OVNI : UN ÉCHEC DE LA SCIENCE ? par Jean-Pierre ROSPARS

 

Rare est le citoyen de nos pays qui, au hasard de l’actualité ou parce qu’il aura ouvert un livre comme celui-ci, ne se sera pas un jour demandé : Y a-t-il quelque chose de sérieux dans cette affaire des ovnis ? Si oui, pourquoi n’en sait-on pas plus ? Et si non, pourquoi en parle-t-on encore ?

Poser ces questions c’est s’interroger en définitive sur le statut scientifique du problème des ovnis. Voilà la question à laquelle je veux réfléchir ici, non pour la trancher quant au fond, mais plus modestement pour tenter de mieux la poser.

 

Disons d’entrée de jeu que plus de cinquante ans après que les ovnis ont fait leur entrée sur la scène médiatique, les connaissances scientifiques à leur sujet sont plutôt maigres.

 

La question serait donc plutôt : Comment se fait-il qu’on en sache aussi peu ? Existerait-il donc des zones d’ombre en un siècle où pourtant tout ou presque semble passé au peigne fin de la méthode scientifique, avec un degré de pénétration qui peut échapper à l’appréciation du public même cultivé, tant le front d’investigation est large et les synthèses difficile.

Si c’est le cas, comment comprendre que le problème ovni soit dans une telle zone d’ombre, alors même que le sujet semble rarement laisser indifférent ?

 

 

 

LA PERIPHERIE ET LE CŒUR

Une première réponse possible pourrait être que le problème ovni n’est pas étudié parce qu’il n’est pas étudiable, scientifiquement s’entend.

L’«objet volant non identifié » allégué n’est-il pas insaisissable et irreproductible ?

Certes oui, mais ce n’est pas cet ovni-là qui constitue la matière première sur laquelle la méthode scientifique peut s’exercer.

Le «phénomène ovni» qui peut être objet de science consiste, au départ, en l’existence de personnes qui déclarent avoir observé, dans le ciel ou près du sol, une source de lumière ou un objet aux caractéristiques lumineuses, sonores, cinématiques ou structurelles qu’elles n’ont pas su interpréter étant donné leur caractère insolite.

En conséquence cet «objet» a été désigné sous le nom d’ovni par elles-mêmes ou par les personnes ayant recueilli leur récit. Ces observations alléguées sont, elles, aisément étudiables par les méthodes habituelles de l’enquête sur le terrain et de l’étude historique des documents

 

Les observations ainsi imputées à des «ovnis », encore que nombre de témoins n’utilisent pas eux-mêmes ce terme, sont très hétérogènes. Des études menées indépendamment sur des échantillons recueillis à différentes périodes et dans différents pays ont montré que les rapports proviennent dans leur majorité d’observations de la Lune, des planètes, de météores, de rentrées atmosphériques d’objets satellisés, d’aéronefs, de véhicules terrestres etc., ou ne présentent aucune caractéristique permettant de les en distinguer.

Ces observations contribuent à entretenir le phénomène social tel qu’il s’exprime dans les médias et peuvent être influencées par lui. Cette constatation conduit naturellement à l’hypothèse que tous les rapports pourraient être engendrés de cette façon par méprise et exagération, surtout si on y ajoute l’inévitable frange de mensonges et de perceptions faussées par les pathologies mentales, la prise de médicaments ou autres, sans compter l’altération des récits originaux par des journalistes ou des enquêteurs peu rigoureux.

 

L’idée que le phénomène ovni relèverait uniquement de ces mécanismes, renforcés par la formation d’un «stéréotype ovni» dont la large diffusion médiatique influencerait les récits en retour, est évidemment séduisante [1].

Cependant l’objectivité oblige à reconnaître que cette hypothèse, quelque fructueuse et instructive qu’elle soit, rencontre des limites.

En effet certaines enquêtes sur le terrain, comme il en est présenté dans ce recueil, ou comme celles conduites et publiées par le GEPAN entre 1977 et 1982, par exemple, enquêtes qui s’approchent le plus de ce qu’on peut qualifier d’analyse scientifique sur le terrain (bien qu’elles eussent été largement perfectibles) ont montré que certaines observations font objectivement problème. Lors de ces enquêtes l’audition des observateurs, les reconstitutions in situ, des tests variés et parfois l’examen d’effets rémanents attribués au phénomène perçu, fournissent de nombreuses données. Toutes ces informations peuvent être soumises à des analyses serrées, recoupées entre elles et conduire à des reconstitutions quantitatives des événements allégués susceptibles de révéler leur cohérence ou leur incohérence.

 

L’expérience montre que des reconstitutions cohérentes et détaillées de certaines observations ont été obtenues. Qu’est-ce à dire ? Qu’on ne peut pas les expliquer ?

