Le médium italien Gustavo Rol (1903-1994)

 

Voici un texte, à propos d’un médium italien qui a été peu connu en France, qui devait être initialement intégré dans le tome I d'une trilogie sur la psychokinèse : « Micro-PK et médiums à effets physiques » (JMG éditions, 2022), de l'écrivain Alain Moreau.

 

« Rol était un maître spirituel italien du XXe siècle (1903-1994), d’orientation chrétienne et catholique. Il était doté de nombreux ‘‘pouvoirs paranormaux’’ qu’il définissait lui-même comme des ‘‘possibilités’’. Né dans une famille aisée, licencié en jurisprudence, en économie et en biologie clinique, il a travaillé une dizaine d’années dans la banque lorsqu’il était jeune. Toujours élégamment vêtu, il possédait une culture encyclopédique, aimait les arts, jouait du violon et du piano, et était également peintre et antiquaire. »

 

Gustavo Adolfo Rol (1903-1994) vivait en Italie, à Turin. C’est dans les années 1970, en lisant le livre de Leo Talamonti (éditions Albin Michel, collection Les chemins de l’impossible) titré : Univers Interdit, que j’ai eu connaissance de ce personnage. Dans les années 2010, deux livres sur ce médium quasi inconnu en dehors de l’Italie ont été publiés chez JMG éditions.

 

Le journaliste Renzo Allegri est l’auteur de la première monographie sur lui, lors d’une enquête sur le paranormal (1977) faite par le magazine hebdomadaire Gente.

 

Dino Buzzati, célèbre journaliste et écrivain italien du XXe siècle, a bien connu Rol, et dans son livre I misteri d’Italia (1978), il raconte plusieurs épisodes et anecdotes.

 

Le docteur Massimo Inardi, chercheur en parapsychologie, a évoqué Rol dans le journal de Bologne Il Resto del Carlino, du 10 juin 1975.

 

Federico Fellini, le célèbre réalisateur italien qui avait à son palmarès cinq Oscars (c’est l’auteur de La Dolce Vita), a été un grand ami de Rol. Ce dernier a été en contact avec de grands personnages de l’histoire du XXe siècle : Einstein, Fermi, Fellini, De Gaulle, D’Annunzio, Mussolini, Reagan, Pie XII, Cocteau, Dali, Agnelli, Einaudi, Kennedy, et beaucoup d’autres encore.

 

Son rôle a été de démontrer l’existence de « possibilités » (comme il appelait ses « pouvoirs ») et de confirmer la présence de Dieu hors et dans l’Homme.

 

Rol soutenait fermement que ce qu’on appelle esprits n’était rien d’autre que les résidus psychiques laissés par les défunts au moment de mourir. Il s’agit là d’une affirmation qui rejoint la thèse des « résidus psychiques » de Guénon (ainsi que celle des « coques astrales » des théosophes). Ce résidu survivant a été appelé par Rol  « esprit intelligent ». La question qu’on est en droit de se poser est : en quoi un « résidu psychique » peut-il être « intelligent » ? 

 

 

 

* 49 « possibilités » :

 

Les prodiges réalisés par Gustavo Adolfo Rol ont été classés en 49 catégories. Sur le site : www.gustavorol.org, 144 exemples de ces prodiges (environ 3 par catégorie) ont été sélectionnés, soit 15% de tout ce qui a été publié entre 1949 et 2014. L’étude de Franco Rol, Un être exceptionnel. Gustavo Adolfo Rol, publié en italien sous le titre L’Uomo dell’Impossibile, rassemble l’anthologie complète de ces phénomènes (appelés « possibilités »). On trouve ainsi, sur le site de Franco Rol : www.gustavorol.org, des exemples relatifs aux 49 catégories des phénomènes produits, d’après les témoignages, par Gustavo Rol, parmi lesquelles on trouve notamment : la clairvoyance, la télépathie, la précognition, la télékinésie, la matérialisation et la dématérialisation d’objets, la bilocation, la lévitation, les « voyages dans le temps », le pouvoir de guérison, la xénoglossie, la capacité de foudroyer à distance, celle de diagnostiquer des maladies (endoscopie et vision de l’aura), la « translation » , « l’agilité », etc.

