France : OVNI du Lac Chauvet en 1952

 

L'objet discoïdal venait de la droite (de l'ouest) et paraissait s'élever dans le ciel à mesure qu'il se rapprochait. La photo a été prise peu avant qu'il ait atteint sa hauteur apparente maximale.

 

L'objet vient de passer plein sud à sa plus petite distance du photographe, se dirigeant vers la gauche (vers l'est). Le témoin constate que sa trajectoire réelle est horizontale. La soucoupe commence à peine à s'éloigner lorsque cette seconde photo est prise.

 

 

Le disque continue de se déplacer vers la gauche. A mesure qu'il s'éloigne son diamètre apparent diminue et l'observateur, par un effet de perspective, commence à le voir en même temps s'abaisser très sensiblement sur l'horizon (celui-ci est situé juste au-dessous du banc de cumulus stratifiés visibles dans le bas de l'image.). Lorsque cette troisième photo est prise, la trajectoire apparente de la soucoupe est donc déjà orientée obliquement vers le bas et la gauche sur l'image.

 

 

Le disque, qui est maintenant très éloigné, s'est encore abaissé sur l'horizon, et sa trajectoire apparente s'est rapprochée un peu plus de la verticale. Après avoir pris cette dernière photo, André Frégnale a observé l'objet dans ses jumelles, mais il l'a perdu de vue au bout de peu de temps.

A la fin de son observation Frégnale, qui avait pris ses jumelles, avait cru voir l'objet s'effacer, se désintégrer sur place.

Ultérieurement, dans une lettre adresséeà la SOBEPS le 30 octobre 1975, Frégnale reconnaissait que la disparition de l'objet au loin dans le ciel pouvait simplement tenir à ce qu'il l'avait perdu du regard en l'observant dans ses jumelles.

 

André Frégnale

 

Ci-dessous de forts agrandissements (tous à la même échelle) des quatre images de l'Ovni du Lac Chauvet.

 

Il s'agit apparemment d'une soucoupe volante à base plate vue par en-dessous, en forme d'assiette renversée. Si nous pouvions la voir par le dessus elle pourrait peut être ressembler à celle de McMinville (1950) ou Rouen (1954).

 

 

Sur chacune de ces quatre photographies, on voit distinctement, sur le bord supérieur droit de la soucoupe, le liseré brillant dû à la réflexion de la lumière du soleil par la tranche de l'engin.

 

Le dessous de la soucoupe est dans l'ombre, et l'on y voit la bande sombre allongée alignée sur la trajectoire et orientée vers l'arrière (vers la droite) à l'opposé du sens du mouvement.

 

Cette bande sombre pointe légèrement vers le bas sur la vue 1 (l'objet achève de s'élever dans le ciel, venant de l'ouest), puis de plus en plus nettement vers le haut sur les vues 2, 3 et surtout 4 (l'objet s'abaisse de plus en plus sur l'horizon, se dirigeant vers l'est).

 

 

Les deux premières images sont affectées d'un flou de bougé important, surtout la première. Il semble que le photographe ait voulu suivre le déplacement de l'objet dans son viseur en même temps qu'il déclenchait l'obturateur, mais il n'a pas su doser son mouvement.

 

 

Les deux dernières photos en revanche sont comme découpées au couteau, et leur netteté n'est limitée que par la granulation du film (objectif mis au point sur l'infini).


Analyse rapide

 

A partir de maintenant je citerai purement et simplement les pages 120-123 de l'excellent dernier ouvrage du regretté Pierre Guérin :

 

"OVNI. Les mécanismes d'une désinformation". Pierre Guérin

 

"Bien des années après la parution du livre d'Aimé Michel, j'obtins communication des négatifs originaux de la soucoupe du lac Chauvet par l'entremise d'un lecteur de la revue "Lumières dans la Nuit" à qui Frégnale les avait prêtées.

Il y avait en réalité quatre images de format 24x36, prises à la suite sur une bande de film noir et blanc. Elles étaient précédées et suivies d'images sans aucun rapport avec les photos de la soucoupe. Il n'y avait donc pas eu de tentatives multiples pour obtenir de "bonnes photos" de l'objet, ni de "ratés".