Pas exactement, car on peut, en jouant sur les marges d’incertitude et en utilisant des hypothèses ad hoc, expliquer toute observation que l’on voudra. Cela veut dire simplement qu’aucune explication conventionnelle ne peut être validée : par exemple on pourrait songer à un hélicoptère (à condition d’omettre la plupart des détails descriptifs) mais aucun hélicoptère n’était en vol dans le secteur suivant les autorités civiles et militaires, ou bien une affabulation du témoin mais rien ni dans ses déclarations, son comportement, son passé ni dans les recoupements effectués ne permettent d’asseoir cette idée.

En bref, la « réduction du cas» ne peut être obtenue qu’en contredisant explicitement des éléments du dossier bien établis par ailleurs, de sorte qu’on ne peut pas démontrer clairement la méprise, l’exagération ou l’affabulation.

Ceci constitue-t-il une preuve de l’existence d’un phénomène physique original à l’origine de cette observation ?

Non, car la conclusion demeure négative. On a pu négliger un fait éclairant ou un facteur important, et c’est sur cet échec répété à conclure de manière positive et convaincante à l’existence d’un tel phénomène que se fonde toute la polémique sur les ovnis depuis cinquante ans.

 

Parvenu en ce point on voit que le phénomène ovni global, phénomène essentiellement social, peut s’analyser schématiquement en au moins deux ensembles d’observations, l’un dont les causes sont connues (méprises certaines ou probables etc.) et l’autre dont les causes après examen minutieux restent à déterminer. Ils forment respectivement la périphérie et le cœur du problème, avec tous les intermédiaires possibles. C’est une première indication qui invite à poursuivre. Dans la suite de ce texte, je m’en tiendrai à l’essentiel, c’est-à-dire au cœur.

 

EXPLICATIONS

Commençons par examiner rapidement les causes possibles de ces événements intrigants.

 

Les hypothèses explicatives sont nombreuses et non exclusives les unes des autres si bien que leur pertinence est à juger dans chaque observation particulière [2].

 

Celles qu’on a déjà dites, fondées pour l’essentiel sur des méprises, peuvent être qualifiées globalement de conventionnelles, même si de telles explications requièrent beaucoup d’inventivité et sont susceptibles de s’organiser en une théorie originale aux applications plus larges. Mais il n’y a pas de raison d’exclure a priori les hypothèses non conventionnelles. Dans ce groupe on peut songer à des causes psychologiques ou physiques originales, qu’elles soient naturelles ou non, ce qui inclut l’explication la plus souvent associée aux ovnis, celle de véhicules d’origine extraterrestre [3].

 

En matière d’explication il est facile de se payer de mots. Ce qui importe au scientifique, ce n’est pas le rangement d’un phénomène dans une boîte munie d’une étiquette mais sa description détaillée et, si possible, sa modélisation. Or, de ce point de vue, les hypothèses explicatives se distinguent par leur valeur heuristique et pratique. Elles n’ont pas la même valeur heuristique parce que la science s’attache en priorité à mettre en évidence des phénomènes nouveaux. Cela donne un plus grand attrait aux hypothèses non conventionnelles. Cependant la distinction entre hypothèses conventionnelles ou non est un schéma grossier. En réalité toutes les hypothèses sérieuses présentent un caractère d’originalité, de nouveauté, plus ou moins marqué. Par exemple dans l’hypothèse de causes purement psychologiques et sociales l’existence d’un stéréotype avec rétroaction sur les observateurs constitue un schéma complexe et original. Il n’en reste pas moins que, pour une majorité de gens, scientifiques ou non, la démonstration convaincante de cette hypothèse dans tous les cas resterait moins intéressante que celle d’un authentique phénomène physique original dans quelques cas seulement. Il y a là une claire dissymétrie.

 

Surtout, ces hypothèses explicatives n’ont pas la même valeur pratique parce que les épreuves auxquelles on peut les soumettre, leur testabilité, sont différentes. Il ne fait guère de doute que si un phénomène original, de quelque nature que ce fut, était à l’origine de certaines observations, on serait mieux à même de le mettre en évidence, de le caractériser et de le modéliser s’il était physique que psychologique par exemple. En effet dans le premier cas on pourrait se fonder sur le domaine scientifique le mieux maîtrisé de tous, à savoir la physique et les technologies qui en dérivent, et atteindre ainsi des conclusions fermes. Les autres hypothèses, y compris l’hypothèse psychosociologique, n’offrent pas de semblables perspectives de vérification directe, et ce n’est qu’en cas d’échec d’une approche par les sciences naturelles qu’on pourrait avec confiance laisser le champ libre aux sciences humaines.

 

On a beaucoup exagéré à mon sens l’obstacle du caractère «inexpliqué » ou « non identifié » du stimulus hypothétique à l’origine de certaines observations.

