Des policiers traquent des Ovnis à Onex, Suisse, 20/05/14

Policiers et astronomes traquent des ovnis à Onex 

Un citoyen a alerté les agents suite à de mystérieuses apparitions dans le ciel genevois.

L’étoile Procyon est située à 11,5 années-lumières de la Terre

L’étoile Procyon est située à 11,5 années-lumières de la Terre
Image: DR

Procyon fait partie de la constellation du Petit Chien. (Image: DR)

Fin avril, un Onésien observe à la nuit tombée «une boule lumineuse» à proximité de Jupiter. Bientôt, des objets «qui clignotent» apparaissent. Aux jumelles, il distingue «un vaisseau en forme de cigare qui effectuait des manœuvres à la verticale». Ces mystérieuses apparitions vont successivement mobiliser la police, l’aéroport et le président de la société astronomique de Genève. Les enjeux divergent: la sécurité aérienne pour les uns, le phénomène intriguant pour le scientifique.

«Sous le choc», le citoyen lance l’alerte. Le 117 transfère l’appel à la police de sécurité internationale (PSI) qui prend l’affaire au sérieux. Des agents vérifient auprès de la tour de contrôle de l’aéroport si des drones sont signalés dans la zone de Bernex. RAS sur les radars. «Le requérant situait les engins à 2000 mètres d’altitude, rapporte Silvain Guillaume-Gentil, porte-parole de la police. Or de tels vols pourraient mettre à mal la sécurité aérienne.» Deux agents se rendent alors au domicile de l’Onésien pour constater le phénomène de leurs propres yeux. Verdict: «Ils ont bien vu un objet non identifié qui clignotait», confirme l’officier de presse.La patrouille prend en chasse la mystérieuse lumière, direction Bernex, «afin d’identifier le détenteur de drones». Ils rentreront à la base bredouille.

Le mystère s’épaissit au fil des recherches. L’appel du lanceur d’alerte est en effet répertorié le 23 avril dans le fichier police. L’Onésien assure, lui, les avoir contactés le 29. Au-delà de la faille spatio-temporelle, le phénomène se répétera les jours suivants, «une véritable fête foraine», dit-il.

Le ciel sous surveillance

Contacté, l’Observatoire de Genève ne signale aucun événement particulier dans le ciel genevois à cette période. «Dans les années 80, les ovnis étaient à la mode, confie l’astronome Raoul Behrend. Le ciel est désormais sous surveillance constante et nous n’avons jamais décelé de traces totalement inexplicables.» Le scientifique préfère s’abstenir de toute hypothèse en l’absence d’image.

Sollicité sur l’affaire onésienne, Eric Achkar, le président de la société astronomique de Genève va s’atteler à résoudre le mystère. Mis en relation avec l’Onésien, ils conviennent d’une observation commune lors de la prochaine apparition. Le ciel se fera discret jusqu’à jeudi dernier, où un point lumineux vibre avec une certaine intensité à proximité de Jupiter.

Procyon la lumineuse

«Après repérage parmi les étoiles et confirmation croisée par triangulation», Eric Achkar établit par téléphone «avec 100% de certitude» qu’il s’agit de l’étoile Procyon, de la constellation du Petit Chien. Le passionné d’astronomie explique le scintillement de l’astre par une combinaison de paramètres: l’éloignement de l’étoile, couplé à l’atmosphère terrestre, explique la variation de luminosité. «L’atmosphère terrestre crée une turbulence qui altère la qualité visuelle, poursuit Eric Achkar. Pour un observateur profane, cette sensation de scintillement aléatoire peut amener à s’interroger sur la nature de l’objet, notamment à proximité de Jupiter qui ne scintille pas.» L’éloignement de Procyon, sa faible élévation dans le ciel à 22 heures et sa vive luminosité amplifient le phénomène.

Le lanceur d’alerte avoue «une pointe de déception. Nous avons déterminé l’origine d’une boule lumineuse, néanmoins, j’espérais obtenir une preuve matérielle des objets aux déplacements non linéaires…» Avant de rectifier: «De toute façon, les autres n’y croiraient pas. De nos jours, les images se truquent facilement.» L’observateur amateur et le spécialiste se sont déjà donnés rendez-vous au prochain phénomène intriguant.

«J’ai cherché de multiples explications, je n’en vois aucune, confie l’habitant d’Onex. La vitesse des déplacements, le vol stationnaire, les soudaines disparitions: il s’agissait de vaisseaux extraterrestres», assure-t-il. Pour Eric Achkar, «tout est possible tant l’univers est vaste.»

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