J'examinai très critiquement les quatre négatifs à la loupe et au microscope, ce qui me fournit la certitude absolue de l'absence de toute retouche comme de tout artefact photographique naturel tels que reflets, taches de développement, etc. Il s'agissait bien d'images d'un objet extérieur, formé sur le film à travers l'objectif de l'appareil photo. D'autre part, ces images ne pouvaient pas résulter d'une surimpression par le biais d'une glace sans tain ou de tout autre procédé comme la double exposition (au demeurant impossible à réaliser avec l'appareil photo du témoin), car un tel artifice n'aurait pu laisser fortement sous-exposée la face intérieure sombre de la soucoupe sur laquelle se serait imprimé le fond clair du ciel. Les photos montraient donc un objet dans le ciel lui-même, mais quel objet ?

Je tirai avec soin des copies agrandies des quatre images en plein format (laissant voir les marges perforées du film), au moyen d'un excellent objectif fournissant des agrandissements "piqués" et dénués de distorsion géométrique. Ces agrandissements reproduisent tout ce qu'il y a sur les négatifs originaux, à l'exception toutefois des données sensitométriques qui sont nécessairement altérées du fait de la non-linéarité des courbes de noircissement photographique. (Mais il est vrai que les négatifs originaux eux-mêmes, qui n'avaient pas été calibrés photométriquement avant développement, n'auraient pas pu se prêter plus à des mesures quantitatives des luminances).

Puis une fois ce travail fait, j'eus l'honnêteté et surtout l'imprévoyance de restituer la bande négative originale à la personne qui me l'avait prêtée et qui la rendit aussitôt à Frégnale. J'appris bien plus tard que cette bande resta alors en la possession de ce dernier jusqu'à son décès. Frégnale était célibataire et avait vécu avec sa soeur également célibataire. Je pus retrouver l'adresse exacte de cette dame, qui était très âgée à l'époque. C'était elle qui détenait les documents laissés par le défunt, mais lorsque je lui demandai au téléphone, en 1992, si elle pouvait rechercher la bande de film montrant la soucoupe du lac Chauvet pour me la prêter, elle s'y refusa, arguant qu'elle était bien trop fatiguée pour faire des recherches dans la malle située à l'étage de sa maison où ces documents devaient se trouver, mélangés à d'autres. J'insistai sans succès et compris que je devais renoncer. J'avais alors commencé d'étudier à fond les photos et c'est ainsi que je dus me contenter de travailler sur les copies que j'en avais faites. Je certifie sur mon honneur de scientifique que ces copies n'ont été "retouchées" d'aucune manière et qu'elles sont la reproduction exacte des originaux (il est à craindre aujourd'hui que ceux-ci soient allés à la poubelle, ou soient destinés à y aller une fois la vieille dame disparue, qu'il y ait ou non des héritiers désignés).

 

Mais revenons vingt ans en arrière : dès l'année 1972 j'avais eu l'idée de faire état des photos du lac Chauvet (qui me paraissaient avoir des chances d'être authentiques) pour illustrer un article sur les Ovnis qui fut publié dans le numéro de septembre de Sciences et Avenir de cette même année.

J'attirai alors l'attention du lecteur sur l'existence, sur la face inférieure sombre de la soucoupe, d'une large tache nettement plus sombre, en forme de bande partant de la zone centrale du disque et aboutissant à sa périphérie en un point paraissant situé à l'opposé du sens du mouvement allégué de l'objet sur les quatre images - cette bande passant progressivement de l'horizontalité sur les deux premières vues, à une position oblique orientée vers le haut à droite sur les deux dernières, à mesure que l'objet, par un effet de perspective, s'inclinait vers le bas à gauche sur l'horizon en s'éloignant. J'avoue qu'à l'époque, je ne voyais pas bien comment vérifier cette propriété supposée à partir d'une analyse rigoureuse des clichés.

C'est seulement en 1992 que, sur la suggestion de l'ufologue Joël Mesnard, directeur de la revue Lumières dans la Nuit, j'entrepris de réexaminer la question et d'établir un modèle fondé sur cet alignement supposé de la bande sombre sur la trajectoire de l'objet, en prenant au mot les allégations du témoin relatives au mouvement de l'objet (en particulier l'horizontalité de sa trajectoire).

D'autre part, l'étude des clichés me convainquit qu'il était possible de les "faire parler" bien au-delà de ce qu'un examen sommaire pouvait révéler d'emblée : les quatre images successives permettaient en effet de rétablir sur chacune d'elles l'orientation de la ligne d'horizon, grâce aux détails du paysage ; la netteté des contours du disque sur les deux dernières images, comparée à celle des détails du premier et du second plan, éliminait toute possibilité que le disque soit une maquette suspendue à faible ou moyenne distance ; enfin la bande excentrée sous le disque fournissait une hypothèse sur l'orientation de la trajectoire.

