Témoignage d'Ovni, traumatisme mal digéré..Juin 2015

J’ai témoigné en mai 2014 à une association, sous couvert d’anonymat, avoir vu un ovni le 30 décembre 2013 à Massy-Palaiseau. Le lien de mon témoignage est sur le site http://ovnis-direct.com/laffaire-de-massy-plaiseau-decembre-2013.html.

Entre le moment où j’ai vu l’OVNI et le moment où je me suis décidé à témoigner, il a bien fallu 6 mois. Certaines personnes attendent des années avant de témoigner. Voire ne témoignent tout simplement pas. Je les comprends. Le déclic dans mon cas c’est lorsque j’ai pris connaissance d’une observation similaire à la mienne relatée sur internet. La description était (quasi) la même. En voyant le dessin, j’ai failli m’étrangler. Le choc a été rude. C’est cet autre témoignage qui a donné de la consistance à mon observation. Jusque là, j’ai tenté de mettre cette observations dans les tréfonds de mon inconscient. Même si le sujet OVNI venait à être abordé avec des amis, des camarades, il m’était strictement impossible de parler de ce que j’avais vu. Pire, j’étais incapable de comprendre pourquoi je me sentais bloqué pour en parler. Encore maintenant, lorsque j’ose évoquer le fait, par exemple sur internet – comme c’est le cas actuellement-, je privilégie l’anonymat. Je ne suis pas fier de cette attitude, surtout à une époque où de plus en plus de personnes sérieuses, compétentes s’expriment sur le sujet, admettent la possibilité de tels phénomènes, sans que leurs carrières soient menacées. Les mentalités changent, c’est assez stupéfiant. Peut-être faut-il mettre cela en parallèle au fait que la société civile dans son ensemble ne prend plus forcément pour argent comptant les paroles des autorités, des médias officiels (sans pour autant tomber dans l’excès inverse et toutes ces théories minables du complot, du ‘on nous cache tout’).

Dans l’ensemble, mon témoignage a été bien retranscrit par l’association qui a publié mon témoignage. Mais pour le moment, je n’ai pas eu de suite. C’est ce qui est aussi très perturbant : à part cet individu et moi, qui d’autre a vu ce que j’ai vu ? Des éléments nouveaux se sont-ils rajoutés ? Je l’ignore. J’ai relancé l’association pour prendre des nouvelles, je n’ai pas encore eu de réponses. Et je veux bien croire que cette association soit débordée.

La première fois que je suis retourné à Massy-Palaiseau pour tenter de comprendre ce que j’avais vu, je n’oublierai jamais le frisson de terreur soudain qui m’a parcouru le dos au moment où j’ai claqué la porte de chez moi. Je suis allé à reculons sur les lieux de l’observation. Dans le rer B, j’étais en proie à des tiraillements internes violents, avec ce sentiment d’être dans une sorte de situation…incompréhensible. Ces hommes, ces femmes dans le même transport en commun que moi, qui allaient travailler, voyager, rentrer chez eux, avaient-ils déjà vécu les mêmes choses que moi ? Pendant 6 mois, je me suis enfermé dans une sorte de déni, dont je pensais qu’il me permettrait d’oublier mon isolement. Ce déni a au contraire renforcé mon isolement.

Je reste interloqué par mon attitude juste après avoir vu l’ovni : je ne me reconnais strictement pas. Certes on ne se connaît jamais assez mais je suis curieux, ouvert d’esprit sur un ensemble varié de sujets. Une tornade apparaîtrait devant moi, ma réaction serait de m’approcher. Lorsqu’un incendie se déclare dans mon quartier, je sors pour me rapprocher et comprendre ce qui s’est passé. Mon attitude après avoir vu l’ovni, pour le peu que je m’en souvienne, était très…mécanique. Passer ma carte de transport dans la machine, attendre le RER direction Paris, envoyer un sms à des proches pour dire que j’étais bien arrivé. Avec le recul cela me semble tellement grotesque. Ce n’était vraiment pas moi. Est-ce le phénomène étrange que j’ai vu qui m’a contrôlé ? Ou est-ce moi, sous le choc de quelque chose qui ne rentrait pas dans le cadre de ma pensée, qui n’ai pas su intégrer ce que je vivais ? Les deux ?

Chaque fois que j’entends évoquer le mot Massy ou Massy-Palaiseau, je pense à cette histoire. Pendant des mois, j’y ai pensé nuit et jour. Maintenant j’ai un peu plus de recul. Je ne jette pas la pierre à ceux et celles qui gardent ce qu’ils voient pour eux. C’est trop dur d’en parler. Même maintenant – alors que j’ai dit plus haut que les mentalités avaient changé.