Le scientifique est habitué à travailler sur fond d’inconnu énigmatique. Ainsi l’origine de la vie est énigmatique en ce sens qu’il n’y a pas de théorie éprouvée rendant compte en détail du phénomène ; l’existence de la vie sur d’autres planètes ou satellites dans le système solaire ou dans des systèmes extra solaires reste une énigme, l’émergence de la conscience en est une autre, etc. Qu’elles soient majeures, comme dans les exemples que je viens de citer, ou mineures, les énigmes loin de paralyser la recherche lui servent de stimulant et sont sa raison d’être. On ne voit guère pourquoi il devrait en être différemment dans le cas du phénomène ovni.

 

LA PREUVE ET LES DEUX RISQUES

L’absence de preuves en matière d’ovnis est une objection fréquente qui sert souvent à mettre un terme rapide à toute discussion sérieuse sur le sujet [4].

 

La notion de preuve est implicitement attachée à une hypothèse non conventionnelle, en particulier physique, et souligne la prééminence de cette approche dans l’esprit de la plupart des scientifiques même critiques. La mise en évidence d’un tel phénomène physique peut se faire de diverses façons. Je n’en envisagerai qu’une ici, celle de ses effets observables sur l’environnement. On sait que des effets plus ou moins persistants sur le sol, la végétation, les témoins eux-mêmes ont été parfois signalés et ont donné lieu à quelques analyses. Il paraît donc intéressant de suivre cette piste.

 

Une observation détaillée et cohérente accompagnée, au même lieu, d’un effet physique, chimique ou biologique particulier peut-il constituer une «preuve » ?

Pas nécessairement, parce que la probabilité n’est pas nulle que l’effet observé ait, par coïncidence, une autre cause que celle ayant provoquée l’observation, cause qu’on n’a pas pu clairement caractériser voire à laquelle on n’a pas pensé. Le jugement est encore compliqué par l’intervention d’autres facteurs tels que la qualité de l’«inventeur » de la preuve, la nature du phénomène, et la ou les théories susceptibles de l’accueillir (ou non). On voit bien que la notion de preuve universellement probante est difficile à manier et plutôt décourageante en pratique. Il est tentant d’en demander toujours plus, ce qui est légitime ; ce qui l’est moins c’est de tirer argument de l’absence de certitude pour ne rien faire,

 

Il est facile de s’en convaincre en s’appuyant sur la théorie de la décision en statistiques mathématiques [5].

 

En voici l’essentiel.

On désire étudier un phénomène, par exemple comparer l’effet de deux médicaments. La difficulté provient du fait que, pour une multitude de raisons, chaque patient réagit de manière différente aux médicaments, Cela crée un bruit de fond aléatoire qui peut accroître ou diminuer l’effet du médicament.

 

L'hypothèse testée, dite « hypothèse nulle» H0, est par exemple «le nouveau médicament B n'est pas meilleur que l'ancien A » contre une hypothèse alternative, dénotée H1 («B est meilleur que A »).

On convient que B est meilleur que A si le nombre de patients nB guéris par B est plus grand que celui nA, guéris par A.

 

Toute la question est de savoir à partir de quelle valeur nB, sera considéré comme significativement plus grand que nA.

 

En pratique dans ce genre d’expériences on peut rarement prouver avec une absolue certitude que H0, est ou n’est pas vraie.

 

Si la différence « nB – nA » est grande vis-à-vis de la variabilité des mesures on sera incité à la rejeter. Néanmoins il demeure une petite possibilité que ce soit l’effet du hasard.

 

En fait, et on en arrive ici au point important, on peut commettre deux types d’erreurs : on peut rejeter H0 alors qu’elle est vraie (erreur dite de première espèce) ou bien accepter H0 alors qu’elle est fausse (erreur dite de seconde espèce).

 

La théorie mesure ces risques par des probabilités notées alpha et beta. Ces deux types d’erreur dépendent l’une de l’autre : si on réduit la probabilité alpha de l’erreur de première espèce, alors la probabilité beta de l’erreur de seconde espèce s’accroît.

 

Un bon test statistique est celui qui minimise les deux types d’erreur.

 

On peut comprendre cela de manière intuitive en imaginant le servant d’un poste de tir de missiles contre avions. Il est survolé par des avions amis mais risque l’attaque par des avions ennemis. Il peut minimiser le risque d’être détruit en tirant sur tous les avions, amis ou ennemis (mais il risque le conseil de guerre), ou bien minimiser le risque d’abattre un ami en ne tirant jamais (mais il risque d’y perdre la vie). C’est une situation saine car elle tiraille, si je peux dire le servant entre deux extrêmes et le conduit à rechercher pragmatiquement un optimum (de temps de guerre en l’occurrence !)

 

Revenons aux ovnis. Le parallèle est aisé. L’hypothèse nulle H0, peut être par exemple « il n’y a rien de nouveau, les observations résultent toutes de méprises, etc. » et L’hypothèse alternative H1, «Certaines observations décrivent un phénomène nouveau dont la nature exacte reste à préciser ». On voit que la stratégie traditionnelle qui consiste à être très exigeant en refusant toute discussion sérieuse tant qu’une preuve forte n’aura pas été obtenue, est équivalent à prendre alpha aussi petit que possible : on ne veut surtout pas risquer de reconnaître à tort l’existence d’un phénomène nouveau. Mais ce faisant on augmente considérablement le risque de ne pas reconnaître un phénomène nouveau alors même qu’il est présent. Bien qu’on ne puisse pas, dans le cas d’espèce, déterminer précisément les risques alpha et beta, cette analyse suggère que l’attitude scientifique courante en matière d’ovnis n’est pas optimale parce qu’elle ne respecte pas l’équilibre des deux risques.

