VAGUE D’OVNIS EN BELGIQUE (1989-1991)

Entre 1989 et 1991, une vague d’ovnis a survolé la Belgique, de jour comme de nuit. La presse, les radios, la télévision en ont parlé. Et le gouvernement fut interpellé. Il ne s’agit pas du témoignage d’une seule personnes, mais de milliers de témoins, en particulier des forces de police, des pilotes d’avions de chasse, des radaristes. 

 

Cette vague d’ovnis fut surtout impressionnante par le gigantisme des engins triangulaires qui furent observés. D’après tous les témoins, leur base dépassait 200 mètres et ils survolaient parfois les toits des maisons à seulement 100 ou 200m d’altitude.

 

Les témoignages retenus viennent des gendarmes, ou des forces de police alertées par téléphone et qui, se rendant sur les lieux, constatèrent l’évidence : des monstres d’aspect métalliques circulaient sans autorisation dans l’espace aérien belge. Les Échos radar des différentes bases aériennes, constatèrent que ces triangles volant se déplaçaient à la vitesse de 50km/h, quand ils ne faisaient pas du surplace, avant de repartir dans une autre direction. Ceci écarte définitivement l’hypothèse de l’avion américain F-117A le fameux avion furtif qui ne peut voler en aucun cas à une vitesse inférieur à 280 km/h.

 

Inutile de reprendre les témoignages un par un, ce serait fastidieux. Par contre, ce qui est intéressant, ce sont les témoignes des pilotes de chasseurs F16 belges. Après avoir reçu l’ordre de décoller pour une mission d’interception, ils constatèrent avec effarement que, d’après leurs radars, les ovnis semblaient être immédiatement au courant des manœuvres qu’allaient faire les pilotes. Ils passaient subitement de 200 à 2 000 km/h, puis  à 200m d’altitude pour éviter les radars des chasseurs. Si bien que les témoins au sol, qui suivaient le spectacle, voyaient ces énormes ovnis, rasant le sol, pendant que les avions passaient au-dessus sans les voir.

Le Général Wilfried De Brouwer déclara « Actuellement, il n’existe aucune machine fabriquée par l’homme, avion ou missile, qui soit capable de telles performances. »

 

Les pilotes calculèrent que les accélérations de ces « masses volantes » étaient de l’ordre de 40g. Les pilotes militaires, très bien entrainés, ne peuvent pas tolérer plus de 8g d’unité d’accélération. Passée cette limite, ils seraient tués d’une façon foudroyante.

 

Ce qui a le plus étonné les pilotes, c’est que les ovnis semblaient être dirigés par une intelligence qui leur permettait de fuir les chasseurs et de comprendre la tactique des pilotes dès qu’elle était exécutée, comme s’ils avaient eu un espion dans le cockpit. Le même Général De Brouwer déclara : « il y a une logique dans le comportement de ces ovnis. »

Ces déclarations de première main, nous permirent d’avoir des témoignes de la plus haute importance, mais ne durèrent pas longtemps. Les spécialistes belges en « debunking », depuis le ministère des armées jusqu’aux forces de police, imposèrent le silence à leurs hommes.

 

Quitte à faire passer les radaristes et leur matériel, les pilotes, officiers, gendarmes, et bien sûr des milliers de civils pour des illuminés, certainement drogués comme il a été prétendu. Heureusement, les années ont passé et, comme en France, nos amis belges savent très bien que leurs dirigeants racontent n’importe quoi, pour la sacro-sainte « raison d’État ». Les faits qui sont tenaces, montrent que le ridicule est du côté des debunkers.

 

Tout a commencé le 29 novembre 1989 : 

 

Deux gendarmes de la brigade d’Eupen roulent sur la N68. A 17h20, ils remarquent un pré fortement illuminée. Au dessus du pré, à une altitude évaluée à +/- 120 mètres, une grande plate-forme en forme de triangle isocèle à large base (entre 30 et 35) mètres dont la face inférieure est dotée de « trois énormes phares ». Au centre de la face ventrale, une sorte de gyrophare rouge clignote. Puis, l’objet se déplace à 50 km/h, parallèlement à la route pour pivoter brusquement sur place et repartir dans la direction opposée, vers Eupen, toujours en longeant la N68. Les médias locaux feront un très large écho de cette apparition.

 

Notons déjà une interrogation : A 17h20 ces deux gendarmes étaient donc tous seuls sur la N68 ? Pas d’attroupements ? Pas d’automobilistes profitant de la présence de gendarmes pour leur demander ce qui se passe ?