 

« Ces possibilités pouvaient se manifester de manière spontanée, à tout moment de la vie quotidienne : par exemple, il arrivait à Rol d’arrêter un inconnu qu’il croisait dans la rue et de lui dire qu’il n’aurait pas dû prendre telle ou telle décision, qu’il ne devait plus voir telle personne ou faire telle chose. Il pouvait aussi, lorsqu’il détectait un problème de santé, conseiller à ces inconnus de passer des examens médicaux ciblant une partie précise du corps. Mais Rol pouvait aussi démontrer ses possibilités par le biais d’expériences – comme il les appelait – qu’il réalisait chez lui ou chez des amis. Ces expériences étaient codifiées et se déroulaient toujours selon un schéma précis, de sorte que les personnes présentes – entre 5 et 10 en moyenne – pouvaient assimiler les différentes étapes et vérifier qu’elles se succédaient dans l’ordre, du début à la fin.

 

À noter que les participants contribuaient activement au déroulement des expériences, tandis que Rol se contentait de donner quelques indications.

 

On commençait par choisir un thème, par exemple l’art moderne, puis Rol demandait à chacun des participants de choisir une caractéristique bien précise de cet art ou d’établir une liste de peintres. Un tirage au sort, effectué le plus souvent à l’aide d’un jeu de cartes, permettait de choisir parmi les réponses ou définitions données. On décidait ensuite de chercher la réponse ou la définition dans une encyclopédie ou dans un livre – qui pouvait se trouver sur place ou qu’un invité avait apporté -, et l’on reprenait les cartes à jouer : l’un des invités choisissait l’ouvrage à consulter, puis un autre tirait 3 cartes au hasard du jeu de cartes encore sous cellophane qu’il avait amené et auquel Rol n’avait pas touché. Ces 3 cartes indiquaient le numéro de la page du livre (les figures valaient zéro), et Rol pouvait demander à un troisième invité s’il préférait la première ou la dernière ligne de cette page, ou une autre ligne. Au final, on ouvrait le livre indiqué à la page et à la ligne désignées par ces différents tirages au sort et l’on y retrouvait précisément la phrase que l’un des participants avait prononcée au début de la séance.

 

Lors d’autres expériences, tous les invités prenaient une feuille de papier blanc, format A4, dans un bloc neuf, la pliaient en quatre ou en huit et la glissaient dans leur poche ou leur décolleté. On choisissait le sujet, résumé en une phrase, puis une suite de tirages au sort effectués de la même manière que précédemment permettait de faire apparaître cette phrase sur l’une de ces feuilles (qui, pendant ce temps, n’avait pas quitté la poche ou le décolleté de la personne qui voyait se matérialiser le texte). Il pouvait également arriver que l’on voie apparaître une aquarelle encore humide, ou une image, un texte ou un dessin en lien avec le sujet choisi au hasard au tout début de l’expérience. Dans d’autres cas, c’est un petit objet qui se matérialisait au milieu de la feuille de papier, comme une médaille, une monnaie, un pendentif, etc. Enfin, il arrivait que des objets de plus grandes dimensions se matérialisent ailleurs, dans une pièce de la maison choisie par les invités. »

 

Rol était convaincu qu’il était possible de deviner les couleurs des cartes à jouer sans les voir.

 

« Il avait 22 ans et il venait de passer par hasard devant la vitrine d’un buraliste où étaient exposés des jeux de cartes. Ce n’était au départ qu’un défi qu’il s’était lancé par jeu, mais après deux ans de tentatives et d’essais, il réussit à deviner toutes les couleurs des 52 cartes

d’un jeu. »

 

Parmi les capacités associées à Rol, on cite celles-ci :

 

– La lecture de livres fermés et des voyages dans le temps (avec des excursions dans le passé et dans le futur) expérimentés par des personnes présentes lors de l‘expérience.

 

– L’observation de l’aura énergétique qui entoure le corps humain, ce qui était utile à Rol pour identifier les maladies.