 

Pourquoi en est-il ainsi ?

On peut en chercher la raison dans le contexte.

Dans l’exemple des missiles ou des médicaments, les intervenants sont concrètement soumis aux deux risques : S’il y a erreur, dans un sens ou dans l’autre, il y a des sanctions visibles. Le contexte incite donc à équilibrer les risques.

Il en va différemment en matière d’ovni car l’attentisme ne présente apparemment aucun inconvénient, alors qu’on voit bien le risque de se tromper, pour sa réputation personnelle, pour la société dont on redoute les réactions imprévisibles [6], ou pour toute autre raison, si bien que seul un des risques (généraliser à tort) est pris en compte, pas l’autre (ne pas généraliser alors qu’il le faudrait). Cette attitude «de temps de paix» (à alpha petit, donc beta grand) introduit un biais qui vient altérer les conclusions.

 

Dans une prise de décision équilibrée, la question clé ne serait pas de savoir si une preuve certaine a été obtenue mais de savoir si les résultats disponibles sont de nature à justifier ou non la poursuite des travaux.

L’attitude attentiste courante, qui n’estime pas nécessaire d’entreprendre quelques travaux que ce soit, repose sur le postulat implicite que le dossier ne mérite même pas d’être discuté ou bien qu’une preuve pourrait être obtenue du jour au lendemain, par bonne fortune, sans investissement notable des chercheurs concernés.

Certes on peut bénéficier d’une série de circonstances favorables et obtenir une preuve inattendue, simplement c’est peu probable et il n’est pas de bonne pratique scientifique de compter sur la chance. On sait l’affirmation de Pasteur «la chance favorise seulement les esprits préparés ».

 

Il n’est pas difficile d’illustrer ce propos.

 

Pour que des mesures physico-biologiques du genre considéré ici puissent être obtenues à la suite d’un événement se produisant à proximité du sol il faut remplir une série de conditions.

 

En voici une liste : il faut :

 

la présence d’au moins un observateur attentif et sérieux,

que celui-ci rapporte l’événement,

que la zone ne soit pas modifiée par piétinement ou autre,

que des investigateurs soient sur les lieux dans les 24 ou 48 heures,

qu’ils sachent quoi faire,

que les échantillons soient communiqués à des laboratoires intéressés et des analyses faites,

que des effets soient découverts,

que des expériences complémentaires soient menées pour interpréter les effets.

 

 Cette liste, non limitative, montre s’il en était besoin qu’il y faut une organisation et une volonté. La venue rapide sur les lieux d’investigateurs compétents suppose une organisation et quelques moyens, quant à la compétence : elle ne peut s’acquérir qu’à l’expérience, c’est-à-dire en se fondant sur d’autres enquêtes antérieures. Les analyses sur le terrain et de laboratoire ne peuvent être fructueuses qu’à condition d’avoir été préparées, ce qui suppose l’intervention de spécialistes divers dans un contexte original.

 

Supposons pour fixer les idées que chacune des huit étapes ait une probabilité de succès de 0,5, on n’aura au total que 4 chances sur 1000 d’aboutir à une conclusion bien étayée.

 

Autrement dit, il faudrait 250 événements favorables pour un résultat positif, soit 25 ans d’attente en moyenne à raison de 10 événements favorables par an !

On comprend pourquoi il n’y a pas lieu d’être surpris, non pas seulement de l’absence de preuves, mais même de l’extrême rareté de données physiques. C’est une idée naïve que de croire que des données informatives et fiables pourraient être apportées sur un plateau d’argent. En réalité, elles ne pourront être obtenues que par ds: chercheurs suffisamment motivés par le problème pour y consacrer du temps, de l’énergie, de la réflexion et quelques moyens.

 

Résumons-nous. Les plus intéressantes des enquêtes faites n’aboutissent pas à une dissolution des cas mais à un constat de non-réduction. Elles suggèrent (mais ne prouvent pas) que les observateurs ont décrit un événement réel ayant les apparences d’un phénomène physique. L’argument d’équilibre des risques incite à poursuivre les investigations car seule une stratégie studieuse de progrès par petits pas, visant par exemple à améliorer chacun des points de la liste précédente, peut porter un jour ses fruits. Si cette approche n’est pas (mieux) suivie c’est qu’elle rencontre des obstacles. Tentons de les préciser.

 

OBSTACLES METHODOLOGIQUES

Pour autant qu’on puisse en juger il n’existe pas de frein méthodologique à l’étude sociologique, qui pourrait prendre le «bouillon de culture » entier pour objet d’étude sans avoir à se prononcer sur le fond.