Les données numériques ainsi obtenues à partir des mesures sur les clichés se révélèrent totalement compatibles avec le modèle dans lequel elles purent s'insérer sans aucune contradiction interne, ce qui n'aurait pu être le cas si le modèle n'avait pas traduit la réalité. En outre, le modèle se montra prédictif, fournissant des informations nouvelles sur le comportement de l'objet.

Une telle démarche, qui est celle de la méthode scientifique, me permit ainsi d'établir la preuve de l'authenticité des photos. La soucoupe se comporte bien comme le témoin l'avait prétendu, c'est à dire comme un disque volant éloigné parcourant une trajectoire horizontale rectiligne en conservant toujours une certaine inclinaison de son plan par rapport au sol, et non pas comme une maquette oscillant au bout de quelque fil invisible ou lancée en l'air à quatre reprises successives.

 

On trouvera en annexe le détail du travail d'analyse qui m'a permis d'arriver à ces conclusions. Ce travail fut publié pour la première fois dans le N° 316 de Lumières dans la Nuit, puis dans le Journal of Scientific Exploration (Vol. 8, N°4, 1994, p. 447-469).

 

J'engage vivement le lecteur à en prendre connaissance. Ceux que rebutent les calculs élémentaires de trigonométrie et de dérivation pourront, dans un premier temps, sauter ces calculs pour ne s'attacher qu'à l'esprit des raisonnements."

 

 


 

Le cas Chauvet est-il un canular ?

 

La prise de vue est-elle accidentelle et imprévue ?

 

Les 4 photos de l'objet sont contigües. Elles sont de plus précédées et suivies de photos banales. Ces deux faits, extrêmement rares en ufologie, appuient très fort en faveur de l'authenticité de ces photos, de leur non-préméditation. Il n'y a visiblement pas eu plusieurs tentatives échouées avant d'obtenir la série "parfaite".

Or obtenir autant de photos (4), cohérentes entre elles et avec le paysage, contigües (sans "ratages") et au milieu de photos banales parait éliminer d'emblée le trucage.

 

Néanmoins un lecteur sceptique et perspicace m'a fait remarquer que les films une fois développés sont toujours découpés par bande de 4 à 6 photos (format plus pratique qu'un rouleau pour le tirage et le rangement).

Donc, si ces 4 photos étaient seules, isolés sur l'un de ces segments, cela supprimerait l'argument "précédées et suivies de photos banales".

 

Evidemment seul l'accès au négatif original, hélas perdu depuis, permettrait de trancher définitivement. Néanmoins il faut noter que les 4 photos de l'objet portaient les numéros d'ordre 3, 4, 5 et 6 sur le film. Il est donc fort peu probable que le photographe ayant développé la pellicule ait tronçonné un premier bout comportant 2 images seulement (les N°s 1 et 2).

 

Ce point reste toutefois intéressant à creuser : qui a développé le film ; coupait-on déjà les films en tronçons en 1952 ? De quelle taille ? Où est le négatif original ?

Est-ce un véritable "objet" ?

 

Le truquage des photos elles-mêmes est exclu.

 

Pierre Guérin a eu accès aux négatifs originaux et a pratiqué tous les examens nécessaires y compris au microscope. Je le cite (page 121 de son livre) : "Il s'agissait bien d'images d'un objet extérieur, formées sur le film à travers l'objectif de l'appareil photo. D'autre part ces images ne pouvaient pas résulter d'une surimpression par le biais d'une glace sans tain ou de tout autre procédé comme la double exposition (au demeurant impossible à réaliser avec l'appareil photo du témoin), car un tel artifice n'aurait pu laisser fortement sous-exposée la face inférieure sombre de la soucoupe sur laquelle se serait imprimé le fond clair du ciel. Les photos montraient donc un objet dans le ciel lui-même, mais quel objet ?".

Est-ce un véritable objet "volant"

C'est-à-dire auto-propulsé et non en phase balistique ? Pour nier cela , il n'y a pas 50 autres alternatives possibles. Passons les rapidement en revue.

 

1) Maquette suspendue par des fils quasi-invisibles

 

Cette hypothèse est facilement rejetée par Pierre Guérin. Non seulement l'analyse de la photo n'a révélé aucun "fil" de soutien, mais elle ne montre non plus aucun mouvement "oscillatoire", typique d'un objet suspendu.