 

– L’endoscopie (vision de l’intérieur du corps humain).

 

– Le déplacement à distance d’objets (télékinésie).

 

– La matérialisation et la dématérialisation d’objets (apparitions/disparitions).

 

– La précognition (perception d’événements futurs) et la télépathie.

 

– La guérison de personnes malades, même de très loin.

 

– La possibilité de se trouver à deux endroits différents au même moment (bilocation).

 

– La possibilité de traverser des surfaces solides (par exemple des murs) ou de faire traverser des surfaces solides à toutes sortes d’objets.

 

– La possibilité de rallonger ou de raccourcir, comme il le voulait, le corps physique.

 

Rol produisait aussi la projection à distance de figures et écritures (surtout à graphites) sur toutes sortes de surfaces, ainsi que la peinture de tableaux qui se peignaient tous seuls : les pinceaux bougeaient tous seuls, circulant dans l’air, peignant très rapidement, en s’aidant de l’« esprit intelligent » d’un peintre disparu (Ravier, Picasso, Goya, etc.).

 

Les expériences se faisaient autour d’une table, chez lui ou chez d’autres personnes. Le nombre de personnes présentes allait, normalement, de 5 à 10 personnes. Les « outils de travail » étaient en général constitués de feuilles blanches très résistantes et de paquets de cartes à jouer. Les feuilles ainsi que les cartes étaient souvent toutes neuves, encore empaquetées dans leurs emballages d’origine. Parfois, c’était une personne (souvent sceptique) parmi les personnes présentes qui amenait de chez elle, ou achetait, les cartes et feuilles.

 

 * Illusionnistes, livres :

 

On lit, sur la page (en anglais) Wikipédia consacrée à Rol, qu’il a refusé d’être contrôlé par des illusionnistes. Or, ceci est incorrect si on se réfère à ce qu’on lit sur le site

www.gustavorol.org :

Il a connu cinq illusionnistes, dont deux de renommée internationale (Alexander et Tony Binarelli) et trois amateurs (Ermanno et Carlo Buffa di Perrero, et Giuseppe Vercelli).

 

« Tous les cinq avaient une très bonne opinion de Rol, quatre d’entre eux ont assisté à ses expériences (sauf Alexander, qui a tout de même rapporté avoir vécu personnellement un épisode de clairvoyance), et trois en ont parlé dans leurs propres livres ou dans des interviewes (à part le père de Carlo, Ermanno Buffa di Perrero, décédé en 1982). Tous trois sont d’accord pour dire, comme des centaines d’autres témoins, qu’il n’y avait aucun trucage dans les expériences auxquelles ils ont assisté. Carlo Buffa, lui, a tenté plus d’une fois de ‘‘piéger’’ gentiment Rol afin de voir si ses expériences pourraient résister à un quelconque changement de dernière minute : et de fait, elles réussissaient toujours. »

 

À la date de janvier 2015, il existait en tout 25 ouvrages consacrés à Rol.

 

Le premier est une biographie écrite en 1986 par le journaliste Renzo Allegri : Rol l’incredibile (L’incroyable Rol). À noter que Rol n’avait pas autorisé cette biographie, par ailleurs la seule à être parue de son vivant. En plus du recueil « Je suis la gouttière… », la biographie la plus sérieuse et complète est celle de Remo Lugli : Gustavo Rol. Una vita di prodigi (Gustavo Rol. Une vie de prodiges), Ed. Mediterranee.

Signalons deux autres ouvrages intéressants : un livre de lettres autographes de Rol, La Coscienza Sublime (2006) – La conscience sublime, publié sous la direction de Maria Luisa Giordano, et le témoignage de Giorgio di Simone (1925-2018), Oltre l’umano. Gustavo Adolfo Rol (2009).

Il y a aussi les deux essais de Franco Rol : Il simbolismo di Rol (Le symbolisme de Rol) et L’Uomo dell’Impossibile (2012).

Rol est peu connu du grand public en dehors de l’Italie, car la plupart des ouvrages biographiques le concernant ont été publiés après sa mort et uniquement en italien.