 

La SOBEPS quant à elle affirme qu’elle a enregistré 143 observations pour cette première journée. Ces observations auraient permis de reconstituer le parcours supposé d’un prétendu ovni sur la région d’Eupen grâce aux horaires et aux localisations fournies. 

Remarquons déjà dès le premier témoignage une absurdité courante : On ne peut déterminer la taille d’un objet si on ne connait pas sa distance (et vice versa), idem pour la vitesse.

 

Avant de parler de la vague, il convient de s’interroger sur ce qu’on vu les gendarmes ce soir là.  (Puisque si on écarte la « mise en scène » et que la thèse de l’hallucination n’étant pas habituellement retenue pour ce cas précis, ils ont bien vu quelque chose). En fait aujourd’hui, on n’en sait rien, tout au plus peut-on envisager une confusion avec des objets « classiques »

 

La thèse d’une confusion avec l’avion furtif américain F-117A a été proposé par Science & Vie (Bernard Thouanel). Le démenti américain est convenu mais des vols Allemagne-Angleterre survolant le sud de la Belgique restent plausibles  (nous étions en pleine préparation de la 1ère guerre du Golfe) même si cette hypothèse emporte peu d’adhésion.

 

Wim Van Utrecht relate qu’au moment du début de la vague belge d’Ovnis, deux de ses connaissances furent surpris, au cours d’une promenade nocturne, de voir passer un avion AWACS à très basse altitude. Depuis lors, ils sont totalement convaincus que les triangles belges et les AWACS  (qui ne sont rien d’autre que des avions normaux surmontés d’une antenne radar circulaire) ne constituent qu’une seule et même chose. 

 

Les américains auraient testé deux types d’appareils dans le ciel belge : Le LoFlyte qui est un engin capable de voler à très basse altitude à plusieurs fois la vitesse du son.  Ainsi que des Drones, petits avions d’espionnage télécommandés qui étaient escortés lors des tests par un ou deux hélicoptères chargés d’effectuer des mesures et de ramasser les morceaux en cas de crash.

 

La SOBEPS affirme que dès le premier soir de la vague, le 29 novembre 1989, 143 observations d’Ovnis lui a été rapportées alors qu’aucune information n’était encore diffusée dans les médias. Voilà une information qui paraît bien étrange et qui est entourée de mystère 

 

On ignore à quel moment ces témoignages ont été rapportés à la SOBEPS (aucune mention de date de rapport dans les publications de l’association). Avant l’observation très médiatisée des gendarmes d’Eupen ? Ou après ?

 

Le 29 novembre 1898 la SOBEPS était une organisation inconnue du grand public ! Il est difficile d’imaginer que 143 témoins se soient spontanément adressés à cette association plutôt qu’à la presse ou à la gendarmerie !

 

L’absence de date de rapport est-elle un simple oubli ou une omission volontaire dans le but conscient ou inconscient d’influencer le lecteur des publications de la SOBEPS dans le sens de l’hypothèse extraterrestre (qui est celle défendue par l’association).

 

Car, si effectivement 143 témoignages spontanés ont été rapportés ce soir là à la SOBEPS, (donc avant la médiatisation) il serait illusoire de parler d’hypothèse socio-psychologique. On peut penser que si cela avait été le cas la SOBEPS aurait fourni les dates de témoignages. Si elle ne la pas fait, en faisant donc l’économie d’un argument en béton, c’est que :

– soit les 143 témoignages ont eu lieu après la médiatisation (et dans ce cas on est en droit d’évoquer la contagion psychosociale)

– soit nous avons affaire à des manipulations.

 

PARLONS UN PEU DE LA SOBEPS

 

La Société belge d’étude des phénomènes spatiaux  (SOBEPS) a été créée en 1971 à Bruxelles par Lucien Clerebaut, un amateur d’OVNI; dont la carte de visite ne porte pour mention que « philatéliste. » Deux chimistes viendront le rejoindre; Michel Bougard (qui deviendra président de l’association) et Jacques Scornaux. Le professeur Auguste Meessen, de l’Université catholique de Louvain les rejoindra. C’était là tout l’effectif scientifique de SOBEPS avant la vague belge… on est loin des « trois prestigieux savants » dont parlent certaines publications.

 

On notera dans l’organigramme la présence de Jean-Luc Vertongen, décorateur de profession, chef des enquêteurs, dont le nom aura son importance par la suite.