Une multitude de questions intéressant la propagation des rumeurs, la nature des témoins, le contenu de leurs récits, les croyances qui s’y attachent, leur corrélation avec les préoccupations du temps, la psychologie de la perception, et d’autres encore pourraient être alors traitées, engendrer à leur tour d’autres questions, et s’inscrire ainsi dans les démarches ordinaires en science.

De telles études ont d’ailleurs été réalisées mais, en règle générale, ponctuellement et sans véritable suivi.

Il est difficile d’attribuer cette relative carence au manque d’intérêt intrinsèque de telles études : on étudie bien des phénomènes de moindre impact social et de portée plus locale, alors pourquoi ignorer celui-là dont l’extension géographique est très large, sinon planétaire, et l’impact médiatique élevé ?

Le peu d’intérêt porté aux observations alléguées d’ovnis en science humaine suggère des résistances plus profondes et appelle une sociologie de second degré.

 

D’autres obstacles apparaissent quand on s’attache à focaliser les recherches sur le cœur résistant du problème. Le matériau de départ est un minerai à faible teneur qui demande un travail de tri assez considérable pour en extraire les observations intrigantes pour les spécialistes et non pas simplement pour les observateurs. À supposer le tri fait, d’autres difficultés attendent le chercheur qui tiennent à la rareté, la variabilité, l’hétérogénéité et l’origine testimoniale des faits à traiter.

 

L’origine testimoniale est fréquemment présentée comme une difficulté majeure. L’expérience montre qu’elle n’est pas aussi grave qu’on le laisse habituellement entendre. On envisage trop souvent le témoin comme simple narrateur d’un récit, souvent vague et incontrôlable. Or il peut s’exprimer de bien d’autres façons, notamment par le dessin, le geste (indication de directions), les actes (reconstitution) etc. Ces réponses non verbales peuvent être recueillies, sur site ou au laboratoire, à l’aide de méthodes appropriées et donner lieu à des mesures [7]. L’observateur humain peut donc être considéré comme un instrument de mesure qui comme tout instrument peut être étalonné et dont la précision peut être évaluée. Il est alors susceptible de livrer des informations qui excèdent de beaucoup le simple récit. Ce que le témoin a mémorisé va en général au-delà de ce dont il se souvient consciemment ou de ce qu’il peut exprimer verbalement. De telles données sont d’autant plus précieuses que les élaborations et déformations qu’elles peuvent subir sont différentes de celles consciemment perçues. A l’examen, la difficulté testimoniale se mue donc en une série de questions méthodologiques et autres, ce qui est le nerf de la science.

 

Les faits pertinents sont rares, peut-être mais jusqu’à quel point ? Il est difficile de répondre précisément à cette question (encore une de ces ignorances élémentaires).

La relative rareté est, jusqu’à un certain point un avantage, car elle permet d’envisager une étude détaillée de chaque cas prometteur.

Quant à la variabilité, on constate sur longue période que le nombre d’observations fluctue fortement et de manière apparemment apériodique (là aussi on est très loin d’avoir caractérisé cet aspect du phénomène social et tenté d’en préciser chiffres en main la nature et la signification). Il est évidemment plus difficile d’enquêter dans ces conditions puisqu’il faut maintenir en état d’alerte des investigateurs dont l’intervention sera très irrégulière.

 

L’hétérogénéité est comme la rareté et la variabilité en grand besoin de caractérisation.

 

Y a-t-il lieu de mettre dans le même panier observations d’ovnis, enlèvements allégués, mutilations de bétail et autres cercles dans les blés ?

 

Non, ne serait-ce que par les méthodes fort différentes à utiliser. Mais même en se restreignant aux observations d’ovnis proprement dites, on passe apparemment sans solution de continuité de cas qui invitent à l’analyse scientifique classique à des cas qui de toute évidence la découragent complètement par leur caractère fantastique ou absurde, plus que dans d’autres domaines, la patience ou les bonnes dispositions du chercheur sont ainsi mises à l’épreuve.

Mais si grande est notre ignorance en la matière et si diverses sont les interprétations possibles qu’il est prudent de suspendre son jugement sur ce point. Il paraît sain de mettre entre parenthèses les aspects les moins assimilables. Après tout c’est ainsi que la science a pu se construire au cours des derniers siècles en partant de l’astronomie et de la physique puis en étendant progressivement son champ d’action à la chimie, à la biologie, à la psychologie [8]… Il est légitime que le scientifique fasse le tri dans les données «naturelles » disponibles, non pas arbitrairement bien sûr, mais en conformité avec les méthodes qu’il entend appliquer et les problèmes qu’il se sent en mesure de traiter. Il faut bien que le chercheur distingue les cas qui donnent prise à l’étude (voire à la mesure) et les autres. La science c’est l’art du soluble, autrement dit l’art de poser des questions auxquelles on peut donner réponse. Sur la base de ce critère bien des chercheurs se détourneront du phénomène ovni en estimant qu’il n’est pas assez prometteur et que d’autres sujets se prêtent bien mieux à l’étude, ce qui est peu contestable. Mais ceux que la difficulté ne rebute pas pourront y trouver ample matière à questions solubles, même si les modestes réponses fournies ne permettent pas de trancher d’emblée de manière convaincante la question ultime de la possible existence de phénomènes nouveaux à l’origine de certaines observations.