Enfin et surtout, ce fil aurait dû être attaché à un support (une grue ?) d'au moins 60 mètres de haut, pour qu'il ne soit pas visible sur les photos (Voir 3ème partie de ce dossier : l'analyse détaillée des photos) ! Plus même probablement sur la photo où l'objet est le plus éloigné. Aucun amateur, même aujourd'hui, n'aurait les moyens de réaliser un tel exploit.

 

2) Maquette lancée en l'air "comme un frisbee" ?

 

Quatre lancers paraissent plus probables qu'un seul.

 

Quatre lancers permettent a priori de mieux "régler" le trucage, et de s'autoriser plusieurs essais si l'engin n'adopte pas la trajectoire voulue. A condition bien sûr qu'ils soient effectués dans un laps de temps suffisamment court pour que les conditions météorologiques restent à peu près constantes (nuages, luminosité, etc.). En effet, les 4 photos étant contigues sur la pellicule, ne faire qu'un seul lancer oblige le truqueur à prendre les 4 photos en rafale, en espérant que sa trajectoire et la prise de vue seront également parfaites.

 

Vitesse de l'objet ?

 

Certes l'évaluation de la vitesse de l'objet (inférieure à 170 km/h d'après les calculs de Pierre Guérin) repose uniquement sur le témoignage de André Frégnale. Il aurait pu "inventer" le temps séparant les 4 photos. Mais il faut noter qu'il lui aurait fallu pour cela faire quelques petits calculs mathématiques auparavant ! En effet la vitesse calculée par Pierre Guérin, correspond parfaitement au témoignage, qui parle d'un objet se déplaçant "lentement". Néanmoins convenons que cette vitesse assez "lente" n'est pas incompatible avec un trucage de type "lancer" (cela n'aurait pas été le cas si la vitesse avérée avait été de 2000 km/h par exemple).

 

Des conditions de lancer impossibles

 

Tout d'abord il aurait été impossible qu'un objet (frisbee ?) lancé en l'air à la main et depuis le sol adopte la même trajectoire (rectiligne, quasi parallèle au sol) et la même vitesse (constante et élevé, de l'ordre de 150 km/h de mémoire). Un frisbee en effet, est soumis aux lois de la pesanteur et adopterait une trajectoire parabolique, ainsi qu'une vitesse variable (décroissante en général).

Pour contourner cette difficulté, un sceptique du Québec, a proposé sur leur forum, que la maquette ait été lancée par un engin de type "ball trap", ou un dérivé. Cette astuce permet en effet d'obtenir une bonne vitesse d'éjection, et une trajectoire stable et quasi identique entre chaque lancer.

Mais pour donner à l'objet une trajectoire à peu près rectiligne et parallèle au sol, il aurait fallu que l'engin soit disposé à environ 50 mètres de haut minimum (hauteur estimé de l'objet). Si on ajoute le fait que l'objet faisait au moins 1 mètre de diamètre (soit 4 à 5 fois la taille d'un plateau de ball-trap), on imagine la taille et le poids de l'engin. Hisser le tout à 50 mètres de hauteur et le manoeuvrer, donc avec l'aide d'un complice), ne devait être ni facile, ni discret !

Enfin, comme toutes les variantes de l'hypothèse "frisbee", cette solution est contredite par le point suivant.

 

Des conditions de prise de vue impossibles

 

La bande sombre sous la soucoupe, est dirigée vers l'arrière, et suit exactement sur les 4 photos le sens du mouvement apparent de l'objet. C'est d'ailleurs un cas unique, qui fait tout le caractère extraordinaire de ce cas.

Or un frisbee doit tourner sur lui même à vive allure pour pouvoir rester en l'air (effet gyroscopique). Il aurait donc été impossible pour un photographe d'appuyer sur le déclencheur pile-poil au bon moment (ie : au moment où la bande sombre fait l'angle adéquat, angle qui pour compliquer le tout, n'est pas constant, voir les photos).

 

Prenons quelques hypothèses chiffrées :

 

Considérant en étant magnanimes, que l'écart angulaire autorisé est de 10 degrés, soit 1/36eme de la rotation maximale possible du frisbee.

Au premier lancer, le méchant fraudeur a donc 1 chance sur 36 que la bande apparaisse dans la bonne position (ie : dirigée vers l'arrière, dans le sens opposé au mouvement).

Idem au second, au 3eme et au 4eme.

Au total il a donc (1/36) puissance 4 chances de réussir 4 photos consécutives avec la bande positionnée dans le bon angle.