La semaine dernière, dimanche, je me suis rendu à Massy pour prendre le TGV. Arrivant un peu tôt, il y avait de l’attente. J’ai pris mon courage à deux mains et je suis retourné en direction de la zone où l’avais vu l’OVNI. Un avion est passé dans le ciel, je me dis : et si c’était un avion ? Oui mais un avion qui tourne sur lui-même à basse altitude, sans faire de bruit apparent, c’est un peu fort. J’ai observé les lampadaires. Peut-être un reflet de lampadaire ? Ou d’autre chose ? En fait toutes les explications ‘rationnelles’ que j’alignais ne me convenaient pas. C’est très frustrant. Avant-dernière hypothèse : un drone géant ? Cette hypothèse-là ne me choque pas, même si je me rends bien que c’est l’explication tarte à la crème. Les drones sont à la mode. Vous avez vu un ovni ? C’est un drone. Dernière hypothèse : un prototype militaire. Auquel cas c’est scandaleux au-dessus d’une zone habitée, je trouve. Je n’ai pas suffisamment de compétences en droit pour savoir si c’est légal ou pas. Je ne pense pas. Mais enfin, il y aura toujours un esprit malin pour vous dire que les lois sont faites pour être enfreintes…le sentiment d’impasse demeure : ce que j’ai vu paraissait solide et non solide, comme si cela ne faisait pas partie de la réalité commune, habituelle.

Même en admettant l’hypothèse ‘prototype’ et l’hypothèse ‘drone’ – d’ailleurs, les deux ne sont pas incompatibles- il y a quelque chose que je n’ai assurément pas oublié, c’est ma réaction de stupeur et le blocage instantané. J’ai voulu prévenir les autres personnes dans la voiture, leur dire ‘regardez !’, impossible, je n’ai pas pu. En me creusant les méninges, en essayant de comprendre, de restituer au plus près le souvenir, je me fais violence en disant que j’ai vu un Objet Volant Non-Identifié qui venait peut-être d’un autre monde. Non, ce n’est pas exagéré de parler d’une sorte de traumatisme au sujet de mon expérience.

Cette observation fugace m’a marqué, ma mère s’en est rendue compte, elle fut la première à qui j’ai parlé de ça -toujours en mai dernier. Dans les films, les gens qui voient des ovnis courent après, crient de joie, de stupeur, d’effroi. Dans la réalité, j’ai l’impression que c’est plus complexe. Il faut féliciter ceux et celles qui initient des repas ufologiques, je leur tire mon chapeau. Ils détournent les faibles psychologiques des tentations sectaires ou de simple repli sur soi. Ce sont des gens sérieux, de plus en plus pris au sérieux – les médias n’ont pas d’autre choix d’ailleurs que de parler de ça sérieusement lorsqu’un repas ufologique comme celui auquel j’ai assisté a attiré a réuni 130 personnes. Parmi ces 130 personnes, ne nous voilons pas la face, il y a des adeptes des théories conspirationnistes, persuadés que les dirigeants de ce monde sont des lézards humanoïdes. Mais ces adeptes sont très peu nombreux. Au repas auquel j’ai assisté, j’ai au contraire pu observer une réelle émulation, une envie de partager les expériences, de comprendre, et de refuser les dogmes, aussi bien certains dogmes ‘sceptiques’ que les dogmes propres à l’ufologie -oui, il y en a aussi. C’est lors de ce genre de repas qu’on fait la connaissances d’hommes et de femmes impliqués dans des associations qui recueillent la parole, essayent de comprendre, de donner à partager. Car quoiqu’on en dise, pour qu’un reporter de telle émission recueille votre parole si vous avez vu un ovni, il y a peu de chance, il va plutôt contacter des experts, des pilotes, des physiciens, pas forcément le quidam moyen.

Est-ce que les autorités savent des choses que nous ne savons pas, qui sont couverts pas le secret d’Etat ? Peut-être. Peut-être pas. Peut-être qu’elles sont toutes aussi ignorantes que la plupart d’entre nous. L’accumulation de témoignages ne fait que renforcer l’étrangeté du phénomène sans en donner nécessairement les explications, une fois que tous les arguments classiques (Jupiter/oiseau/satellites/ballon sonde) ont été balayés. C’est là l’impasse. Ce que l’on peut souhaiter au GEEPI et aux autres organisations compétentes – qui sont bien plus nombreuses qu’on ne le pense – c’est de décrypter toujours plus, réunir des faisceaux d’explications. C’est assez complexe. Mais tout à fait possible. Pour éviter que d’autres personnes se trouvent dans une situation de flottement comme celle que j’ai vécue après l’observation de l’OVNI.

Écrire commentaire

Commentaires: 0