 

En 2013, Franco Rol a publié et fait traduire l’essai L’Uomo dell’Impossibile en anglais (The Unbelievable Gustavo Adolfo Rol) et en espagnol (El extraordinario Gustavo Rol).

 

Le livre de référence (plus de 600 pages !) sur ce personnage extraordinaire est justement ce dernier livre de Franco Rol (2014) publié en français sous le titre : Un être exceptionnel. Gustavo Adolfo Rol (lulu.com), dont voici une partie du texte de présentation de quatrième page de couverture : 

 

« Le XXe siècle italien a vu naître un homme qui, toute sa vie durant (1903-1994), fut à la fois une légende aux yeux de ceux qui n’eurent pas l’occasion de le rencontrer et un maître spirituel pour quiconque avait eu la chance de le fréquenter. Il s’appelait Gustavo Adolfo Rol. Issu de la haute bourgeoisie, toujours élégamment vêtu, il était doté d’une culture encyclopédique que renforçaient une âme d’artiste et un esprit mystique. Comme le prince Siddhartha, il avait atteint l’illumination dans sa jeunesse, mais n’en parlait jamais ouvertement. Cet Éveil lui permit notamment de développer de nombreuses “possibilités” que l’on qualifie généralement de “paranormales” : clairvoyance, télépathie, précognition, bilocation, lévitation ou encore télékinésie, pour n’en citer que quelques-unes. La présente anthologie réunit toutes les anecdotes racontées pendant plus d’un demi-siècle par des dizaines de témoins, dont certains comptent parmi les plus grands de la culture italienne et internationale. »

 

Il y a aussi les livres de Maria Luisa Giordano : Rol me parle encore – Vie et prodiges d’un grand médium italien (éditions Le Temps Présent, 2014) et Rol et l’autre dimension – Révélation d’un grand médium italien (éditions Le Temps Présent, 2015).

 

Voici le texte de présentation de la quatrième page de couverture de Rol et l’autre dimension :

 

« Gustavo Rol (1903-1994) est considéré comme un grand maître spirituel qui a réalisé de véritables miracles. Sceptique au départ, son intérêt pour les phénomènes paranormaux a été déclenché par une rencontre avec un mystérieux initié au cours d’un séjour dans la ville de Marseille. De retour en Italie, Rol a vu se développer divers pouvoirs mystiques, comme la télépathie, la clairvoyance et autres exploits psychiques. Fréquenté par les grands noms, il se tailla une réputation internationale que pourraient lui envier bien des sujets psi.

Parlant de lui, le Général De Gaulle, mettant en garde ses ministres, déclara :

‘‘Il lit dans les pensées ; nous ne pouvons pas courir le risque que, par lui, les secrets de l’État français tombent dans les mains d’autres personnes.’’

 

Pour sa part, l’académicien Jean Cocteau lui écrivit en guise d’autographe :

‘‘À l’incroyable Rol, qui ne sera croyable qu’après-demain seulement.’’

 

En Italie, Rol était l’ami des plus grands. Lui qui avait prédit la mort de Mussolini, alors au sommet de sa gloire, fut l’intime de Federico Fellini qu’il enchanta par ses prouesses, tout comme de Nino Rotta. Malaparte, Dino Buzzati, Gabriele D’Annunzio, et bien d’autres chantèrent ses louanges. Pourtant, cet être hors du commun, qui a passé l’essentiel de sa vie à Turin, est resté un inconnu en France. ‘‘Rol et l’autre dimension’’ illustre la vie quotidienne, tant publique que privée, de cet homme profond, complexe, insondable, mais toujours extraordinaire. »

 

* Résidus psychiques et réincarnation :

 

Rol disait qu’il n’avait rien à voir avec la parapsychologie et refusait de se définir comme un médium ou un sensitif. Un véritable Maître spirituel devrait se déclarer étranger à la parapsychologie, ce qui n’est certes pas faux.