Soit environ 6 x 10-7. Moins d'une chance pour un million, rien que sur ce seul facteur !

Le raisonnement est le même s'il y a eu un seul lancer. Pire même, si l'on tient compte de tous les autres facteurs de cohérence contenues dans les 4 photos, y compris avec les éléments du paysage.

 

Conclusion : C'est un véritable "objet volant".

 

Est-ce un véritable objet volant "inconnu" ?

 

Toujours dans l'hypothèse d'un canular, le seul objet volant connu qui pourrait expliquer ce cas serait une maquette volante, de type "drone" moderne. Mais ce genre d'aéronefs n'existait évidemment pas en 1952. Même pas en tant que prototype militaire secret. Pour mémoire, la France vient seulement de voter un budget pour lancer les études et la constructions de drones militaires. Jusque là, ce sont uniquement les Etats Unis qui en avaient, et encore depuis une date bien postérieure à 1952.

 

De plus, il n'existe sur ces photos aucun moyen de propulsion visible : ni hélice, ni même réacteur (ce qui aurait été de toute façon bien au-delà des possibilités d'un amateur de l'époque. Les "jets" étaient alors encore balbutiants, lourds et chers. Même encore aujourd'hui, l'immense majorité des aéromodélistes utilisent des modèles à hélice).

Pour ceux qui ne seraient pas convaincus de la quasi impossibilité de faire voler un aéronef de forme discoïdale avec les moyens de propulsion connus en 1952 (hélice, réaction), lire ci-dessous le chapitre "Est-ce une méprise ?". Les objections techniques valables pour un engin grandeur nature valent tout autant pour une maquette de 1 mètre de diamètre.

 

Enfin, le problème serait le même si l'on envisageait un mini dirigeable en forme de soucoupe. Si cette explication résoudrait effectivement la question de la portance, elle reste totalement incompatible avec la forte brise qui soufflait ce jour-là (60 km/h). Jamais un tel "ballon" instable par nature n'aurait pu être photographié 4 fois de suite dans des positions aussi rigoureusement compatibles avec une trajectoire rectiligne uniforme.

 

Objections "humaines"

 

La crédibilité du témoin ne fait aucun doute. Il n'a aucun antécédent de canular connu. Il n'a tiré aucun bénéfice, gain, ou publicité de cette affaire.

Il a même toujours nié avoir vu une "soucoupe volante". Ingénieur, rationnel, il a toujours essayé de proposer des solutions "naturelles" (agglomération de poussières "cosmiques") qui ne tiennent évidemment pas la route.

De plus ce cas est vite tombé dans l'oubli, oublié de tous et même des ufologues, jusqu'à ce que Pierre Guérin, à la fin des années 90 ne l'exhume et en fasse l'analyse. Ce qui n'a d'ailleurs rien changé à la notoriété (toujours faible) de ce cas.

Bref, il n'y a pas de "mobile". Ni le témoin, ni son entourage, ni le milieu ufologique n'en ont tiré un quelconque profit.

Et bien évidemment, André Frégnale n'a jamais reconnu que ce soit un canular. Ni sur son lit de mort, ni dans un testament. A quoi sert de faire un canular si personne ne le sait ? Je ne connais pas d'exemple de ce genre.

 

Conclusion : le cas Chauvet n'est pas un canular.

 

Est-ce une méprise ?

 

Certains ufologues, voulant à tout prix éviter l'HET, ont néanmoins proposé l'hypothèse d'une "soucoupe volante à réaction" Nazie, récupérée à la fin de la seconde guerre mondiale par les américains lors de la fameuse opération "Paperclip", et qui aurait été remontée et testée en vol secrètement au-dessus de la France sept ans plus tard.

Si on laisse de côté les nombreuses objections "historiques" que cette hypothèse soulève, on peut néanmoins se poser la question de savoir si un prototype militaire ultra-secret, et très en avance pour l'époque, ne se serait pas promené au-dessus du Lac Chauvet ce 18 juillet 1952.

Une impossibilité aérodynamique

Il faut tout d'abord remarquer que la forme de "soucoupe" (ellipsoïde, ou discoïdale) est absolument atroce d'un point de vue strictement aérodynamique, pour un appareil à réaction. Ca volerait "comme un fer à repasser". Une telle forme n'assure quasiment aucune portance. Alors pour ce qui est de voler à une vitesse aussi basse (170 km/h au plus), dans un silence total ... Même les "jets" les plus modernes d'aujourd'hui n'y arrivent pas.

