Le “son” de Ganymède, la plus grande lune du système solaire

La NASA a transformé des données relevées par la sonde Juno en un clip audio qui permet d'écouter son approche de la lune de Jupiter.

L’espace regorge d’objets fascinants, et il n’y a pas forcément besoin de s’aventurer à des années-lumière de notre Terre. Dans son voisinage direct, on trouve déjà des objets fascinants comme la colossale Jupiter et ses 79 lunes. Et parmi elles se cache le plus grand satellite du système solaire, dont la sonde Juno nous a ramené une carte postale un peu particulière : voici le son de Ganymède !

 

Ganymède est le plus gros satellite de Jupiter et même du système solaire, Ganymède, qui a la particularité d’engendrer un champ magnétique et d’être recouvert d’une fine atmosphère oxygénée, abriterait un océan géant, donnée qui devra être confirmée en 2022 avec la mission européenne Juice.

 

Pour le moment les données à l’origine de cet extrait ont été collectées le 7 juin dernier, lors du premier passage de la sonde Juno depuis plus de vingt ans.

 

En flirtant avec cette immense masse de glace et de roche, l’engin a utilisé un instrument baptisé Waves pour capturer tout un ensemble d’ondes électromagnétiques.

 

La NASA a choisi de les présenter sous format audio; pour ce faire, elle a simplement décalé la fréquence de l’onde électromagnétique jusqu’à ce qu’elle arrive dans le domaine audible.

 

 

C’est un tour de passe-passe auquel l’agence a souvent recours avec des données de ce type. En effet, ces spectres électromagnétiques sont extrêmement abstraits pour le grand public; même si cela ne les rend pas plus intelligibles, les présenter sous forme audio permet au moins de les rendre plus tangibles. En tout cas, c’est une expérience grisante pour les astronomes en charge de Juno. “Cette bande-son est juste assez folle pour vous donner l’impression d’être à bord de Juno lorsqu’elle passe à proximité de Ganymède”, s’enthousiasme Scott Bolton, ingénieur en chef de la mission.

 

Ecouter ce qu’on ne peut pas voir

 

Mais cet enregistrement n’a beau être qu’une transposition d’autres données, il n’est pas dénué d’intérêt pour autant. Pour les chercheurs, c’est aussi une façon de visualiser leurs résultats sous un angle complètement différent – un peu comme un médecin qui ausculte son patient en plus de consulter son électrocardiogramme. Cela leur permet notamment de repérer des détails qui pourraient être passés inaperçus.

 

Par exemple, on distingue nettement certains pics audio qui correspondent aux changements des conditions environnantes au fur et à mesure du passage de Juno. “Si vous écoutez attentivement, vous pouvez entendre les changements abrupts de fréquence qui correspondent aux passages dans différentes régions de la magnétosphère de Ganymède”, précise le chercheur.

 

En plus de ce clip audio, qui est certainement l’élément le plus parlant pour le grand public, Juno a également collecté tout un tas d’informations complémentaires sur la magnétosphère de Jupiter depuis son lancement en 2011. Ces données sont inestimables pour comprendre la dynamique interne de Jupiter, qui est notamment responsable des superbes volutes et circonvolutions que l’on observe à sa surface.

 

Juno continue donc de jouer les entremetteurs entre ce titan gazeux et la NASA. Et si tout va bien, elle continuera de nous abreuver d’images et de données exceptionnelles au moins jusqu’en 2025, alors qu’elle aurait initialement dû prendre sa retraite il y a quatre ans déjà. Elle bouclera alors une mission d’anthologie, qui a contribué plus qu’aucune autre à notre connaissance de cette région reculée du système solaire.

 

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