A plus de 30 milliards d’années-lumière, Hubble a capturé la galaxie la plus éloignée jamais repérée - 01/01/20

Il faut bien comprendre que vous voyez cette galaxie telle qu’elle existait 13,4 milliards d’années dans le passé.

 

Si l’on a beaucoup parlé des successeurs prévus du télescope spatial Hubble de la NASA (WFIRST et James Webb), Hubble a montré qu’il peut encore fonctionner admirablement. En fait, une annonce récente vient d’ajouter un nouveau cran à la liste des réalisations de Hubble.

 

Une équipe internationale d’astronomes a utilisé le télescope spatial pour pulvériser le record de distance cosmique en mesurant la galaxie la plus éloignée jamais vue dans l’univers. Cette brillante galaxie naissante, appelée GN-z11, est vue telle qu’elle était 13,4 milliards d’années dans le passé (seulement 400 millions d’années après le Big Bang).

 

« Nous avons fait un grand pas en arrière dans le temps, au-delà de ce que nous aurions jamais pensé pouvoir faire avec Hubble. Nous voyons GN-z11 à une époque où l’univers n’avait que trois pour cent de son âge actuel », a expliqué le chercheur principal Pascal Oesch.

 

Les astronomes essaient de se concentrer sur les premières galaxies qui se sont formées dans l’univers et, avec cette découverte, ils se rapprochent d’elles. Les observations ont amené les astronomes dans un royaume de galaxies que l’on croyait auparavant accessible uniquement avec le prochain James Webb Space Telescope de la NASA.

 

Les scientifiques mesurent les distances astronomiques en déterminant le « redshift » (décalage vers le rouge) d’une galaxie, qui est le résultat de l’expansion de l’univers. Pour décomposer un peu, le redshift est le résultat de l’étirement de la lumière à des longueurs d’onde plus longues (et donc plus rouges) à mesure que l’espace s’élargit et que la lumière se dirige vers notre télescope. En mesurant ce décalage vers le rouge, nous pouvons obtenir une mesure précise de l’endroit d’où la lumière a voyagé.

 

La galaxie précédente, qui détenait un record, avait un décalage vers le rouge de 8,68, ce qui signifie que nous la voyons telle qu’elle était environ 13,2 milliards d’années dans le passé. GN-z11, en comparaison, a un redshift de 11,1, ce qui la situe à 13,4 milliards d’années mentionnées plus haut et à 200 millions d’années plus près du Big Bang. Les chercheurs estiment que ce record ne pourrait être battu qu’avec l’aide du James Webb Space Telescope.

 

Notamment, les scientifiques de l’Université A&M du Texas et de l’Université du Texas à Austin ont déjà découvert la galaxie z8_GND_5296, qui se trouve à une distance stupéfiante de 30 milliards d’années-lumière. Grâce à l’expansion de l’univers, GN-z11 est (à l’heure actuelle) encore plus éloignée que cela.

 

Même si elle est éloignée, nous en savons encore beaucoup (relativement parlant).

 

L’imagerie de GN-z11 révèle qu’elle est 25 fois plus petit que notre galaxie et qu’elle a un % de la masse de notre galaxie en étoiles. Elle croît rapidement, formant des étoiles à un rythme 20 fois supérieur à celui de notre galaxie. C’est en partie la raison pour laquelle la galaxie est d’une luminosité inattendue lorsqu’elle est observée.

 

Les résultats fournissent également de nouveaux indices sur la nature de l’univers primordial, mais bien que ces résultats soient passionnants, ce n’est qu’un aperçu alléchant des observations que le James Webb Space Telescope pourrait offrir après son futur lancement.

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Commentaires: 1
  • #1

    Tonton Marcel (mercredi, 01 janvier 2020 23:24)

    A force de faire de "grands pas en arrière dans le temps", on va bien finir par découvrir des galaxies antérieures au big-bang. Et hop, tout une théorie qui s'effondre :-)