 

Je vais citer ici, avec son aimable autorisation, un mail émis à ce propos sur la liste ovni sciences par "Renaud", designer industriel (ingénieur Arts & Métiers ) auprès d'une agence de conseil & veille technologique, cliente de quelques gros groupes internationaux (aéronautique, automobile, énergie, plasturgie...), et également pilote amateur :

L'effet de couple serait proprement ingérable. Le mobile aurait tendance à tourner autour de son propre moteur .

Il est impossible de stabiliser une forme telle qu'un disque (ou d'un engin ellipsoïde) par une poussée centrale. Même vectorisée, ce qui selon ces ufologues pourrait être le cas d'après les clichés (amas de grains argentiques non-impressionnés dans l'axe apparent de déplacement du mobile) , cette poussée engendrerait des effets aérodynamiques qui conduiraient inévitablement à une perte de stabilité ( fractalisation des écoulements & imprédictibibilité comportementale).

La "trace graphique" du flux émanant de la poussée devrait être beaucoup plus importante.

Tous ces phénomènes aérodynamiques (liste non-exhaustive) ont condamné l'ellipsoïde en tant que solution formelle pour les mobiles aéronautiques de fabrication industrielle et actuelle.

 

On pourrait objecter à ces observations qu'il pourrait exister des flux contrarotatifs, des stabilisateurs périphériques, du carburant qui ne fasse aucune trainée de combustion parasite visible en dehors de son cône de post-combustion, etc... En regard de cet extraordinaire témoignage (pas de bruit, trajectoire non-chaotique, forme de l'amas noir très ramassé), on pourrait faire crédit au concepteur de l'engin en question de la volonté d'économiser la technologie compliquée de la propulsion par turbo-réaction pour un disque volant au profit d'une autre solution, plus exotique peut-être.

 

Personnellement, et pour voir des tuyères assez souvent (avec ou sans PCombo), je ne pense pas que ce "filé" sous l'engin puisse être assimilé à un échappement de moteur à combustion classique, fût il pétri de technologies militaires modernes.

 

Et encore une autre réaction, toujours issue d'une discussion sur la liste "ovni sciences" :

"en tant que parapentiste (pilote d'une AILE avec un PROFIL, un intrados, un extrados, un bord d'attaque et un bord de fuite) je confirme qu'une soucoupe de type deux assiettes accolées l'une sur l'autre, et parfaitement circulaire, peut créer une faible portance, si éventuellement elle peut être maintenue non pas parallèle au sol (je schématise car pas de logiciel de dessin sous la main désolé) mais légèrement inclinée: l' avant (vu que c'est "rond" il faut bien définir un point qui sera l'" avant") plus haut que l'arrière: afin de créer un angle (l'assiette, comme on dit) avec l'horizon.

 

Par ailleurs ca ne résout pas le problème de la "stabilité de route", (il faut un "gouvernail" (un aileron vertical, donc)) pour que la soucoupe "avance droit".(c'est pour ca que les parapentes ont une "voute" (ils ressemblent a un arc de cercle), ce qui permet de leur donner de la stabilité de route grâce aux "stabilos" des bouts d'ailes.

 

 

Il faudrait aussi régler le problème de la "stabilité de forme" et du "centrage": qu'est ce qui ferait, outre le fait qu'une forme "soucoupe" n'aurait rien pour la faire avancer "droit", (pas d'ailerons), qu'est ce qui ferait donc qu'elle ne se retournerait pas a chaque instant en pivotant sur son centre de gravité (si on admet l'idée, bien sur, de prendre une forme "soucoupe" propulsée par un réacteur a l' "arrière")...

 

Un avion vole car son aile crée une portance, et ses ailerons créent en fait une portance "inverse". C'est l'équilibre des deux qui font que l'avion est stable, et la position du centre de gravité par rapport a ces deux appendices qui constitue le "centrage".

 

Notons également que tous les avions peuvent se mettre en "vrille". La portance disparait et l'avion tourne sur lui même comme une toupie. Cette manière de voler (ailes+ ailerons+ gouvernail) est donc le résultat d'un certain nombre de calculs d'aérodynamique.

 

Ceci étant il y a eu pas mal d'essais d'ailes volantes, qui ont des formes un peu identiques, mais jamais d'aéronef en forme de soucoupe qui a volé, a ma connaissance, sans dispositifs accessoires pour en corriger l'équilibre en vol.

