Nucléaire et vague de drones en France : un PAN de catégorie A ? ou B ? surtout pas D ?

Qu'est-ce qu'un PAN ?

Un phénomène aérospatial non identifié (PAN) est, selon la terminologie du CNES et de son service, le GEIPAN, un phénomène atmosphérique ou extra-atmosphérique dont la nature reste inexpliquée. Dans le cadre de cette désignation, l'attribution de la qualité d'ovni (objet volant non identifié) est confinée à certains cas particuliers de PAN.

PAN est l'acronyme employé officiellement par la cellule spécialisée du CNES nommée GEIPAN (anciennement GEPAN, puis SEPRA). Ses archives françaises, souvent fondées sur des rapports de gendarmerie, et concernant les phénomènes PAN (dont les ovnis) sont ouvertes au public depuis le vendredi 13 avril 2007 sur le site internet du GEIPAN.

Le CNES divise les PAN en quatre catégories, désignées chacune par une lettre :

PAN de catégorie A : observation qui est expliquée sans aucune ambiguïté ;

PAN de catégorie B : observation dont l'hypothèse retenue est très probable ;

PAN de catégorie C : observation non exploitable par manque d'informations ;

PAN de catégorie D : observation non expliquée malgré tous les éléments.

Les PAN englobent un large éventail de phénomènes de toutes natures allant de la simple non reconnaissance par l'observateur d'un phénomène naturel ou d'un artéfact connu (ex : mirage, nuage, feu follet, planète, avion, satellite) à des observations de phénomènes plus rares (ex : rentrée atmosphérique, foudre en boule) et les PAN catégorie D parmi lesquels se classent les ovnis.

Drones, PAN de type A ? ... et si on émet l'hypothèse   D ?

Une vague de « drones » survole les réacteurs nucléaires français

Les ovniologues français prévoient une vague de manifestations ovni au dessus des sites nucléaires depuis presque une année. Ils avaient constaté déjà un pic de manifestations au-dessus des centrales nucléaires françaises. S’interrogeant a l'époque sur ce regain d’activité, leur enquête les avait mené très rapidement à comprendre et à prévoir une continuité, voire une intensification de ces visites (déclaration faite sur la radio Bob vous dit toute la vérité – début d’année 2014). Qu’avaient bien pu découvrir ces ovniologues? Et quel message ces survols exotiques pouvaient-ils bien transmettre à notre gouvernement?

Oui on maîtrise le nucléaire... mais non, on ne contrôle pas tous les paramètres

Pour les officiels, c’est une autre version. Signaler la présence d’engins inconnus au-dessus des sites nucléaires (sites de recherche, réacteurs, site de stockage, site de fabrication) revient à déclarer notre incapacité à contrôler notre espace aérien, à préserver la sureté des installations et par voie de conséquence à assurer la sécurité des citoyens. Lorsqu’on ne peut avouer aux électeurs-contribuables une vérité qui dérange, on préfère en inventer une qui arrange. Alors l’histoire des petits malins qui balancent leurs drones au-dessus des centrales françaises est chuchotée aux journalistes crédules. Un coupable est tout trouvé : Greenpeace. Et dans l’hypothèse que ces manifestations s’arrêteront rapidement, à l’instar des précédentes vagues de manifestations de 1954, 1974 et 1990, on calcule que les vents changeront en faveur de la sureté nationale, laquelle aura démontré son omnipotence, y compris, face à de petits objets artificiels : les drones. Si besoin, un coup de pouce supplémentaire pourrait d'ailleurs être donné à la version officielle en montrant au public quelques images de véritables drones. A l’extrême, l'interpellation de quelques personnes pour écraser toute rumeur ovniologique pourrait aussi redonner confiance en l’efficacité des forces de l’ordre.

Le seul hic, c’est que les manifestations n’ont pas stoppées. Elles se sont même accrues. Et l’explication des drones se retourne littéralement contre le service de communication. Car si l’on tient compte du nombre des visites, on finit par réaliser qu’il ne s’agit plus d’une initiative sauvage menée par une association ou un groupe de jeunes gens en mal d’aventure mais plutôt d’une véritable opération militaire en sol français. Et une telle opération menée par des forces hostiles n’aboutit qu’à une seule conclusion…….. C’est pourquoi le mensonge des officiels finit par être plus dangereux que la vérité. Actuellement, les autorités semblent dans l’impasse. Le rapprochement entre les alertes données par l’Autorité de Sureté Nucléaire les mois et années précédentes et les manifestations ovnis au-dessus des centres nucléaires françaises n’a pas encore été fait. Les politiques français sont plus rapides à inventer le devoir d’ingérence dans les affaires des autres nations que pour réaliser que d’autres civilisations l’appliquent à notre gestion du nucléaire. Pour comprendre les raisons de ce remue-ménage, il suffit peut être de consulter les rapports et déclarations de l’ASN. Aujourd’hui, 75% de nos 58 réacteurs dépassent les 25 ans d’activité (installations construites de 1970 à 1990). Or, les installations étaient programmées pour 30 ans de service. Non seulement certaines usures dangereuses qui devraient imposer la fermeture des centrales ne peuvent être traitées, mais Areva n'a pas encore trouvé de solution pour ses anciens stocks de déchets radioactifs. L'an dernier, on a recensé plus de 830 incidents sur notre territoire.

Dans les couloirs de la sureté on attend patiemment que le gouvernement prenne de sages décisions. La tromperie ou le mutisme ne sont pas les seules réponses. On espère que le message lié à ces survols est bien passé. Mais en attendant que les visites s’arrêtent, on demande aux trente-cinq gendarmes présents sur chaque centrale nucléaire de bien vouloir seulement tirer sur "les visiteurs".

Les dernières déclarations de Ségolène Royal :

Même s’il ne faut jamais préjuger des bonnes intentions en matière de déclarations publiques émanant de ministres, celles de Ségolène Royal furent donc plutôt rassurantes :

Nous ne minimisons pas ces phénomènes bien évidemment, nous ne les dramatisons pas non plus. Nous ne les dramatisons pas parce-que le survol de centrales, même s’il est interdit, – donc il y a des plaintes d’EDF qui vont suivre leur cours – aujourd’hui, ne fait peser aucun risque sur ces centrales qui comme vous le savez sont constuites pour résister à la fois aux secousses sismiques et même aux chutes d’avion sur une centrale. (…) Mais vous savez je ne voudrais pas non plus porter atteinte à ce que sont les drones, parce-qu’on a l’impression comme ça que ce sont des objets un peu dangereux. Pas du tout, les drones, d’abord il y a des technologies françaises extrêmement performantes, et il ne faudrait pas qu’à la suite de ces évènements il y ait non plus des réglementations trop strictes qui interdisent le déploiement de ces technologies qui font partie d’ailleurs des 34 plans industriels de la France du futur, et qui rendent des services considérables, notamment en matière de cartographie, d’observation du réchauffement climatique, des biodiversités, etc.

Donc il faut savoir raison garder, il faut ne pas minimiser, mais ne pas dramatiser non plus, et en aucun cas je ne laisserai quiconque porter atteinte à la crédibilité et à la réputation de sûreté de nos centrales nucléaires, parce-que la sécurité des centrales nucléaires est suffisamment forte pour résister aux risques que j’évoquais tout à l’heure.

Madame le Ministre de l'Ecologie prêche la bonne parole !

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