocéliande », où je ne cache pas mes liens, distants, avec les agents qui étaient sur le terrain quand j’y étais, de 2013 à 2015, j'avais compris, grâce à ma connaissance du milieu, que certains d’entre eux étaient des Viewers surdoués, mais je ne peux bien sûr l’attester.

 

Mais quand je suis revenu sur le sujet et que j'ai décidé d'en faire un véritable documentaire, en recrutant une équipe, j'ai vite compris que je touchais un sujet sensible, voire

ultra-sensible : j’ai eu d'emblée des écoutes et des filatures, que je peux attester à la suite d’un incroyable concours de circonstances, et elles continuent à se multiplier autour de l’insignifiant personnage que je suis. Je crois que l'une des grandes raisons, c'est que l'on veut garder secrète l'existence d'un groupe de Viewers français entraînés, capables de se brancher tout aussi bien sur les Ovnis que sur tout autre sujet. Les Ovnis mènent à tout, il suffit juste d'en sortir.

 

Toujours est-il que le dimanche 7 juillet 2019, je me rends à une manifestation "zarbi," comme celles où j’allais couramment dans les années 2010, quand je commençais à étudier le sujet Remote-Viewing et Ovnis. La manifestation, c’est la « Fête du Dragon », à Maure-de-Bretagne, près de Rennes. Le but : écouter la conférence d’Umberto Molinaro, un architecte de 70 printemps (il en paraît 50) qui va de cercle de culture en cercle de culture. (Explication : les cercles de culture sont des glyphes, qui apparaîtraient spontanément dans les champs depuis les années 1970, et dont les premières manifestations sont, seraient, dues à deux farceurs anglais. Dans ce milieu de « l’ufologie », leur complexité parfois, leurs beautés suffiraient à faire preuve de leur origine « extra-terrestre ». Bref : gros doutes, d’autant que certains montrent qu’il est aisé d’en faire soi-même, au point qu’Umberto s’y serait laissé surprendre plus d’une fois. Fermons la parenthèse.)

En fait, avant ce dimanche, j’avais rencontré Umberto pour lui présenter notre pré-pré-vidéo Ovnis en forêt de Brocéliande une première fois, le vendredi.

 

Mais j’y reviens le dimanche en fin de matinée. La succession des "synchronicités" (encore une thématique dans ce milieu) qui suit possède ici à présent tout son intérêt, du moins dans les théories dont sont friands les agents de renseignements qui se mêlent de télépathie : je mange vers 12 h ; ensuite, je vais faire une sieste… au bout de dix minutes, une danseuse me demande d’aller dormir ailleurs, car il lui faut de la place pour préparer son spectacle. Là, j’hésite : aller sous la tente centrale, au bout de l’allée des gadgets dragonesque, ou bien auprès des hypnotiseurs et magnétiseurs (ça vous donne l’ambiance), ou encore sous ce chêne ? Va pour le chêne. Mais ça pique. Au bout de dix minutes, je me lève et avise une magnifique tente authentiquement berbère. Dessous, c’est l’enchantement : raies de lumière filtrés par la maille en poils de chèvre ou de chameaux, je ne sais pas, tapis au sol, guéridons mauresques, poufs partout, fraîcheur, deux dizaines de personnes… Je m’allonge et commence à m’endormir tout doucement.

 

Puis mon oreille accroche ces mots : « … Quand t’es dans les Forces spéciales… ». Derrière moi, un militaire (en civil, torse nu) d’une quarantaine d’année explique à l’un, plus jeune, G., qui semble douter de la légalité des ordres qu’on lui demande d’exécuter, qu’il faut « obéir, obéir, obéir »… « Si t’as un doute, demande un papier… »… « dans l’armée, tu obéis, tu réfléchis pas ». Quant à contester, surtout pas : « Il faut que t’en parles au supérieur de ton supérieur, qui en parles à son supérieur… c’est dangereux… » Etc. Etc. Et ainsi de suite une bonne vingtaine de minutes. Et l’homme de lui expliquer qu’il faut s’imaginer "que, en fait, c’est comme dans le civil" : en fait, si je comprends bien, espionner un homme, c’est comme faire lever de la pâte au levain, ce n’est pas différent par essence. Et tuer, c'est pareil ? Mais le plus intéressant est à venir : car l’homme est un formateur, un peu spécial, aux techniques de l’énergétique, c’est-à-dire aux techniques qui fondent la pratique de la voyance dans les Services secrets, le Remote-Viewing, donc. Et de décrire, décrire, dans un luxe immense de détails, le processus de recrutement, la formation qui s’étale sur deux ans, etc. J’écoute, médusé, décrire le socle conceptuel que j’avais compris peu à peu du RV pur jus. Toutefois, jamais la barbouze ne prononce les mots de perception à distance. Il explique comment il prend des gens violents, « à la base », pour leur apprendre à diriger leur violence… vers, vers quoi ? Je n’entends pas assez.. Pour cela, il faudrait que j’aille poser ma tête sur ses genoux : quand même, non ! A un moment, l’un d’eux s’avise que j’écoute d’autant, qu’éberlué, je me suis assis en tailleur, face à eux, non seulement pour mieux entendre, mais aussi pour les regarder, les uns après les autres, les autres après les uns, hommes et femmes de trente à quarante ans, en tout une dizaine, qui sont là, dans les tenus ad hoc bariolées de ce genre de festival… Le formateur me regarde, me regarde un peu trop, se lève ; je me lève aussi, il disparaît dans l’arrière-cour de la tente berbère, je m’éloigne en le suivant du regard, il est à présent dans un lieu entouré de petites palissades démontables, il a sorti un ordinateur avec une antenne dessus, un PC, où il pianote farouchement tandis que je contourne le lieu, tente de mieux voir ce qu’il fait. En vain, d'ailleurs.