 

OBSTACLES INSTITUTIONNELS

En fait, les difficultés majeures, à mon avis, ne proviennent pas des faits à étudier en eux-mêmes mais de la manière dont ces faits peuvent être pris en compte par l’institution scientifique. Les difficultés considérées jusqu’ici, même si elles peuvent décourager le plus grand nombre, ne sont pas rédhibitoires. Elles sont plutôt de nature à stimuler l’action d’une petite minorité qui voudra relever le défi à ses risques et périls. Cela suffit pour qu’un progrès des connaissances ait lieu. Mais encore faut-il que cette minorité puisse agir or elle ne le peut (presque) pas en raison de difficultés liées à l’organisation, l’évaluation et la publication des recherches. Voyons cela.

 

La règle d’airain de la recherche scientifique, au moins dans le secteur académique, c’est «publier ou périr ».

 

Le chercheur doit publier ses résultats dans des revues spécialisées avec comité de lecture dont le facteur d’impact (mesuré par le taux de citation des articles) soit le plus élevé possible. C’est alors qu’il est le plus nettement soumis au jugement de ses pairs. Une petite équipe de chercheurs s’intéressant aux ovnis serait bien en peine de produire régulièrement des résultats publiables dans les journaux existants. Il est concevable que des travaux sur le témoignage, la perception, la rumeur, les mouvements d’opinion etc. fondés sur des observations d’ovnis allégués puissent trouver leur voie dans les journaux de psychologie et de sociologie. Mais ce serait plus difficile pour des travaux visant à reconstruire et analyser des événements ne relevant pas clairement de méprises ou autres. Dès lors que les problèmes traités contribueraient spécifiquement à l’étude du cœur du problème ovni, les possibilités de publication se restreignent fortement car ils échappent à toute discipline constituée. Paradoxalement plus une étude de cas est intéressante (non par l’apport d’une «preuve » mais simplement par des informations utiles pour poursuivre) moins elle est publiable. Il faudrait un journal propre mais un tel journal ne pourrait avoir qu’un facteur d’impact faible [9].

 

On peut essayer de contourner la difficulté, Dès lors qu’une recherche est innovante et présente un risque d’échec élevé, il est de pratique courante de la conduire discrètement au départ, en utilisant les équipements et crédits disponibles (justifiés par des cherches plus mûres), jusqu’à ce que les résultats préliminaires obtenus soient suffisamment encourageants pour qu’on puisse en faire état ouvertement. Ce procédé n’a rien que de très banal, L’ennui c’est que l’étude du cœur du phénomène ovni se présente pratiquement comme une nouvelle discipline qui peut difficilement se développer dans le giron et sous la protection bienveillante d’une discipline ou d’un laboratoire déjà établis. Certes, cette nouvelle discipline peut (et doit) se traiter en partie dans les cadres existants en sciences physiques, biologiques, psychologiques et sociales, car elle a cette particularité de recourir à presque toutes les autres (on peut la comparer de ce point de vue, et toutes proportions gardées, à l’Histoire par exemple, quand elle vise à reconstituer tous les aspects d’une société disparue) mais à condition de ne pas y perdre complètement sa spécificité.

Mais comment justifier durablement ces études spécifiques, et notamment les incontournables enquêtes sur le terrain (et analyses statistiques des enquêtes), qui ne relèvent strictement d’aucune de ces disciplines ?

 

Toutes les conditions sont donc réunies pour maintenir le sujet dans l’obscurité et justifier par l’absurde qu’il ne mérite rien d’autre. Le problème se présente de façon propre à enflammer l’imagination, frustrer la connaissance et exciter la controverse stérile. L’information vague surabonde mais les informations fiables manquent cruellement, au point que l’existence même d’observations objectivement intrigantes en vient à être oubliée ou niée. Le bruit de fond intense qui en résulte maintient le sujet dans le vulgaire et les banlieues marginalisées de la connaissance. La communauté restreinte des personnes travaillant sérieusement le sujet est morcelée et les opinions, souvent tranchées, prennent une place trop importante eu égard à l’état des connaissances empiriques. C’est d’ailleurs une situation courante en science : quand les faits manquent les théories surabondent. Les chercheurs qui pourraient être intéressés par le sujet s’en trouvent écartés à la fois par un climat décourageant et par l’absence d’informations fiables. Une rétroaction négative est ainsi mise en place qui empêche ou freine le cumul des expériences.