 

Donc, la forme soucoupe est "aérodynamique" dans le sens ou elle peut pénétrer a peu près correctement dans l'air (le solide qui a le moins de résistance a l'air est une demi sphère (coté avant) suivi par un cône, (coté arrière)). Bref, un fuselage d'avion a un bon coefficient de trainée (par rapport a un "cube" que l'on déplacerait dans l'air).

 

Mais elle ne crée que peu de "portance", et ne peut voler de manière stable.

Prendre 2 assièttes accolées et leur adjoindre un réacteur, c'est vraiment idiot.

Par contre, pour faire de la MHD, ça a l'air pas mal.

 

Effectivement la forme "soucoupe" n'a de sens que si l'on utilise une propulsion "active" sur l'air environnant la carlingue, comme la fameuse AVROCAR (Silverbug) ou les aérodynes MHD de Petit ou Meessen. Et encore, aucune de ces deux tentatives n'a encore eu officiellement de succès.

 

Les seules "soucoupes volantes" fabriquées par l'homme ont été soit des avions avec aile discoïdale, propulsés par des moteurs à hélice (comme le prototype Vought ), soit des maquettes de type dirigeables conçues comme des canulars (comme celui récent du Wiltshire en août 2003).

 

Je citerai de nouveau un message reçu de Patrick Gross à ce sujet :

"je pense qu’il n’a pas pu exister de soucoupe volante à réaction à cette époque. La seule tentative est ultérieure (Avrocar/Silverbug) et a été un fiasco en ce sens que l’engin d’ailleurs inspiré par les observations de soucoupes volantes, qui devait voler à vitesse supersonique jusqu’à la stratosphère, n’a volé qu’en 1961, à hauteur du sol. Les tentatives d’ajouter empennage et dérives en disent long. Le concept n’a abouti en fait qu’à un mauvais hovercraft (sans jupes). Il y a également le problème du silence, celui de l’impossibilité de manoeuvrer comme indiqué par le témoin sans ailes ni dérive ni empennage, et le fait que 5 décennies plus tard, aucun tel engin n’ait été révélé ou utilisé par aucune armée de l’air. Etc. Pierre Guérin est décédé depuis quelques années et je ne voudrais pas parler à sa place, mais je pense que s’il y avait eu la moindre chance que l’engin soit un jet rond, il l’aurait évoquée."

 

Autres impossibilités

 

Toujours concernant l'hypothèse d'un prototype secret à réaction (puisqu'aucune hélice n'est visible) :

où est le réacteur, la tuyère de sortie ?

D'où sortent ces gaz brulés ?

 

On ne voit aucune structure saillante sous la soucoupe. D'ailleurs, vu la largeur, ce ne serait pas une tuyère cylindrique, mais un large évent très plat. Or AUCUN appareil à réaction n'a ça même aujourd'hui, sauf peut-être les tous récents B2 et autres avions secrets (furtivité oblige), mais c'est toujours officiellement secret. Alors en 1952 ...

si des gaz brulés étaient éjectés, le bord arrière de la soucoupe serait flou, voilé par les gaz turbulents et chauds. Or, l'arrière de la soucoupe est optiquement ultra net, "comme découpé au couteau" dit Pierre Guérin. Aucune erreur possible, le soleil est dans son dos, et tape directement dessus.

 

Les tenants de l'hypothèse "soucoupe à réaction" arguent alors que l'ombre de la structure permet la visualisation de la traînée sous l'appareil, mais , qu'à l'extérieur de cette zone d'ombre , l'intense lumière du disque solaire atténue sensiblement sa visibilité du sol.

Certes, mais quand bien même :l'éjection de gaz chauds derrière la soucoupe devrait logiquement "flouter" le bord arrière, or il n'en est rien. Cet argument n'est donc pas recevable.

 

AUCUN bruit signalé par le témoin !!! A basse altitude !

 

L'analyse photographique conclut à une altitude d'environ 600 mètres, et le témoin est

formel : l'appareil était totalement silencieux. Bien entendu les choses seraient différentes s'il se trouvait beaucoup plus haut, disons à 6000 mètres. Mais dans ce cas, sa taille atteindrait plus de 100 mètres de diamètre, ce qui paraît là aussi inconcevable pour un appareil militaire, même un prototype secret, de 1952.

 

De manière générale, toute tentative d'explication par un "prototype militaire secret" de l'époque se heurte à l'objection de bon sens suivante : 50 ans plus tard ce secret n'est plus !

