La nouvelle génération de petits satellites « Anapa » va étudier les rayons cosmiques, l’activité solaire, l’ionosphère de la Terre et les radiations en milieu spatial. Ils pourront être utilisés pour de longues missions interplanétaires, car ces engins spatiaux compacts disposeront d’un dispositif de vol unique : un propulseur électrique.

Des scientifiques de l’Institut de recherche spatiale (IKI), de l’Institut Keldych de mathématiques appliquées et d’autres centres d’étude moscovites ont créé un moteur dans lequel le champ électrique transforme le xénon liquide en flux de particules accélérées. Ces moteurs n’ont pas l’énorme force propulsive des moteurs à réaction chimiques, mais ils sont économiques et présentent une durée d’utilisation considérable. C’est pourquoi ces nouveaux petits satellites sont presque idéals pour les longs vols sur de longues distances.

Toutefois, ces nouveaux satellites ont d’abord été conçus pour protéger la Terre des astéroïdes dangereux. Le premier projet dans lequel ils seront utilisés est l’étude d’un des plus célèbres astéroïdes : Apophis. Le dernier passage d’Apophis près de la Terre date de janvier 2013 et son prochain passage devrait avoir lieu, selon les prévisions, en 2029.

« Après le lancement de l’appareil sur l’orbite d’Apophis, des instruments scientifiques vont étudier l’astéroïde et, en lien régulier avec la Terre, les paramètres de son déplacement seront précisés », a déclaré Alexander Chakhanov, responsable du groupe qui a conçu l’engin. Dans l’avenir, il permettra de mettre en œuvre le principe de déviation des astéroïdes par d’autres astéroïdes, proposé par l’IKI.

Et pour cela, il fera dévier la trajectoire de l’astéroïde « obus » qui convient. « Si à un moment, il est possible de modifier faiblement la trajectoire de cet « obus » en modifiant sa trajectoire selon le mouvement gravitationnel de la Terre alors il finira par croiser la route d’un astéroïde dangereux. Une telle collision détruira l’astéroïde qui pouvait menacer la terre », a expliqué Chakhanov.

Les nouveaux satellites pourront prendre à leur bord jusqu’à 30 kg de matériel scientifique. Il y aura surtout des scanners pour cartographier les astéroïdes, mais aussi des spectromètres infrarouges et des détecteurs de radiation.

Les travaux de ces petits appareils permettra de tester l’efficacité des propulseurs électriques. Cela est très important, notamment car dans quelques années devrait être réalisé l’un des projets les plus ambitieux de l’industrie spatiale : le lancement de l’engin spatial « Interheliozond » vers le Soleil. Il se composera également de propulseurs électriques, conçus par des ingénieurs russes.