 

L’intervention à temps partiel de scientifiques volontaires pourrait contribuer à rompre ce cercle vicieux. Ceux-ci poursuivraient par ailleurs une carrière normale mais accepteraient de consacrer un peu de leur temps pour des travaux sur le phénomène. Malgré tout il n’est pas possible de faire l’économie d’une petite unité assurant le suivi et la continuité des opérations et la publication des travaux réalisés [10].

 

RECHERCHES

Chaque enquête approfondie sur un cas vraiment intrigant se présente comme une énigme irritante, une question en suspens, un aveu d’ignorance. Or l’esprit humain déteste l’indécision et chacun est prompt à trancher. Il faut se garder de cette tentation et faire par la même occasion la différence entre l’ignorance ordinaire et l’ignorance scientifique. L’ignorance ordinaire est celle qui porte sur une observation peu ou pas étudiée : on ne sait pas ce qu’elle vaut et on ne peut aller plus loin, car que dire d’autre ? Au contraire, l’ignorance scientifique est celle qui porte sur une observation étudiée avec soin : le domaine des possibles a été considérablement réduit et un modèle (qualitatif et quantitatif) de l’observation a été produit. On a progressé, certes insuffisamment, mais ce premier pas en appelle d’autres parce qu’on se pose des questions nouvelles, on a remarqué que telle donnée négligée auparavant était importante à recueillir, que telle ou telle méthode de mesure pouvait être améliorée etc. L’essentiel n’est plus de savoir si on peut prouver une conclusion globale mais si on peut améliorer pas à pas les méthodes et donc la connaissance qu’on a des événements. On enclenche ainsi le cercle vertueux de toute recherche digne de ce nom.

 

La méthode scientifique n’a été que peu utilisée si bien que le corpus de connaissances relatif au problème ovni reste très limité. Cette affirmation d’ignorance peut surprendre.

Pourtant on sait peu de choses suivant les normes scientifiques habituelles : combien y a-t-1il de témoins ? où ? quand ? qui sont-ils ? que décrivent-ils ? que valent ces descriptions ? On ne le sait pas, sinon de manière approximative ou bien sur des périodes ou des régions limitées. Au total il y a peu d’informations systématiques et fiables de source scientifique, c’est-à-dire obtenues par des procédés décrits, reproductibles, perfectibles.

 

Les études à entreprendre sont variées. Elles découlent naturellement des remarques faites précédemment.

 

En voici un bref aperçu :

 

D’abord,

- enquêter sur le terrain pour reconstruire les événements et, si possible, les interpréter, ce qui passe par l’amélioration des méthodes d’étude des observateurs et des effets allégués.

-  Analyser les échantillons recueillis (notamment de sol ou de végétaux) chaque fois que possible et réaliser des expériences complémentaires visant à rendre compte des effets éventuellement observés.

- Constituer une base de données des observations donnant leurs caractéristiques et leur statut probable (explication connue, possible, probable, difficile) estimé par des personnels compétents. De tels corpus sont longs à constituer ce qui explique qu’ils soient rarement disponibles tant pour la France que pour les autres pays.

- Etudier ce corpus par des méthodes statistiques appropriées visant à décrire collectivement les observations tant expliquées qu’inexpliquées. Il s’agit de rassembler des informations sûres sur les niveaux de difficultés, les fréquences, les lieux, les temps, les phénomènes, les observateurs, les conditions d’observation et d’enquête etc. et prendre ainsi une vue d’ensemble objective et quantitative du problème. La richesse des indications pouvant être obtenues par modélisation globale des propriétés temporelles, spatiales et comportementales est souvent sous-estimée [11].

-  Mener des études de physique visant à interpréter les phénomènes observés [12].

Elles peuvent s’appuyer sur les résultats des points 2 et 4 et les orienter en retour car les recueils et analyses d’échantillons ne peuvent être efficaces que si on a une idée de ce qu’il faut chercher.

Sur tous ces aspects il y a des données utiles dans la littérature disponible qui balisent le terrain, signalent les écueils les plus évidents et laissent bien voir que des efforts relativement modiques pourraient améliorer considérablement l’état de nos connaissances.

 

CONCLUSION

Il ressort de ce rapide examen que nous en savons assez pour admettre qu’il existe bien un problème ovni, mais pas assez pour en déterminer la nature exacte. Une telle situation appelle logiquement un supplément d’information. Les difficultés de l’étude sont nombreuses mais aucune n’apparaît insurmontable, les plus redoutables étant liées à l’organisation pratique des recherches dans un contexte peu favorable. Une organisation souple faisant intervenir à temps partiel des scientifiques de disciplines variées paraît la mieux adaptée au problème et aux circonstances. Une telle équipe pourrait s’attacher à caractériser les observations significatives et à en tirer tous les enseignements qu’on peut légitimement en espérer dans le cadre des connaissances et des techniques disponibles ou à mettre au point. Le plus urgent est de créer une atmosphère studieuse, d’enclencher une démarche des petits pas, d’encourager la description des faits et de faciliter leur discussion, en un mot de créer les conditions normales d’exercice de la méthode scientifique. Tant qu’on n’aura pas incité une petite équipe de chercheurs à exercer cet effort de manière cohérente et sur une durée suffisamment longue, on ne pourra pas répondre aux questions élémentaires qui se posent. Ces questions sont solubles au prix d’un effort relativement modique et sont un préalable indispensable à toute prise de décision mieux informée. Faute d’un tel effort il y aura effectivement échec de la science, non par défaut de la méthode scientifique elle-même, mais par défaut d’emploi.