A noter que Rol a été, en Occident, le premier et l’unique « sujet » doté de possibilités paranormales à refuser d’être associé à ce champ d’étude. Il est vrai que Rol n’entrait pas en transe et avait des possibilités bien plus étendues que n’importe quel médium étudié par la parapsychologie. C’était un « Maitre spirituel » occidental (l’un des très rares exemples en Occident), mais qui était cependant prisonnier du contexte catholique de son milieu, comme en témoigne notamment son approche vis-à-vis du spiritisme et de la réincarnation.

 

Rol disait en effet que la réincarnation n’existe pas, qu’il n’y croyait pas (enregistrement audio des années 1970), et il disait (dans une lettre autographe de 1951) que les concepts développés « autour du spiritisme et, surtout, de la réincarnation, sont erronés, pour ne pas dire faux ».

 

(On a l’impression de lire René Guénon ! Rol a-t-il lu cet auteur ?) Cette position, alain Moreau ne la partage évidemment pas (lui qui est un « réincarnationniste » convaincu depuis les années 1970 !), n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait qu’il était d’orientation chrétienne et catholique.

 

Voici ce qu’on lit sur le site www.gustavorol.org :

 

L’écrivain catholique Vittorio Messori, qui connaissait Rol, écrivait en 2004 que sa vie avait été « une vie de gentilhomme droit et honnête, mais aussi de croyant pratiquant, qu’il n’était pas rare de découvrir absorbé dans la prière dans la pénombre d’une chapelle de la Consolata… S’il a souhaité me rencontrer, c’est parce qu’il voulait me féliciter pour les choses ‘‘catholiques’’ que j’écrivais. Il m’a confirmé à plusieurs reprises – y compris lors de son dernier coup de téléphone – qu’il se reconnaissait totalement dans l’orthodoxie de l’Église ».

 

En outre, « Rol a été en contact avec des représentants de toute la hiérarchie catholique et il semblerait même qu’il ait rencontré le pape Pie XII ».

 

« Il tenait l’institution de l’Église en haute considération, de même que les saints de la tradition chrétienne, et leur témoignait respect et dévotion. Il avait rencontré Padre Pio de Pietrelcina à San Giovanni Rotondo et gardait une photo de lui sur le secrétaire de son bureau, à côté de celle du curé de San Secondo di Pinerolo, Don Giovanni Battista Martina, en qui il voyait un saint, et de Padre Eugenio Ferrarotti, qui officia à Turin avant de devenir prêtre exorciste à Gênes dans les années 1950. »

 

On regrettera évidemment que Gustavo Rol ne se soit prêté à aucune expérience scientifique. On se trouve donc seulement devant une masse impressionnante d’anecdotes émanant de nombreux témoins et relatant toute une kyrielle de phénomènes extraordinaires, des exemples de ceux-ci se trouvant sur le site www.gustavorol.org. Néanmoins, l’authenticité de ses facultés extraordinaires n’est pas, selon moi, douteuse.

 

 * Télékinésie et matérialisation d’objets :

 

Outre ses facultés de voyance, de précognition, etc., Rol a manifesté de nombreux phénomènes physiques. En voici quelques-uns (www.gustavorol.org) :

 

– Luciana Jorio (Pierlorenzo Rappelli) :

 

« Un avocat turinois, qui souhaite rester anonyme et qui assiste aux expériences de Rol depuis des années, raconte à son tour :

 

 “(…) J’ai chez moi un buste de marbre d’une vingtaine de kilos qui s’est déplacé de la cheminée au milieu de la table sans l’intervention de personne”. »

 

– Cesare Romiti :

 

« Je l’ai vu déplacer de loin une paire de lunettes qui étaient tombées et qui appartenaient à l’une de ses invitées. »

 

– Ermenilda Magnetti :

 

« Un jour, dans la pénombre, je l’ai vu déplacer deux vases, qui se déplaçaient dans l’air. »

 

–  Maria Luisa Giordano :

 

« Après avoir bavardé un moment, Rol m’a demandé si je voulais un petit chocolat, j’ai répondu non, alors il m’a dit : “Tu voudrais deux cerises ?”. Je me suis mise à rire, car ce n’était pas la saison. Mais je suis tout de même restée bouche bée : Rol s’est concentré un instant, et l’instant d’après, deux cerises toutes fraîches sont apparues sur la table basse. En plus, elles étaient bonnes. Au même moment, des noix et des noisettes étaient apparues devant sa sœur Maria. »