 

Puis je m’éloigne définitivement, vais voir Umberto, pour lui annoncer qu’il y a des gens

des « Forces spéciales » ici, au festival, à la fête du Dragon.

Pas étonné, l’Umberto, depuis qu’il s’est fait voler l’un de ses ordinateurs par la DGSI.

Quinze heures : heure de sa conférence. Les gars et fille des « Forces spéciales » sont tous là. L’un a vraiment une tête à faire peur : gueule de dur à cuire, gueule de tueur, pas l’air de s’amuser, on dirait qu’il s’apprête à manger le conférencier, suppute le goût qu’il aura. Car une conférence d’Umberto, ce n’est pas que la description de figures mathématiques : ce sont des dérivations, justement, autour de l’énergétique, les perceptions et « ressentis » corporels dans ces figures, la dynamisation que procure à beaucoup ces figures, des considérations sur l’utilisation du pendule, toute une foison (à la racine carrée !) de choses totalement ésotériques, avec des Ovnis dans tous les coins, bref des tas de trucs qui ne font pas tout de même pas très « Forces spéciales ».

Non, vous ne trouvez pas ?

Alors, j’ai eu la faiblesse de penser qu’il n’était pas là par hasard, le côté obscur de la force.

Le sujet qui conditionnait leur venue était bien celui des Ovnis. L’armée a donc ses Forces spéciales spécialistes sur le sujet Ovni, et si je ne peux le confirmer davantage, disons que la présomption est mathématiquement forte, dans le contexte que je vous ai décris précédemment. Puis il y avait ceci : si je n'ai retrouvé aucun des agents vus dans les années 2013-2015, quand nous nous sommes vus, nous nous sommes reconnus.

 

Je rentre chez moi : vite, je constate que les choses ne sont plus à leur place, dans ce capharnaüm où je vis entre archives, écrits fumeux, documents de travail, confessions soi-disant secret-défense, documents graphiques posés partout, là où il y a de la place…

Contagion paranoïaque ? je vais chercher la vidéo qui, dehors surveille les abords depuis quelques semaines, en sors la carte SD, l’examine avec soin. Tout le temps que j’ai passé avec Umberto, soit une dizaine d’heures, les photos ont disparu de l’appareil, censée prendre une photo toutes les quatre minutes. Il y a un trou noir dehors ; et dedans, dans la maison, trop de choses déplacés.

 

Et là je vous mets en lien cet article, bouclant en sorte la boucle de l’investigation : voir ici l'article au titre aguicheur. Dans les services secrets, on dirait : « Signal faible ». Mais moi, je ressens le viol de mon chez-moi comme un signal fort, voire violent. Mais je continuerai.

 

"Espion et télépathes, j'ai hacké les Ovnis"

 

Très vite, cela donnera ceci : "Espion et télépathes, j'ai hacké les Ovnis" (voir ici), aux éditions Arca Minore, spécialiste des lanceurs d'alerte qui se terrent.

 

Quatrième de couverture :

"Dans les années 2010, constatant que les interactions Ovnis-témoins étaient télépathiques, un Directeur du Renseignement français au point de partir à la retraite aurait convaincu Nicolas Sarkozy de doter la DGSE d'une structure comparable à celle des Américains : un groupe de télépathes, de voyants, utilisant les protocoles scientifiques du projet Star-Gate des années 1970, initié aux Etats-Unis entre autres sous l'égide de l'Université de Stanford. Ce récit décrit cette incroyable aventure, ce qu'ils auraient trouvé : ces découvertes révolutionneraient complètement les hypothèses faites jusqu'à présent autour des Ovnis.