 

Jean-Pierre ROSPARS Août 2001

 

[1] Monnerie, M. (1977) Et si les OVNIs n’existaient pas ? Les Humanoïdes Associés. Pinvidic, T. éd. (1993) OVNI, vers une anthropologie d’un mythe contemporain, Heimdal.

 

[2] Une bonne introduction à ces évaluations est fournie par Hendry, A. (1979) The UFO handbook, a guide to investigating, evaluating and reporting UFO sightings, Doubleday.

 

[3] Rapport du COMETA (1999) Les OVNI et la défense. À quoi doit-on se préparer ? GS Presse Communication, 92, avenue Victor-Cresson, 92442 ISSY LES MOULINEAUX Cédex.

 

[4]. Comme le montre les déclarations récentes de l’astronome J. Heidmann : « { n’existe aucun cas d’ovni à ce jour qui soit suffisamment bien étayé pour attester scientifiquement que cet objet provient d’une civilisation extraterrestre. Je ne dis pas que nous ne puissions pas, demain, recueillir un témoignage incontestable, mais cela ne s’est encore jamais produit.» (p.55), in Heidmann, J., Vidal-Majar, A., Prantzos, N. et Reeves, H. (2000) Sommes-nous seuls dans l’univers ?, Fayard.

 

[5] Voir par exemple : Escofier, B. et Pagès J. (1997) Initiation aux traitements statistiques, Presses Universitaires de Rennes (notamment pp. 251-2),et Schwartz, D. (1994) Le Jeu de la science et du hasard, Flammarion.

 

[6] Ce danger est souvent illustré par l’émission radio d’O. Welles de 1938. Voir Cantril, H. (1940) The invasion from Mars. À study in the psychology of panic with the complete script of the famous Orson Welles broadcast, Princeton University Press.

 

[7]. Pour une illustration concrète, voir Aguado, T. et al. (1981) Compte rendu de l’enquête 79/06, Note technique n° 11, GEPAN, Centre National d’Etudes Spatiales.

 

[8] Fourastié, F. (1966) « L’ordre dans lequel les sciences sont nées », in /dées majeures, pp. 203-211. Médiations, Gonthier, Paris.

 

[9] Un journal peut d’ores et déjà jouer ce rôle, le Journal of Scientific Exploration (Voir : www.jse.com). Son impact n’est pas mesuré par l’Institute for Scientific Information.

 

[10] Il serait souhaitable que les articles soumis bénéficient des critiques constructives d’un comité de lecture et qu’une partie au moins soit rédigée en anglais pour pouvoir atteindre un plus grand nombre de Scientifiques intéressés.

 

[11] Un bon point de départ est fourni par Poher, C. et Vallée, J. (1975) Basic patterns in UFO observations. AJAA Paper #75-42, 13th Aerospace Sciences Meeting, Pasadena, 20 January 1975.

 

[12] Voir entre autres : Petit, J.-P. (1983) Le mur du silence, Belin, et le livre posthume d’un scientifique-ingénieur de la NASA, Hill, PR. (1995) Unconventional flying objects, a scientific analysis, Hampton

 

Source : 

En 1972, Rospars obtient un diplôme d'ingénieur agronome de l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Rennes. En 1973 un diplôme d'Etudes Approfondies en Biophysique, à Université Pierre et Marie Curie (Paris 6) et devient assistant de recherches à l'INRA 2 .

 

GEPAN

A partir de 1977, il est collaborateur du GEPAN, pour lequel il réalise plusieurs études 3 4 et enquêtes 5 , jusqu'en 1983. Entre temps, en 1980, il est devenu Chargé de recherche.

 

En 1985 passe sa thèse de doctorat en neurobiologie à Université d'Orsay (Paris 11). En 1994 il devient directeur de recherches de 2nde classe.

 

Rospars est l'auteur de 70 articles parus dans des journaux professionnels (tels que Journal of Neuroscience, PLoS Computational Biology) et de nombreuses communications dans des congrès internationaux 6 . Ses travaux en neurobiologie s'inscrivent dans une recherche plus large sur l'évolution de la vie et de la pensée.

 

GEIPAN

Rospars devient membre de la Société Française d'Exobiologie. A partir de 2006, il est membre du Collège d'Experts du GEIPAN. En 2007, il résume quelques-unes de ses idées sur l'étude des ovnis 7 . Il consacre aussi un livre à Aimé Michel 8 .

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