 

 « Ensuite, il a reçu un coup de fil d’amis à lui qui se trouvaient au Costa Rica et qui voulaient lui présenter leurs vœux, et je l’ai entendu dire : “Envoyez-moi des bananes”. Tout à coup, deux bananes sont apparues sur la table basse, devant ma mère. Lorsque Rol a raccroché et qu’il est revenu au salon, il a été aussi surpris que nous, et il avait un air amusé. »

 

– Giuditta Miscioscia :

 

« Nous avions quitté Savone et nous rentrions en voiture à Turin, par l’autoroute. Arrivés au col du Turchino, nous nous sommes arrêtés pour déjeuner au restoroute Autogrill. Un couple était assis à la table à côté de nous. Elle, grosse, énorme. Ils en étaient déjà au dessert : de la glace. Ils devaient avoir fait un repas copieux, et la femme mangeait lentement, elle avait de la peine à manger sa glace parce qu’elle était bien rassasiée, mais on voyait bien que cette glace lui plaisait beaucoup. D’où il était, Rol la regardait du coin de l’œil et ses yeux brillaient. J’ai compris qu’il voulait s’amuser. Quand notre voisine de table a eu fini sa glace, elle a posé sa tête sur l’épaule de son mari et a murmuré, vannée mais satisfaite : “Ouf, j’y suis arrivée, je l’ai finie.” “On va lui en faire manger une autre”, m’a murmuré Rol. Je l’ai supplié : “Non, je t’en prie, tu vas l’achever”, mais c’était trop tard, Rol était déjà intervenu, et la coupe de glace de la dame s’était à nouveau et mystérieusement remplie. Le mari, qui venait d’entendre “j’y suis arrivée”, avait regardé la coupe qui n’était pas exactement vide, mais bien pleine, et dit à son épouse : “Tu as fini quoi ?”. Elle a regardé à son tour et a pâli. “Mais qui l’a apportée ?”, elle a demandé dans un filet de voix. “C’est ta glace”, a répondu le mari. Et elle, dans un murmure : “Impossible, je venais de la finir”. “Tu as cru l’avoir finie, oui”, a dit l’homme en riant.

 

La pauvre femme était défaite. Elle regardait autour d’elle, toute pâle, et s’est remise à manger lentement, doucement, péniblement. Finalement, elle est arrivée au bout de sa glace et a soupiré à l’adresse de son mari, en se tenant les mains sur le ventre : “Je n’en peux vraiment plus”. Rol répétait : “Encore, encore”, comme s’il donnait des ordres à une présence invisible, et la coupe de la dame s’est encore remplie. Cette fois-ci, c’est son mari qui a blêmi. Je l’ai entendu murmurer : “Ce n’est pas possible”, il était confus et regardait autour de lui, soupçonneux. Puis il a pris la coupe de glace et s’est mis à l’inspecter soigneusement. À la fin, il a dit à son épouse : “Celle-ci, c’est moi qui la mange.” Il a dégusté la glace en silence, il était nerveux. À peine avalée la dernière cuillère, il s’est levé d’un bond, mais Rol, rapide comme l’éclair, avait à nouveau répété “encore, encore”, et la coupe s’était remplie. “Allons-y, il se passe de drôles de choses, ici”, et l’homme a poussé son épouse vers la caisse du restaurant. Rol se tordait les côtes de rire, comme un gamin. »

 

* Deux vidéos :

 

Ici  une vidéo (en français) sur YouTube qui relate le témoignage de Jolande Sella, fille d’André Sella, l’ancien propriétaire de l’Hôtel du Cap d’Antibes, sur la Côte d’Azur. Cet entretien a été réalisé le 18 mai 2003. Elle y relate des anecdotes qu’elle a vécues à propos des capacités extraordinaires de Gustavo Rol.   

 

Alain Moreau

 

 

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