Vous y lirez un témoignage, s'étalant de 2013 à 2016, qui vous mènera en pleine Science-fiction. Ce témoin, témoin ou simple personnage, Anonymous, a décidé de dire ce qu'il a vécu, vu, remonté de l'impensable. Il a estimé nécessaire de parler, se considérant en danger, de crainte que cette vérité ne soit effacée. Science-fiction, diront certains : nous ne tranchons pas. Ce groupe a attrapé un duo de télépathes dont l'un avait une interaction avec ce nous appelons un Extraterrestre, le "Père". Ce pas que nous aurions accompli lors de cette aventure cruelle semble ouvrir d'énormes perspectives sur les sociétés qui existent derrière les Ovnis, perspectives évolutives, spirituelles, matérielles, ou régressives. Mais prenez ce que vous lirez encore comme une histoire, "Aucune preuve à celui qui ne veut pas voir. Aucune preuve à celui qui veut voir", dit le Père. "Le seul point à éclaircir se trouve en toi, au fond de toi". "Vous tous, sur cette Terre, venez découvrir ceci". Texte profond et magnifique qu'il laisse en épilogue à l'investigateur qui n'a pu abattre le mur dressé devant lui, et à tous les chercheurs de vérités. Pierre-Gilles Bellin."

A priori, cet ouvrage ne fait aucune preuve : il donne à voir le recrutement, quasi-kidnapping d'une Agente, et le fonctionnement interne d'un groupe de Vieweurs, leur mentalité, ce qu'ils trouvent : c'est une plongée dans l'horreur, autour de ce personnage, auquel est nié le temps qu'il passera dans ces labyrinthes tout choix, toute personne humaine.

Vrai, faux ? Le choix est laissé à notre bon sens, notre conscience, notre liberté. © Anonymous

 

Conclusion

 

Ce qui m'a frappé le plus, outre la violence des agents sur le vif, c'est de voir comment un corps d'état comme l'armée pouvait être rigoureusement traditionnaliste, en même temps que totalement pragmatique, jusqu'à faire appel à des techniques dont il a su faire disparaître la part d'ésotérisme pour les rendre purement matérielles.

Trop purement matérielles et dominatrices et c'est, je crois, quelque chose qui se retournera contre eux.

Je crois que toutes ces filatures, coups de fils anonymes, et j'en passe, sont dus à la crainte de faire disparaître l'avantage stratégique que représente, pour tout service de renseignement, l'industrialisation d'une technique d'espionnage jusqu'à un point qui semble assez avancé. Pourquoi, en ce qui me concerne, en parler ?

J'aime mon pays et, après tout, je n'ai pas envie de voir disparaître l'un de ses grands avantages concurrentiels dans les guerres feutrées du renseignement. C'est parce que, je crois, qu'ils n'ont pas su me gérer, et ont conforté en moi l'idée que, me taisant ou pas, j'étais également menacé.

Une phrase d'un écrivain algérien, rescapé de la guerre civile qui a embrasé son pays, a achevé de me convaincre qu'il fallait que je parle, après avoir longuement hésité à mettre en péril ma crédibilité chancelante : "Si tu es écrivain (ce que je ne suis d'ailleurs pas), que tu écrives ou pas, c'est pareil, ils te jetteront en prison." En prison ou ailleurs, en ce qui le concernait. Ensuite, les lois sur le renseignement, la montée des extrêmes dans tous les pays, ont achevé de me convaincre qu'il fallait porter à la connaissance du grand public cette pratique désormais si établie dans l'espionnage et le contre-espionnage français.

Enfin, les conséquences de la perception à distance, tant philosophiques, qu'humaines, ascensionnant à rebours jusque dans les profondeurs de la conscience elle-même, l'appréhension de la réalité qu'elle révolutionne, tout ceci ajouté aux possibilités thérapeuthiques de la télépathie, sont si grandes, et encore plus que grandes, immenses, donnant enfin à voir quelque chose de l'infini, qu'il me semble impossible de cacher cela plus longtemps. Je me sens soulagé de le faire, plutôt que continuer à m'asseoir sur l'existence de capacités hors-norme dont on n'a fait usage jusqu'à présent qu'en terme de pouvoir. Et pour quel pouvoir !

 

Pierre-Gilles Bellin

Écrire commentaire

Commentaires: 0