Article édité dans le Journal Libération : La fin des extraterrestres

 

Reproduction de l'article : 

 

"Le Covid-19 a fait une victime collatérale mais personne ne s’en est aperçu : les extraterrestres.

Oui, les extraterrestres, autrefois récurrents dans le paysage mental, sinon dans la réalité matérielle, ont vécu. Décimés par le virus.

C’est bien triste ; mais comme on n’a vu ni leurs corps ni leurs sépultures, contentons-nous d’un dernier tombeau.

En fait, leur disparition ne nous affecte guère, et pour une raison simple, c’est que comme Dieu, ils n’existent pas.

En revanche, le besoin de croire en eux exista, et comme Dieu, ils réussirent, par une ruse métaphysique, à passer du néant à l’être.

Mais à la différence de Dieu, ils sont morts récemment, dans l’indifférence générale.

 

Absolument muets depuis vingt mille ans, ils sont surtout absents des discours mondiaux, n’étant plus parlés par personne. Leur vide même ne manque pas, n’existe pas. Nous avons actuellement d’autres monstres à fouetter que des créatures étranges qui nous sont devenues étrangères.

 

Pendant un bref temps de l’histoire humaine, on s’intéressa aux martiens : des romanciers commerciaux, des chercheurs texans, des philosophes qui se croyaient subversifs en leur donnant une existence concurrente à la nôtre brodèrent sur un thème moderne, la vie extraterrestre, qui est à présent vieillot.

 

On se croyait progressiste à attendre les vénusiens ; on a fait des films regardables sur eux, pénétrés du pittoresque de fuir notre monde ou de l’imaginer envahi.

 

La disparition des animistes en Afrique me préoccupe plus que celle de larves fictives ; c’est curieux comme l’époque choisit ses victimes : il y a des catégories qu’il est insupportable de voir disparaître mais d’autres qu’on oublie allègrement, comme les dieux polythéistes ou les fantômes du septième art.

 

Jusqu’à une date récente, les extraterrestres faisaient recette auprès de scénaristes hollywoodiens. Tim Burton réalisait naguère un Mars Attacks ! poussif comme une parodie aussi obsolète que son sujet. Il visait Independence Day, un navet qui partageait la même croyance en l’existence d’êtres perçus comme malfaisants, ou gluants de sympathie comme E.T.

 

Ufologues, vous n’avez même plus besoin de vous taire.

 

La croyance dans les extraterrestres était concomitante de la prospérité économique de l’après-guerre : on pouvait toujours rêver un monde meilleur que celui que proposaient les publicitaires du capitalisme ; mais comme plus personne ne croit aujourd’hui que le monde croissanciel reviendra (c’est un point positif de l’épidémie), on ne peut tout de même plus se permettre le luxe de songer aux aliens.

 

Nous sommes seuls avec nous-mêmes, sur Terre tout le monde nous entend crier. Continuer à croire aux extraterrestres, c’est ne plus croire en nous, puisque nous risquons de subir leur sort.

 

Le fantasme de fin du monde, auquel le présent virus donne une nouvelle impulsion, annule désormais toute extériorité.

 

C’est la raison pour laquelle les amateurs de science-fiction pullulent sous l’espèce catastrophiste des collapsologues et millénaristes, qui voudraient s’évader d’un monde rendu apocalyptique.

 

Mais c’est impossible : nous sommes embarqués dans un vaisseau qui n’est pas du tout spatial.

 

On crève de partout sur Terre : de la misère, des guerres, de la haine ethnique, du libéralisme, de la connerie et du Covid.

 

Vouloir s’évader, c’est la forme chic de la collaboration, qui motive d’ailleurs nombre de programmes extraterrestres : les Etats-Unis, bien sûr parce qu’ils sabotent le monde avec leur génie propre, et leurs alliés émiratis qui, sentant poindre la menace de leur anéantissement, développent les moyens de coloniser Mars, après avoir sali leur carré de sable.

 

Des milliards pour les extraterrestres, n’est-ce pas immonde ? Il n’y a plus d’argent pour les hommes mais assez pour la 5G (on est paraît-il amish de ne pas y souscrire) ou les recherches spatiales.

 

J’aime la Terre, les autres planètes m’ennuient.

 

Des exosystèmes solaires existent : et alors ? Occupez-vous d’abord d’électrifier la ligne 12, qui s’arrête une fois sur trois, de donner des soins aux malades et à l’hôpital, de fabriquer des masques locaux et de promouvoir des aliments non fictionnels.

 

Le virus ne nous laisse plus aucune alternative : la politique c’est du terre à terre.

 

Les extraterrestres sont un non-futur ; donnons plutôt aux grands esprits qui nous ont quitté récemment, de David Graeber à Dominique Kalifa ou Bernard Stiegler, une raison de ne pas fuir cette bonne vieille Terre."

Par Thomas Clerc — 9 octobre 2020

 


Voici un article qui ne laissera pas indifférents les ufologues !

 

Cette vision de Thomas Clerc est certainement partagée par beaucoup de nos concitoyens, et il est bien évidemment qu'elle est respectable.

 

Nous pouvons toutefois émettre quelques commentaires :

- que vient faire la Covid19 avec les Extra-terrestres ?