 

Le début de la vague belge fut l’occasion pour la SOBEPS de se dynamiser, grâce à une politique de terrain très efficace  (occupation et rapidité d’intervention) et de méthodes assez proches du lobbying, elle réussit à devenir omniprésente dans les médias, et a devenir un interlocuteur privilégié de l’aviation militaire belge. Léon Brenig, physicien à l’Université Libre de Bruxelles, rejoint alors l’association et ne ménage pas ses activités auprès des témoins. Notons aussi l’adhésion du chercheur français Jean-Pierre Petit, qui ne s’était pas encore officiellement compromis avec l’affaire UMMO.

 

Par effet « boule de neige » plusieurs scientifiques belges s’intéressèrent de près ou de loin aux activités de la SOBEPS pendant toute la durée de la vague (1989-1991). La SOBEPS s’enorgueillit un peu vite de ce qu’elle présenta comme une reconnaissance. Mais en février 1991, les masques tombèrent, la SOBEPS organisa une conférence sur les ovnis et lança des invitations en pagaille. Mais si plusieurs dizaines de scientifiques belges répondirent à l’invitation, ils en ressortirent avec l’impression d’avoir perdu leur temps tant les propos de la SOBEPS manquaient de crédibilité, de sérieux et de valeur scientifique.

 

En octobre 1991, la SOBEPS publia son volumineux rapport « Vague d’ovni sur la Belgique, un dossier exceptionnel ». Présenté comme une étude de haut niveau scientifique, et concluant à l’hypothèse extraterrestre du phénomène OVNI, la SOBEPS cherchait sa caution scientifique. Non seulement ce fut un fiasco, mais certains scientifiques ayant le sentiment d’être manipulés signèrent un communiqué de presse qui fut publié dans le journal LA WALLONIE du 26 octobre 1991.

 

Qu’est devenu ensuite la SOBEPS aujourd’hui ? Auguste Meessen, a perdu toute crédibilité. Jean-Pierre Petit est parti et rêve aux Ummites. Léon Brenig a remué ciel et terre pour obtenir de gros crédits pour l’association, il ne les a pas eu. Il a réclamé des photos de la vague belge qu’aurait pris des satellites artificiels, il les attend toujours. En 1991 la SOBEPS claironnait que les scientifiques belges les rejoignaient par légion. Depuis pas de nouvelles ? 

 

17 000 exemplaires du Tome 1 de  » Vague d’ovni sur la Belgique, un dossier exceptionnel ». ont été vendu ce qui représente un certain succès d’estime. Un tome 2 suivit lancé à grand renfort promotionnel se vendit bien moins que prévu. Les abonnés de la revue de l’association ne renouvelèrent pas leurs abonnements. Des cadres historiques quittèrent l’association comme Jean-Luc Vertongen, le responsable du réseau d’enquêtes qui fin 1993 publia une lettre ouverte dans laquelle il dit notamment : « Le dossier des ovnis ne repose que sur du vent et est totalement incohérent. Le grand mythe des extraterrestres est tenu à bout de bras par des prosélytes d’une hypothèse continuellement reconstruite et qui, pour eux, devient à la longue une réalité « (1) Godelieve Van Overmeire qui a succédé à Jean-Luc Vertongen a elle aussi claqué la porte en confirmant les propos de son prédécesseur.

La SOBEPS publia 2 livres sur la vague Belge en 1991 et 1994. Malheureusement on apprit en 2011 que les photos des couvertures étaient un canular. Si cela remet en question quelques pages de ces deux livres, les analyses décrites démontrent que des OVNIs ont bien survolé la Belgique entre 1989 et 1991.

 

La SOBEPS met souvent en avant sa collaboration avec l’armée Belge comme gage de son sérieux. Cette façon de présenter les choses est tendancieuse. En fait, la force aérienne belge pour des raisons qui la regarde a simplement souhaité se décharger du dossier sur la SOBEPS. Ça tombait bien, elle était demandeuse.

 

Il y eut néanmoins une véritable collaboration pendant les vacances de Pâques 1990, où la SOBEPS obtint que la  la force aérienne belge se livre à une véritable chasse à l’OVNI. Ce fut un fiasco !

 

En 1998, le ministre belge de la Défense nationale, Jean-Pol Poncelet, a conclu que le dossier était définitivement clos pour la Force aérienne belge. Cette conclusion s’inscrit dans une logique strictement militaire qui dit que les objets prétendument observés pendant la vague belge ne représente aucune menace pour la sécurité du pays.

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