A l'évidence, aucune armée au monde n'a officiellement développé depuis des engins de type "soucoupe" (drone ou pas). Rien ne peut donc justifier le maintien d'un éventuel "secret" sur de tels essais supposés.

 

Les points faibles

 

On peut toujours en trouver, sinon une enquête n'est pas totalement objective. J'en vois deux principaux.

Le premier tient à l'estimation de la taille et de la distance de l'objet. Pierre Guérin, grâce à une analyse photométrique, conclut que l'objet est à "au moins" 60 mètres du photographe, et mesure "au moins" 1 mètre de diamètre. Cela est inattaquable.

Mais il ne peut être concluant sur la distance et la taille réelles de l'objet. Comme toujours en photographie cet exercice est quasi impossible, sauf lorsqu'un point de repère connu se trouve derrière l'objet.

Il utilise alors la seule technique possible pour "estimer" ces valeurs, il analyse et compare la luminosité relative de l'objet sur les 4 photos. Il estime que sur les deux dernières, cette luminosité est légèrement supérieure, alors que l'objet s'éloigne. Il en déduit que cela ne peut s'expliquer que par la présence d'un "voile atmosphérique" entre l'objet et l'appareil, ce qui implique une distance d'au moins 800 m à 1 km.

En appliquant ce dernier chiffre au modèle mathématique de l'observation on trouve alors les autres grandeurs caractéristiques : taille 10 à 15 mètres, vitesse : moins de 170 km/h.

 

En soi, l'explication du "voile atmosphérique" est parfaitement correcte d'un point de vue scientifique.

 

C'est d'ailleurs le même raisonnement météorologique que défend le Dr Bruce McCabee pour authentifier les deux photos de McMinville, prises en 1950.

 

Le problème c'est que, à la vue des copies positives des 4 photos publiées dans le livre de Pierre Guérin, il me parait délicat de détecter un tel infime changement de luminosité. Il faudrait pour cela avoir accès au négatif original et disposer d'instruments d'analyse ad hoc.

De plus les sceptiques pourront déceler un "biais culturel" dans la note de Pierre Guérin. Puisqu'en fait, les premières estimations de distance et de vitesse qu'il donne, sont calculées en se basant sur "la taille des soucoupes volantes 'classiques' de l'époque, à savoir 10 à 15 mètres" !

 

Bien sûr, il l'a fait de bonne foi, et bien sûr, il explique ensuite pourquoi cette taille est plausible (Cf. ci-dessus). Mais il aurait peut être du, en toute rigueur, arrêter sa conclusion sur "un disque volant sans propulsion visible, d'au moins 1 mètre de diamètre, situé à au moins 60 mètres".

 

En soi cela aurait été suffisant car, comme je le démontre plus haut, aucun canular n'est envisageable, compte tenu des autres caractéristiques de l'objet. Mais "Nobody's perfect !".

 

Le second point faible vient du reste de l'enquête ufologique "classique" qui accompagne ces 4 photos exceptionnelles. Où trouver un compte-rendu détaillé du témoin ? A-t-on interviewé les voisins, les amis, la famille ? Où sont les négatifs originaux ? Où sont les copies de travail et les notes de Pierre Guérin ? Quelle était la personnalité d'André Frégnale ? Y avait il des antécédents d'observations d'ovnis et/ou de canulars dans la région ?

 

Hélas André Frégnale et Pierre Guérin sont morts tous les deux. La soeur d'André Frégnale est-elle encore en vie ? A-t-elle encore les négatifs en sa possession "dans une malle en haut du grenier", comme elle l'avait écrit à Pierre Guérin ?

 

Il parait donc difficile a priori de compléter les informations connues actuellement de deux sources seulement : le livre d'Aimé Michel et celui de Pierre Guérin.

 

Conclusions

 

Malgré ces quelques points faibles, qui ne paraitront rédhibitoires qu'aux "ultras" sceptiques convaincus d'avance que "les ovnis n'existent pas", le cas du Lac Chauvet me parait rester l'un des cas les plus solides et les plus convaincants de l'histoire de l'ufologie.

Il n' y a aucune explication "connue" à cet objet. Il me semble donc qu'il prouve à lui seul que les ovnis existent !

 

Bien entendu cela ne prouve nullement qu'il s'agisse d'un vaisseau extraterrestre, ni même qu'il y avait des "pilotes" à bord.

Ceci est un autre débat, ne confondons pas le phénomène, et l'explication du phénomène.

 

Pour la suite de l'analyse de ce cas :

 

http://adelmon.free.fr/Lac_Chauvet_4.html

 

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