- Et cette "bonne terre " : "Les extraterrestres sont un non-futur ; donnons plutôt aux grands     esprits qui nous ont quitté récemment, de David Graeber à Dominique Kalifa ou Bernard   Stiegler, une raison de ne pas fuir cette bonne vieille Terre." Au début du siècle dernier et      avant, les inondations faisaient des centaines de morts en une seule fois. Les épidémies sont  le  lot commun des être vivants sur notre bonne vieille terre....

-  Oui le Covid peut menacer l'existence des plus âgés d'entre nous, mais surtout entrave notre liberté d'aller et de venir, de devoir rester cloîtrer entre 4 murs, de pouvoir faire nos courses, de partir en vacances ou de voir sa grand-mère à Bordeaux ou à Marseille avec des pénalités de 135 euros- attention ça peut revenir-, et surtout d'être obligé de regarder BFM TV  ou d'autres avec leurs "spécialistes" !;  pour ce journaliste  c'est beaucoup plus concret que les hypothétiques E.T. ou autres exoplanètes (de l'argent gaspillé). Il est vraiment très (ou trop) terre à terre ce journaliste (et aussi très pessimiste sur l'avenir du genre humain qui pourrait disparaître comme les E.T.; c'est possible vu l'arsenal nucléaire mondial; le plutonium qui s'accumule); il est cependant vrai que les observations d'OVNIs se font de plus en plus rares (ils doivent se tourner les pouces maintenant, au GEIPAN) et aussi que tout le monde s'en fout en réalité  (rêver devient  un luxe dans ce monde matérialiste et consumériste); finalement, il fait le parallèle parce que le coronavirus est une menace invisible; et que personne (ou presque) n'a vraiment vu ces E.T; ils ne sont qu'une simple idée, tout comme l'existence de Dieu;  en réalité ce journaliste ne doit croire qu'a son solde figurant sur son compte en

banque !

- les "animistes " n'ont pas totalement disparus !

- quel mépris vis à vis des extraterrestres qui seraient des "larves fictives"; méfions nous que nous les terriens que nous ne soyons pas des "larves réelles" pour eux !

- dans cet article ce journaliste télescope le monde de la science, des idéaux même, et la vie quotidienne; il  aurait pu tout aussi bien s'en prendre à la métaphysique ou à l'art abstrait;

- La politique est-elle du terre à terre ?; il semblerait que  la politique soit devenue  aujourd'hui plutôt de l'illusion, l'art de tromper les électeurs, le bavardage politique qui ne résoud rien ou même une légitimation par une démocratie de surface des intérêts des catégories situées en haut du sablier social : pas vraiment le pragmatisme au service du bien commun; la liste des problèmes anciens connus et non réglés est interminable; le nouveau coronavirus n'a rien modifié; c'est le politique qui est mort, le marketing électoral l'aura desséché comme une momie au soleil et le nouveau monde n'existe pas.

- La collapsologie annulerait toute extériorité, dont l'intérêt pour l'ufologie ?; c'est à dire que 

 toutes nos ressources et nos efforts devraient  être dirigés exclusivement  à sauver notre planète et nous avec; en effet la dramatique évolution prévisible de notre civilisation, soulignée par les collapsologues, délégitimerait l'ufologie, l'exploration spatiale, et d'une façon générale toutes les activités assimilées à une forme d'évasion par l'auteur de cet article; devons-nous émettre l'idée que des centres d'intérêt variés, financés par des moyens, ne seraient plus tolérables compte tenu de la situation environnementale actuelle ?

- Mais la conquête spatiale et les futurs voyages à travers l'espace n'apparraissent-ils pas comme l'avenir de notre Humanité ? La recherche d'intelligence extraterrestre est certainement fondamentale;

- Les problèmes terrestres sont certes dramatiques mais possible à résoudre, et le pessimisme fardé de "bon sens" de ce journaliste peut nous faire peur; ce n'est pas une histoire de priorités dans la détresse humaine que de vouloir étudier notre univers, mais elle se situe à un autre niveau de conscience, certainement pas dans la politique -business

- Quant à l'électrification de la ligne 12 voilà un problème bien terre à terre d'un Parisien qui ne peut pas sortir de son écosystème !; suggestion : créer une pétition pour électrifier correctement la ligne de métro.

- et pour terminer citons le commentaire d'un internaute  :

"Eh oui ! ils existent bien, le meilleur indice (pour ne pas dire preuve) c'est que certaines personnes de cette planète ont eu le privilège d'en apercevoir quelques uns ! Mais plutôt que de croire les plus crédibles de ces témoins on préfère les ridiculiser, les dénigrer, et dénier une réalité non conforme aux idées reçues inculquées par nos ancêtres qui, à une époque où les hommes ne se déplaçaient encore pas dans les airs, ne pouvaient voir que comme des "dieux" ceux qui pouvaient venir par le ciel !

 Mais depuis, on a mis au point l'aviation, les fusées, les télescopes détectant des milliards de galaxies, des exoplanètes, ...  

Ne serait-il pas grand temps que les attardés de cette planète se réveillent, ouvrent les yeux et surtout développent leur cerveau !"

 

 

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